Chapitre 6❤

705 36 4
                                    

Après une semaine de repos improvisée, je me préparai en fin de compte à reprendre mes activités tels que je les avais laissé. Un procès dans seulement 3 jours, et j'ai à peine le temps de me concentrer.

Les paroles du docteur me revenaient sans cesse en tête. J'étais prête à tout mais sauf à ça. Maintenant je voyais ma vie comme un château de sable qu'on a pris minutieusement le temps de construire, et qu'un simple vent venait de détruire.

Des enfants, j'ai toujours rêvé d'en avoir, même plusieurs. Vous allez trouver ça drôle, je n'ai pas de fiancé, je n'ai même pas pensé en avoir. Avoir un mari, ce devait être la cerise sur le gâteau de ma réussite, pas la recette de base, si vous voulez voir la nuance.

Élever des enfants sans papa, mais quelle absurdité, tu pourrais avoir les hommes à tes pieds Bibi (surnom stupide qu'elle s'obstine à me donner) Sors! L'homme de ta vie n'attends que toi, va le rencontrer!! S'était exclamé Shannon quand je lui ai fait part de ma décision d'utiliser la méthode d'insémination artificielle. Mais c'était ma seule solution, j'allais quand même pas épouser un inconnu juste par intérêt. Irréversiblement, ce serait tout de même un inconnu, le futur père de mon enfant. Ce matin même j'ai téléphoné à la clinique du berger pour prendre rendez vous avec le docteur Ardouin, un belge spécialiste en la matière.
Ma décision était prise et entêté telle que je suis, j'allais pas la révoquer.

Ce matin je me réveillai plutôt de bonne humeur, pour le bureau j'avais mis une jupe crayon noir, un chemisier turquois et des louboutins assortis. Je laissai une petite frange sur le front et attachait un lâche chignon à la base du crâne. J'étais plutôt fière du résultat.

J'utilisai un councealer pour cacher les cernes, dûs aux nuits d'insomnies. Mais j'allais quand même pas abuser du maquillage. Un coup d'enlumineur de teint par ci et là, et du rouge à lèvres rose pâle et j'étais fin prête.

Mon problème majeur avait été résolu par Shannon, qui a fait appel à un dépanneur pour mon petit Ranjit. Ce qui augmenta ma bonne humeur.

Je ne pouvais appréhender comment serais ce sans l'ogre au bureau. Mais je me préparai tout de même à faire bonne impression. Toute les clauses du contrat Serrano ont été prise en compte, d'ailleurs je dois me présenter cet après midi pour une demande d'adhésion.

En parlant de Serrano la sensation des lèvres de Giovanni contre ma tempe me revint assez abruptement en tête. Il avait murmuré qu'il voulait me voir, peut être que je devais m'attendre à une éventuelle visite de sa part un de ces quatre. J'imaginais toute sorte de scénario.
J'allais jusqu'à imaginer ses mains sur mes hanches, ses yeux dans les miennes, et ses .... Attendez! Je délire complètement.
Tellement, on dirais j'ai un bacc +11 en réalisatrice de film dans ma tête.

Au bureau je ne pouvais résister à l'envie de fouiner dans sa vie privé. Aussi tapai-je minutieusement son nom sur internet, pour constater que monsieur en question avait une vie très médiatisée. Nommé deux années consécutive plus bel homme d'affaires d'Europe par un magazine mondain et l'un des célibataires les plus convoités.
Il apparait plusieurs fois aux bras de dames plus belles les unes que les autres. Sans aucun doutes, il enchaîne les conquêtes.

Je n'ai pas à m'en faire ce ne sont que des poupées refaites avec la tête vide comme le vent.
Mais... Mais enfin qu'est-ce qui me prends de me comparer à ces jeunes femmes??
Je tombai involontairement sur un cliché où il souriait béatement aux bras d'une femme vue de dos, avec une crinière couleur corbeau lui arrivant au creux du dos, devant une bijouterie.
Immédiatement une scène me revint en tête, mais il fallait faire travailler les neurones pour la matérialiser.

-Toc toc!

Deux coups, puis l'interlocuteur ne pris même pas la peine d'attendre mon consentement, poussa doucement la porte puis pénétra. Sa stature imposante pris place devant mon bureau, mes mains tremblotaient démesurément quand je fermais d'un mouvement sec mon PC, geste qui me surpris moi-même.
On dirait un petit enfant pris en flagrant délit de vol de bonbons.
J'arborai un sourire forcé pour masquer ma confusion, et dis calmement:

-Bonsoir, je vous en prie asseyez vous.

-Comment vous avancez dans votre travail? Demanda-t-il de but en blanc.

Il fallait s'en faire à l'évidence, les rapports que j'entretiennent avec Giovanni Serrano sont strictement professionnel. Il ne reste qu'à empêcher mon esprit d'imaginer des choses qui n'arriveront jamais. Je fixai son visage dur sans expressions visible, mais terriblement séduisant, ce devait être un crime d'être si beau.

-J'allais vous envoyer les documents à signer, commencai-je avec une assurance forcée, Mais comme vous êtes là autant en faire plus simple, fis-je en lui tendant les documents que j'avais eu à peine le temps de consulter.

Ses doigts frôlèrent les miennes un instant, je sentis une bouffée de chaleur m'envahir, il fallait vraiment que je me retienne sinon je ne saurais assumer la responsabilité de mes actes.

Déstabilisée fus-je de constater qu'il n'avait pas bougé depuis, me détaillant fixement... D'où venait cette lueur dangereuse et amusé dans son regard??

Souvenirs d'une nuit torrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant