Chapitre 4

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Chapitre 4

Se reposer. C’était un acte tellement simple, tellement basique. Enfin, avant ça l’était en tout cas. Maintenant, cela semblait être un mur infranchissable. Vous vous trouviez au bas de ce mur parfaitement lisse, sans le moindre trou où la moindre prise possible.
Il vous était impossible d’atteindre le sommet et donc le repos, vous restiez en bas, à chercher, à réfléchir.

Emma soupira. Elle avait beau être allongée sur le grand lit duveteux. Rien n’y faisait. Son esprit ne cessait de se demander qu’elle épreuve tordue, ils avaient bien pu mettre en place.
Après tout, elle avait dû tuer, être mariée et violée. Que pouvait-il bien encore lui arriver ?

Tellement de choses…

Elle allait commencer à sombrer dans le sommeil quand James la secoua brusquement.

« Debout, c’est l’heure ! »

Elle ne répondit rien et le suivit sans un mot, parler où essayer de faire quelque chose actuellement ne servirait à rien. Elle ne connaissait rien de l’environnement l’entourant. Fuir serait peine perdue. Cela ne ferait que les énerver. Mais elle ne comptait pas passer sa vie ici, quand elle aurait une meilleure connaissance des lieux, des membres de cette organisation sectaires.

Car, admettons le, cela avait la fâcheuse tendance à se rapprocher des traits typiques des sectes. Il ne manquait plus qu’il y ait un gourou.
Docilement, elle suivit James à l’extérieur. Il lui attrapa le poignet et le serra pour pas qu’elle ne parte. Au début, elle ne vit pas grand monde, les maisons autour de la leur semblaient vide, puis petit à petit, elle vit d’autres « couples » sortirent et s’avancer avec eux.

Comme la veille, elles se retrouvèrent dans l’amphithéâtre en pierre. James la poussa prestement vers les autres femmes, manquant de la faire chuter par ce déséquilibre soudain. Elle lui aurait bien jeté un regard mauvais, mais il avait disparu.
Emma soupira et regarda vers l’estrade. Harrys et Henry se trouvaient dessus, ils semblaient soucieux mais pleinement satisfaits quand leurs regards se posèrent sur toutes les femmes présentes.

Harrys prit la parole comme à son habitude, il semblait être l’orateur de leurs petits groupes, ou tout du moins celui qui avait le plus d’aisance à l’oral.

« Mes demoiselles...Que dis-je ? Mes dames, bienvenues à la seconde épreuve visant à vous sélectionner. Aujourd’hui trois d’entre vous souffriront et une périra. Vous l’avez bien compris, si vous voulez survivre, je vous déconseille de finir dans les quatre dernières. » Son sourire s’agrandit en lisant la terreur sur le visage des femmes en face de lui, à ses pieds.
« L’épreuve d’aujourd’hui consiste en une course d’obstacles au milieu des bois. Vous devrez faire preuve de force et de volonté pour passer tous les obstacles avec succès. Si vous en ratez un, vous serez automatiquement classé parmi les quatre dernières. »

Des hommes vinrent forcer les femmes qui s’étaient assises à se remettre debout, puis ils les menèrent en direction de la forêt. Emma tourna une dernière fois le regard vers la scène, elle vit James aux côtés de ses comparses, ils étaient toutes penchés au-dessus d’une tablette.

Leur permettait-elle de contrôler des pièges ? Ou bien leur renvoyait-elle des images de caméras ?

La jeune femme ne pue se poser plus de questions qu’on la poussa sans ménagement en avant. Elle dut se mordre la langue pour se retenir d’insulter l’homme responsable.
Ils les firent s’enfoncer dans la forêt, jusqu’à ce qu’elle se retrouve au pied d’une palissade en bois. Le premier obstacle devina Emma. Elle jeta un coup d’œil aux arbres alentours, à la recherche de quelque chose comme un caméra, mais elle ne remarqua rien.

Ils les mirent toutes en ligne, comme pour le départ d’une course de vitesse, puis l’un des hommes donna un coup de sifflet. Certaines femmes, comme Emma ne réagirent pas tout de suite, puis voyant les autres partir en courant vers la palissade pour essayer de la franchir, elles réagirent enfin.
Malheureusement, le palissage était bien trop haute et bien trop lisse pour permettre une quelconque prise.
Elles auraient pu se faire la courte échelle, mais toutes savaient pertinemment ceux qui attendaient les dernières et aucune ne souhaitaient être dans les dernières. Aussi restèrent-elles là à se fixer jusqu’à ce que l’une d’entre elles se décident à se sacrifier. Bien que leurs conditions de vie actuelles soient inhumaines, toutes tenaient à la vie.


Emma jeta un regard vers les hommes les ayant conduites jusque ici, ils n’avaient pas bougé. Elle regarda attentivement leurs tenues et remarqua des dagues d’attacher à leurs ceintures.
Des dagues, du bois… Elle se mordit la lèvre inférieure et se dirigea d’un pas décidé vers les hommes sous le regard surpris de certaines de ses amies d’infortune.

L’un d’eux sourit et dit à l’intention d'Emma que l’épreuve avait commencé derrière elle. La brune secoua la tête en souriant et attrapa l’homme au niveau de la braguette. Celui-ci se tendit automatiquement tout comme ses compagnons qui la mirent en joue. Sans se départir de son sourire, elle attrapa une première dague, dont elle glissa la lame dans son dos, sous son jean. Toujours de la même main, elle attrapa une seconde, puis une troisième, en prenant soin de ne commettre aucun mouvements brusque.

Doucement, elle recula, son sourire toujours présent. Elle leva les mains en l’air, voulant leur signifiait qu’elle ne les attaquerait pas.
La jeune femme retourna à la palissade doucement, se demandant pourquoi les collègues de l’homme qui était à présent rouge de honte et de colère, n’avaient pas tiré sur elle. En avaient ils pas reçu l’ordre ? Ou bien étaient-ils intéressés par la suite des événements.

Que lui importait vraiment, elle fit glisser sa main sur la surface de la palissade, repérant les rainures du bois.

« Toi » dit-elle à la blonde à sa droite. « Ramasse-moi-la pierre là-bas s’il te plaît » dit-elle en indiquant un amas de pierres au pied d’un arbre.

Pendant que la femme s’exécutait, elle s’accroupit et plaça une première lame à environ cinquante centimètres du sol. Dague qu’elle enfonça à coups de pierres, une fois que la blonde lui eut passé le petit bout de roche. Elle se redressa et plaça la seconde dague, un peu à droite de la première et à hauteur de sa poitrine.
Une fois les deux premières lames de mises en place, elle positionna son pied gauche sur la lame la plus basse et pris appuie dessus pour gagner de la hauteur. Emma mit la pierre dans la poche de son jean, elle leva sa jambe et positionna son pied sur la seconde dague, levant une main en l’air pour attraper le sommet de la palissade en s’élevant plus haut. En équilibre sur cette dernière, elle plaça la dernière lame à gauche à hauteur de sa cuisse.

La jeune femme laissa lourdement la pierre retomber au sol et s’empressa de prendre appui sur la dernière lame pour s’élever et s’asseoir à califourchon sur la palissade. De là haut, elle regarda longuement les femmes de plus en plus impatientes de monter

« Ne les laissons pas nous diviser, on ne se connaît pas, mais nous sommes tous dans le même bateau ! Battons-nous ensemble et mourrons ensemble ! Ou nous ne vaudrons pas mieux que ces hommes ! »

Son petit discours n’aura sans doute pas beaucoup d’effet, surtout dans la situation actuelle, mais Emma espérait qu’il ferait réfléchir celles qui surviraient.
Elle tendit la main vers la blonde qui l’avait aidé et l’aida jusqu’à ce qu’elle puisse attraper fermement le haut de la palissade. Ce après quoi, elle se tourna et sauta de l’autre côté.

Le choc dut à ses pieds entrant lourdement en contact avec le sol la fit grimacer. Mais elle grimaça d’avantage en découvrant un chemin de 3 mètres environ de braises chaudes. Un panneau avec une chaussure barrée lui spécifiait comment elle devait passer cet obstacle.

Elle vit la blonde atterrir à ses côtés et s’empressa de retirer ses chaussures qu’elle jeta sur le bord du chemin avant d’inspirer un bon coup et de courir sur les braises chaudes. Braises qui la firent hurler quand elle sentit la chaleur mordre sa peau délicate. Elle fut tentée de se stopper pour voir les dégâts, mais se dépêcha de retrouver l’herbe fraîche.

Cependant, en entendant des gémissements de douleur dans son dos, elle continua de courir jusqu’à ce qu’elle tombe sur une pleine découverte au cœur de la forêt. Ce qui la fit se stopper nette. C’était étrange. Ces hommes ne choisissaient rien par hasard.
James lui avait dit plus ou moins directement qu’ils les avaient choisies et espionnées avec attention. Il devait en aller de même pour cet endroit.
Soudainement, elle se sentit poussée en avant alors que plusieurs filles s’élançaient au milieu de l’herbe.



Elles entendirent des détonations et comme dans les films de guerre, des bombes explosèrent sous les pieds de celles s’étant élancées directement dans cette étendue verte claire sans se méfier.. Emma hurla quand la jambe d’une des malheureuses atterri devant elle.
Haris n’avait pourtant fait allusion à une seule victime. Mensonge. Ils voulaient en éliminer le plus possible et rapidement. Elle se releva en tremblant et longea les arbres à sa droite, très vite imitée par plusieurs femmes.

Une fois arrivée à l’autre bout de cette clairière minée, où plusieurs autres détonations retentirent dans le dos d'Emma, elle se retrouva face à Harris, qui arborait un sourire carnassier. Il l’attrapa par les épaules et la poussa sur James qui la rattrapa en riant.

« Ton petit lot est intact James. » Sourit Harris.
« On dirait bien oui, j’ai bien fait de parier sur elle. » Sourit celui qui était maintenant l’époux d’Emma.

Très vite d’autres femmes arrivèrent. Au bout d’un moment, le silence revint dans la forêt. Un silence de plomb qui contrastait fortement avec l’enfer qui régnait précédemment.

« Combien de perte ? » Demanda platement Harris, comme s'il parlait d’un champ de culture de carotte.
« Sept » Répondit Henry après avoir compté toutes les femmes qui étaient arrivées. Il se trouvait juste à côté de James, Emma ne l’avait pas remarqué, encore sonné par le dernier obstacle. Les tympans de la jeune femme sifflaient, dut aux explosions des mines.

Elle n’osait même pas jeter un coup d’œil dans la direction par laquelle elles étaient toutes arrivées. La clairière ne devait plus ressembler en rien à celle qu’elle avait découvert quelques minutes plus tôt. Ce devait être un charnier avec des trous laissé par les mines ayant explosés.

Harris fit mettre en ligne les quatre dernières arrivantes, Emma fut surprise de retrouver parmi elles la blonde qu’elle avait aidée à la palissade.
Il attrapa Emma par le poignet.

« Tu es arrivée en première ici, tu as défié un garde et tu l’as volé. Tu vas donc être en mesure de choisir la punition de ces femmes. »
« Que...Quoi ? » Balbutia Emma en réalisant qu’elles avaient bien étaient observés par des caméras s’ils étaient au courant de tout ça.
« Ne soit pas trop clémente, sinon tu seras toi aussi puni. Tu as cinq minutes, choisis bien. Si tes choix sont raisonnables pour les trois avant-dernières, tu ne seras pas obligé de choisir comment mourra la dernière. »

Les hommes arboraient tous un immense sourire, James semblait même être fier. C’était malsain, extrêmement malsain. Et le pire, c’était que maintenant, elle aussi avait un coup à jouer dans ce jeu sordide si elle voulait que rien d’autre ne lui arrive pour le moment.
Son discours de tout à l'heure lui pesa extrêmement lourd sur le cœur. Soit elle acceptait et faisait souffrir ses femmes, soit elle refusait et ce serait elle qui souffrirait.


Voilà la suite
J'espère que vous aurez aimé
Oubliez pas de voter et de donner votre avis. C'est très important pour moi.
Je ne posterais pas la suite avant un moment car je pars en vacances demain et je n'aurais pas internet.
J'espère que vous comprendrez. Mais il y aura plusieurs chapitres à mon retour.
Bien à vous
TiteLu

Would you survive ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant