Une fois le professeur parti, je termine de ranger mes maigres possessions et me promets de faire une virée shopping dès que j'aurais un peu d'argent. Mon ventre se met à gargouiller, il est plus de midi et je n'ai rien mangé depuis ce matin. J'ouvre le mini frigo et ai la surprise de constater qu'il est rempli de mes mets favoris. Sacré tonton, il savait que j'allais accepter sa proposition. Je me sors une boite de rillettes de thon avec des tomates cerise et en dessert une tartelette aux fruits rouges. C'est l'occasion de vérifier si mon estomac accepte autre chose que du chocolat. A ma grande surprise je me régale et je ne vomis pas, ce qui est déjà un grand progrès par rapport à hier. Une fois mon repas terminé, je fais une sieste puis je me décide à sortir promener.
Je déambule sur la promenade, le vent fait voler mes cheveux rouges et j'inspire à plein poumons l'air marin. J'enlève mes chaussures et m'assieds dans le sable face à l'étendue azur. Je repense à ma conversation avec Oncle Sébastien, comment se fait-il que papa ne descende plus à la chaîne ? Lui qui ne pouvait s'empêcher de garder un œil sur tout se serait-il ramolli avec l'âge ?
Le soleil entame sa longue descente et je reste là à admirer le spectacle. Le vent se fait plus violent et j'ai à peine le temps de tourner la tête que je suis heurtée de plein fouet par une masse couverte de poils. Le choc est si fort que je tombe en arrière. Le truc poilu me lèche le visage et appuie avec ses pattes sur mon abdomen, m'empêchant de respirer. Tant bien que mal j'arrive à le repousser et à me redresser ce qui me permet d'identifier mon assaillant. Il s'agit d'un chien assez massif, aux poils longs qui lui tombent sur les yeux. Il a une bonne tête mais n'a pas de collier. Je me lève et arpente la plage, le chien sur les talons, en quête de son propriétaire. Malheureusement l'heure tourne et je n'ai croisé personne.
- Dis donc le chien, elle est où ta maison ? Demandé-je à mon nouveau compagnon.
En guise de réponse, il pose ses énormes pattes sur moi manquant de me faire tomber à la renverse. Je trouve un bâton sur la plage et lui lance au loin. J'éclate de rire lorsque je le vois partir dans la direction opposée, sa « frange » l'empêchant de bien voir. Il revient vers moi l'air penaud et je ne peux m'empêcher de le caresser. Je prends la direction de mon nouveau logement, le chien toujours derrière moi. Lorsque j'arrive devant le portillon, je me mords la lèvre, oncle Sébastien va s'arracher les cheveux s'il voit le molosse. Je tourne la tête vers l'animal qui me regarde avec un air malheureux. Je lève les yeux au ciel et ouvre le portillon :
- Tant pis pour les cheveux de tonton. Allez viens le chien.
Tout content ce dernier se rue dans le jardin qui fait la fierté de mon oncle et se met en quête d'un os imaginaire. Je me précipite vers lui avant qu'il ne se mette à creuser et l'entraîne dans mon studio en priant le ciel pour que tonton ne sorte pas de la maison pour voir ce qu'il se passe.
Je trouve une couverture dans un placard et je l'étale sur le sol, puis je me dirige dans la cuisine en quête d'un repas pour le chien. Je décide de lui préparer une gamelle de riz imbibé d'un bouillon cube au bœuf, j'irai chercher des croquettes demain après le travail. Je grignote des tomates cerise en regardant la télé, le chien couché à mes pieds et lorsque je déplie le clic clac il gagne sagement sa couverture. Qu'il est intelligent.
Je m'endors en imaginant que le chien appartient à un beau jeune homme, sportif, marrant et diablement séduisant. Je nous vois, promenant l'animal main dans la main. Puis le rêve prend une tournure bizarre, nous nous embrassons et l'homme se met à gonfler. Il gonfle tellement que je tombe sur le sable et qu'il m'écrase m'empêchant de respirer. J'ouvre les yeux et la sensation d'étouffement ne disparait pas, je suis en train de suffoquer. Une grosse masse poilue qui ronfle est allongée sur ma poitrine. Je parviens difficilement à me dégager et éclaire la lampe.
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Paumée, Trompée... Mais Je Me Soigne. (SOUS CONTRAT D EDITION)
Literatura FemininaA dix-huit ans Arielyne a quitté sans se retourner son village de bord de mer ainsi que son père pour réaliser son rêve: participer à un concours de chant. Sept ans plus tard, Arielyne désormais plus connue sous le nom d'Ariel, est devenue une chant...