Chapitre 4: Réponse à certaines questions

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  Ce matin, je pus enfin me lever. Les vertiges avaient définitivement quitté mon corps. Une fois prête, je descendis rejoindre mes grands-parents pour le petit-déjeuner.

Tout allait à merveille jusqu'au moment où je voulus prendre ma tasse de thé pour la porter à mes lèvres avec ma main droite. Horrifiée de ce je venais de voire, je jetais quelques coups d'œil furtifs sur les côtés afin de m'assurer que personne ne m'avait vu. Bouleversée, je m'excusais prétextant une légère indisposition pour retourner dans ma chambre.

Là-haut, je tentais à nouveau de m'emparer d'un objet avec la main droite. Impossible. MA MAIN TRAVERSAIT L'OBJET COMME SI... COMME SI J'ÉTAIS UN VULGAIRE FANTÔME. Mais qu'elle abomination!!! Je-j'étais en train de disparaître !

La panique s'installa en moi telle un pieu glacé que l'on aurait enfoncé dans mon cœur. Je suffoquais. Je n'en pouvais plu de cette vie qui se transformait en cauchemar.

***

Comme je venais de me "rétablir", ma journée était libre, je décidais donc de la passer dehors, à l'abri des regards et questions indiscrètes.

Je sortis le plus rapidement et discrètement possible, laissant un mot sur la table justifiant ma proche absence pour le déjeuner.

***

Je m'enfonçais dans les bois, là où le soleil avait du mal à transpercer la barrière protectrice que formait les branches des arbres au-dessus de moi.

***  

  Plus le temps passé plus les couleurs de mon corps s'estompaient. Quand tout sera parti, serais-je juste invisible ? Ou bien, n'existerais-je plus ? Ce que je vivais en ce moment était complètement délirant. Qui avait déjà vu une personne s'effacer sous ses yeux comme on fait disparaître les trait sans utilité sur un dessin, personne !

***

Je croyais la fin arrivée, j'étais presque devenue entièrement transparente quand je sentis la terre trembler autour de moi. J'eus l'impression que mon corps était tiré de toute part comme si des personnes se le disputaient tel un vulgaire trophée. J'eus la sensation d'être aspiré vers les entrailles de la terre. Une grande douleur me transperça, un bruit assourdissant me vrilla les oreilles puis plus rien, le noir complet. Tout le monde mourrait-il ainsi ?

Lorsque je me réveillais, ma première réaction fut de me frotter les yeux afin de m'assurer que je ne rêvais pas. Je n'étais plus dans les bois de la propriété et mon corps était redevenu visible.

Le seul bémol, je ne savais pas où j'étais. Primo, je ne pouvais pas être à l'intérieur d'un quelconque bâtiment, car je percevais le ciel même si ses couleurs différaient avec celles qu'il avait habituellement. Deuzio, l'air paraissait plus chaud et les odeurs plus sucrées, plus exotiques.

Je respirais un bon coup prenant mon courage à de main et je me relevais.

J'en eu le souffle coupé...

J'étais au centre d'une petite clairière entourée d'une végétation verdoyante, ondulant sous le vent calme mais présent, agrémenté de fleurs aux couleurs éclatantes. Je pouvais entendre le chant de certains oiseaux, c'était tellement magnifique que cela en devenait envoûtant.

Je décidais de suivre le petit sentier devant moi pour quitter ce lieu et explorer les lieux pour mieux comprendre où est-ce que j'avais atterri.
*** 



Je suais à grosse goutte . Je n'avais jamais été victime d'une chaleur aussi importante et mes vêtements étaient tout sauf adéquat pour cette température. De plus, cela devait bien faire une heure que je marchais. Je commençais à désepérer me demandant si je pourrai rentrer chez moi un jour quand je vis apparaître un modeste village dans mo sillage. Quel soulagement ! Mais celui-ci fut de courte durée.
Je devais être dans un rêve, cela ne pouvait ; ne devait pas être vraie. Les maisons devant moi faisaient partie intégrantes d'arbre de taille modeste, mais au diamètre gigantesque. Tout sortait de l'ordinaire, aucun rapport avec l'univers dans lequel je vivais depuis ma naissance. Or la seule fois où j'avais vu un paysage similaire, c'était quand j'avais découvert le vieux bouquin. Je pouvais quand même pas avoir été  aspirée par le livre, c'est physiquement impossible.

Le courant de mes pensées fut brusquerie interrompue pas une voix stridente d'enfant.

"- Y a une invitée ! C'est qui maman, hein, c'est qui ?"

Une femme, habillée simplement commença à répondre : "Je ne sais pas mon chéri, quelqu'un de la bulle voisine..." Mais elle s'interrompit lorsqu'elle me vit. C'était le même que dans mon rêve. Le sang reflua de son visage, son regard s'affola cherchant de l'aide autour d'elle. Personne.

J'avance encore de quelque pas pour être à portée de voix de l'inconnu.

"- Bonjour, pourriez-vous me dire où je suis, s'il vous plaît ?, demandais-je le plus doucement et aimablement possible pour ne pas l'effrayer.

-Je...j...e crois...que vous ne devriez pas être là. Je ne vous..vous connais pas. Vous n'êtes pas d'ici, dit-elle toute tremblante, elle enchaîna la voix entrecoupée de sanglot, pourquoi ? Pourquoi maintenant ? C'est tellement douloureux."

Je ne comprenais pas. Pourquoi ma présence avait-elle l'air de la bouleverser autant ? Elle ne me connaissait même pas.

Je m'apprêtais à lui répondre lorsque qu'une douleur fulgurante me traversa. Elle m'était vaguement familière....

Je me sentis aspirée. Cette fois, je ne perdis pas connaissance, cependant tout devint noir autour de moi comme dans les plus sombres cachots où l'on enferme les criminels.

  1 seconde

Mais où suis-je ?

2 secondes

Où est-ce que je vais atterrir ?

5 secondes

Ce phénomène est vraiment incroyable, extra-ordinaire...

10 secondes

Que c'est long...

20 secondes

Là, je commençais vraiment à m'inquiéter, et si je restais bloquée !

40 secondes

Je sentais ma détresse augmentait pendant que les secondes s'égrenaient.

1 minute

Il fallait que j'atterrisse maintenant sinon j'allais exploser.  


SPLASH!!!! Je venais d'atterrir dans le petit bassin de la propriété de mes grands-parents.

Une tâche ardue s'annonçait devant moi, justifier mon état et mon absence. J'avais l'impression de m'être transformé en personnage de roman submergé par des situations invraisemblables. J'avais complètement perdu la notion du temps, mais j'étais loin de la réalité.

Arrivée dans le grand salon, je fus accueilli par de fortes réprimandes :

" Depuis quant as-tu le droit de t'éclipsée sans permission, sans justification et plus d'une journée entière ? Non seulement, tu n'étais pas là lors du déjeuner, mais tu as aussi manqué le dîner et le petit-déjeuner. Tu as intérêt à avoir des excuses crédibles parce que tu vas le regretter, m'apostrophe violemment mon grand-père."


FragmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant