Œdipe se retrouve seul, devant les marches de son palais.
Œdipe — Quel destin horrible... Vous, dieux de l'Olympe, vous êtes bien joués de moi ! Qu'ai-je fait pour mériter pareille sentence ? Rien, si ce n'est de vivre. Ma mère, mon père... Oh, elle était bonne, quand même, ma Jojo... Ça explique pourquoi je suis, moi-même, si beau... Pourquoi les plaisirs les plus grands de ma vie sont-ils ceux qui doivent faire mon malheur ?
(Œdipe rentre dans le palais. On entend un cri.)
Le Messager — Chers spectateurs, le reste est censuré, parce que c'est vraiment dégueu et pas bienséant. Donc, Œdipe rentre dans la chambre royale. Il trouve Jocaste pendue au plafond. Il hurle. Il détache la fibule qui retenait la robe de Jocaste. À noter que même dans la mort et en connaissant la vérité, il se débrouille pour la foutre à poil. Avec la fibule, il se perce les yeux. « Je ne verrai plus les misères que j'ai causées », a-t-il dit.
Le Chœur — Wow, même dans la souffrance, il conserve son éloquence.
Le Messager — Le sang gicle partout, comme dans un bon film gore. Tous les malheurs du monde sont réunis dans cette chambre, je vous le dis...
(Œdipe sort du palais, les yeux et la face ensanglantés. Il tâtonne pour trouver sa route.)
Le Messager — Nickel, j'avais justement fini mon histoire.
(Créon paraît à son tour, revêtant la couronne royale.)
Créon — Œdipe, viens ici, souverain déchu. Non, non, att... à droite, oui, oui... N... Y a une... Bah voilà, tu t'es croûté. C'est ça de vouloir marcher sans regarder ! (Œdipe est vautré par terre. Créon veut l'aider, mais Œdipe veut tenter de se relever tout seul. Il s'écrase à nouveau comme une grosse larve.) Œdipe, tu voudras donc toujours triompher ! Le succès n'a pourtant pas accompagné ta vie. (Il l'aide à se remettre debout.) Eh bah, t'as sacrément mauvaise mine ! Bon, normal, tu vas me dire...
Œdipe — Créon, je dois partir. Je ne veux plus souiller davantage la ville de ma présence.
Créon — Atta, atta. D'abord, j'ai fait venir tes filles, parce que je savais que ça te ferait plaisir.
(Entrent deux jeunes filles. Leur père les prend dans ses bras, mais vu qu'il est tout ensanglanté, elles essaient de se défaire de sa prise.)
Œdipe — Mes chéries, je suis désolé. Une vie malheureuse vous attend, par ma faute. Antigone, ma princesse, fais attention à toi. Évite tout ce qui est fossé dans lequel on peut verser du ciment. Ismène, ma grande... Je t'aime fort, même si tout le monde s'en fout un peu, de toi. Créon, veille sur elles.
Créon — T'inquiète. Maintenant, viens dans le palais. Avant que tu t'exiles, j'aimerais qu'on consulte l'avis des dieux. Ce sont eux que l'on doit toujours écouter.
Le Chœur — Ah là là... Le bonheur et le succès sont bien éphémères. Je crois que j'ai misé sur le mauvais cheval... Désormais, je suis #TeamCréon !
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Œdipe Roi
हास्य-विनोद« Au Ve s. av. J.-C., Sophocle, en écrivant Œdipe Roi, crée un véritable chef-d'œuvre de la tragédie classique. Le mythe semble inépuisable puisqu'en 1967, le cinéaste Pasolini réalise le film d'Œdipe Roi, qui représente le mythe entier d'Œdipe en i...