Chapitre 2

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Chapitre 2 :

Combien de temps s'était écoulé exactement depuis la veille ? Depuis le moment où elle avait dû tuer ? Plusieurs minutes ? Des heures peut-être ?

Elle n'en savait rien, depuis qu'elle avait été kidnappée, Emma n'avait plus la moindre notion du temps. Le lieu où elle se trouvait actuellement ne lui été pas inconnu cependant. En effet, le bruit caractéristique d'une voiture qui roule se faisait clairement dans le petit habitacle dans lequel elle était enfermée.
Tout comme la chaleur moite et suffocante lui collant à la peau.

Sa cuisse lui faisait mal, mais elle trouva cela étonnement supportable. Elle aurait aimé la toucher pour voir si elle s'était remise à saigner, mais une fois de plus ses mains étaient entravées par des liens.

Cette fois-ci, cependant, elle n'était pas seule dans le coffre, elle pouvait sentir des formes contre sa peau, contre son dos. Si elle avait su, elle aurait hurlé.
Mais, pour le moment, elle était dans le noir le plus complet, pouvant seulement imaginer. Ou essayer tout du moins. Peut-être était-ce des courses ? Non, c'était bien trop mou. Ce n'était pas non plus des armes. Des vêtements alors ? Ou bien, des couettes ?

Elle allait continuer ainsi toutes les possibilités aux quelles, elle pensait quand la voiture se stoppa et qu'elle entendit le moteur se couper. Alors, Emma ferma les yeux préférant faire croire qu'elle dormait.

Le coffre s'ouvrit, un homme l'attrapa et la secoua sans ménagement avant de la monter sur son épaule. C'est au moment où il se retourna qu'elle pu voir ce qui avait été avec elle durant ce voyage et qu'elle hurla à plein poumon. Mascara la fixait d'un œil vide alors que ce qui restait de blondie était heureusement de dos.

La jeune fille essaya de se débattre mais cela ne fit que la fatiguée et énerver l'homme qui la portait. Ils entrèrent par une porte et elle fut jetée sans ménagement sur un matelas à même le sol. L'homme, qui s'avérait être Henry, lui détacha les mains.

« Le doc va venir pour ta jambe, tiens-toi tranquille », siffla-t-il avant de ressortir.

La porte claqua et elle pue entendre le verrou se fermait. Elle voulut se lever, mais à peine eut-elle essayé de mettre son poids sur ses deux jambes qu'elle chuta en hurlant. Sa jambe n'était pas belle à voir. Elle était en effet, énormément gonflée et d'une couleur bleu violet, voir même noir là où elle avait extrait la balle.

La pièce où elle se trouvait était entièrement vide, à l’exception du matelas sous ses fesses et de deux seaux en ferrailles dans l'un des angles de la pièce, seaux dont elle imaginait facilement qu'elles étaient leurs utilités. Quant aux murs, ils étaient nus, vierges de tout papiers ou peinture.
Sur l'un d'entre eux, il y avait plusieurs traits de graver à même la pierre. Emma fit courir ses doigts sur chacun d'entre eux. En observant attentivement, elle découvrit un nom de graver non loin « Alma, 2006 ».

Elle commençait à se demander si cette écriture était déjà là quand le jeu perfide de ces hommes avait commencé ou si cette Alma, avait été elle aussi l'une de leurs victimes, quand le verrou de la porte se fit de nouveau entendre. La porte s'ouvrit, laissant entrer un petit homme avec des lunettes rondes sur le nez, une mallette à la main.

Emma voulut se tapir le plus possible contre le mur derrière elle, mais l'homme eut vite fait d'appuyer sur sa jambe pour qu'elle ne bouge plus.

« Comment vous êtes-vous fait ça ? » Demanda gentiment l'homme.
« Vous me demandez vraiment comme c'est arriver ? » Fit Emma sarcastique.

L'homme ne releva pas et ouvrit sa valise après avoir lancé un long regard à la jeune femme. Il sortit un flacon de morphine ainsi qu'une seringue sous film. Ce qui rassura quelque peu Emma, il y avait au moins un minimum d'hygiène requis, même chez des sauvages. Cependant, elle grimaça en le voyant sortir également un scalpel et des compresses.
Il lui tendit une espèce de bâton.

« Mordez dedans et tenez-vous aux draps » dit-il platement.
« Que je quoi ? »
« Mordez » dit-il en approchant le scalpel de la jambe.

La jeune femme s’exécuta prestement en attrapant rapidement les draps, qu'elle serra de toutes ses forces, quand, d'un geste vif et précis, le doc ouvrit la plaie, la faisant se vider de sang noir et de pus mélangé. Alors qu'un gémissement de douleur s'échappa des lèvres d'Emma, qui mordait dans le bâton, laissant la trace de ses dents d'imprimer dessus.

Pourquoi n'avait-il pas encore utilisé la morphine ? Elle le sentit appuyer de part et d'autre de la plaie pour faire sortir le plus de pue possible. Quand elle ne le sentit plus appuyer, elle osa se redresser sur les coudes pour voir ce qu'il en était. Sa plaie n'était pas des plus belle, mais elle avait dégonflé même si elle avait une teinte écarlate.
Le doc essuya le plus possible de sang avec ces compresses. Il sortit alors une bouteille d'alcool à 70 et en aspergea la plaie sans plus de cérémonie, faisant hurler Emma.

« Il n'y aura pas besoin de faire beaucoup de points de suture. Juste trois devraient suffire. »

Il sortit du fil et une aiguille, mais pris soin d'injecter un peu de morphine à la jeune femme avant de commencer. Il sentait que sinon elle aurait tournait de l’œil, hors, il avait pour tâche de la garder consciente au maximum. Avec minutie, il fit passer l'aiguille dans la peau rougie d'Emma puis la refit sortir en tirant, refermant ainsi les deux bords de la plaie.

Une fois sa basse besogne terminée, le docteur coupa le fil, rangea son matériel et sortit rapidement. Il eut tout foi un regard peiné à l'égard d'Emma au moment de refermer la porte.

Elle ne resta pas seule longtemps, en effet, deux hommes qu'elle n'avait pas encore vue, virent la chercher, passa l'un de ses bras sur chacune de leurs épaules.
La lumière du jour lui fit papillonner des yeux. L'aveuglant pendant quelques secondes. Elle fut ainsi mi-trainée/mi-portée sur plusieurs mètres avant d'être lâchée au milieu d'un groupe de femme. Une grande partie semblait aussi sonnée qu'Emma, l'autre était terrorisée et deux, trois semblaient excitées par la situation.

Comment peut-on être excité par une telle situation ? se demanda Emma. Ces personnes devaient avoir un certain problème d'ordre mental. Et cela les rendait dangereuses.

Emma regarda autour d'elle et découvrit qu'elles se trouvaient au centre d'une sorte d'amphithéâtre en pierre, une foule incroyable de personnes se trouvait assise sur les estrades. Et sur la scène, juste en face des estrades et des femmes parmi lesquelles elle se trouvait, il y avait un groupe d'hommes en pleine discussion. Elle reconnut sans trop de difficulté James et ses comparses et fut surprise de voir qu'il y ait autant de gens ici présent. Autant de personne n'ayant aucune réaction et trouvant cela normal.
Harris s'avança vers le centre et prit la parole.

« Mes amis, mes frères, mes sœurs, laissez-moi vous présenter celles qui ont été choisies ! »

Un tonnerre d'applaudissements en suivit cette déclaration. Emma regarda les gens, totalement hébétée. Cette scène était tout simplement sur réaliste. Comment pouvait-on éprouver une telle euphorie en voyant des femmes à moitié amochées et totalement terrorisées ?

« Comme vous le savez tous, en gagnant la première épreuve ces dames se sont retrouvées mariées »

Cette fois, la mâchoire lui en tombe. Mariée. Comment ? Et à qui ? Pourquoi ?

« Je prierais d'ailleurs les heureux époux de venir chercher leurs chères épouses pour consommer leurs nuits de noces ». Enchaîna Harris en souriant, son regard de posé sur Emma.

Un long frisson parcouru, la jeune. Non. Tout sauf lui. Elle vit des hommes se ruer dans leur direction. Comme certaines d'entre elles, Emma se remit debout tant bien que mal. Elle se mit à courir en boitant, mais quelqu'un la tira en arrière. Elle se retrouva plaquer contre un torse, un bras autour de sa taille et une main sur sa gorge.

« Bha alors princesse, on ne veut pas voir son mari ? » Lui souffla une voix rauque à l'oreille.

La jeune femme ne sut pas si elle devait être soulagée que ce ne soit pas Harris ou énervé par la situation.

« James... » Murmura-t-elle.

Elle le sentit sourire quand il posa ses lèvres contre sa nuque, alors qu'il resserrait sa prise autour de la taille et son cou.

« Tu étais la plus intéressante des trois, je te félicite princesse. »

Emma eut envie de vomir. On la félicitait pour avoir ôté la vie à une femme. Pour avoir tué pour rester en vie. C'était ignoble.
L'homme dut la sentir se crisper, car il rit dans son cou. Provoquant un frisson d'horreur chez sa victime. Il aimait cette situation, il aimait qu'elle ait tué. Mais, pire que tout, cela lui semblait normal.

Derrière eux, les cris de certaines femmes s'étaient mués en supplique, il semblait même que certains s'étaient changés en gémissement. Emma voulut se retourner pour voir ce qu'il se passait, mais l'homme en profita pour l'attraper par le menton pour écraser lourdement ses lèvres sur celles de la jeune femme. Elle se débattit, et le mordit violemment, mais cela le fit juste rire et il appuya sur sa plaie la faisant hurler.

« On va se calmer tout de suite ma douce, bien que je les aime un peu sauvage, il ne faut pas abîmer mon beau visage », sourit-il moqueur.

Les plaintes devinrent des hurlements, était-ce de l’effroi ? De l'horreur ? Ou de la douleur ?
La jeune femme n'eut pas à se poser plus longtemps des questions, en effet, James pivota pour la faire regarder la scène se déroulant à quelques petits mètres d'eux.

Elle découvrit avec horreur certaine des femmes en train de supplier leurs bourreaux alors que leurs vêtements étaient en lambeaux. Certains des hommes s'agitaient entre les jambes de leurs victimes, Emma baissa les yeux, comprenant que trop ce que cela voulait dire.

« Regarde ! » Hurla James en la secouant par les cheveux. « Voilà ta nouvelle réalité princesse ! ». Il la prit de nouveau comme un vulgaire sac de pomme de terre et partit plus loin. De là où elle se trouvait, Emma avait encore une vue sur l'affreux spectacle se déroulant dans l'arène, elle remarqua alors que Harris et Henry n'étaient plus présents. Les femmes étaient également moins nombreuses.
Elle les aurait bien cherchées des yeux plus longtemps, mais la scène se fit de plus en plus lointaine au fur et à mesure que James avançait.

Pendant un moment, l'obscurité la plus totale les enveloppa totalement. Puis ils émergèrent dans un endroit qui était éclairé par des sortes de torches suspendues en hauteur ou contre des arbres.
Laissant découvrir des habitations à mi-chemin entre des chalets et des maisonnettes.

James marcha encore un moment avant d'ouvrir l'une des portes d'une des habitations et de déposer la femme sur un canapé.
Sans un mot, il alla allumer un feu dans la cheminée juste en face, puis il disparut et revint avec deux verres et une bouteille de rouge qu'il posa sur la table. Il remplit les deux verres et en tendit un à Emma, qu'elle saisit d'une main hésitante.

« Fêtons ta victoire avant de passer aux choses sérieuses » sourit-il, le regard brûlant.

Emma ne se fit pas prier et vida son verre d'une traite, en redemandant un autre. Quitte à continuer de subir les pires moments de son existence, autant être à demi-consciente, se dit-elle. Surtout si, comme ceux qu'il appelait ses frères, il allait la violer « pour consommer leur union ».

Il lui remplit de nouveau son verre, elle prit cependant le temps de le siroter cette fois. Elle ne voulait pas qu'il la prive de l'alcool si jamais il comprenait ses intentions. Lui, le regardait avec le même regard sombre et brûlant. Ses yeux balayant son corps et s'attardant un peu trop sur sa poitrine et sa cuisse.

« Tu n'as pas de langue ? Il me semble pourtant t'avoir entendu hurler dans ce coffre » fit-il, narquois.
« Ces mariages n'ont rien de légaux... »
« Ah voilà qui est mieux. Et détrompes toi, ici les lois sont seulement différentes de celles d'où tu viens. Mais des papiers ont été faits sur ces mariages princesse ».

Emma grimaça, elle n'appréciait pas ce surnom et encore moins dans la bouche de cet homme, dont le sourire s'agrandit encore plus à la vue du dégoût d'Emma.

« On va s'amuser toi et moi princesse, je t'en fais la promesse » dit-il en lui remplissant de nouveau son verre de vin.

Voilà la suite quelque peu sordide. Ça va aller crescendo. Âme sensible s'abstenir sincèrement. Je suis responsable de ce que j'écris mais pas de ce que vous choisissez de lire. Toute critique sur des descriptions de scènes violente dans les prochains chapitres seront donc les mal venus. Vous aurez choisi de continuer en connaissance de cause.
Bien à vous
TiteLu.

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