Chapitre 3❤

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-Je voulais vous prévenir mais vous auriez sûrement décliné, donc je me suis trouvé dans l'obligation de vous emmener de force, conta sans scrupule mon conducteur que je considérai comme mon kidnappeur à présent.

-Où est-ce que vous m'emmenez?? Arrivai-je à articuler ...

Je m'aggripai de toute mes forces à mon sac, pour me donner contenance, comme si c'était une bouée de secours. J'avais comme un mauvais pressentiment. Mon patron, qui s'était tu depuis un moment, ignorant ma question, cliqua deux fois sur un bouton et on fut dans le noir complet.
Ce qui dura environ 5 secondes puis la lumière se rétablit.

Je tournai la tête, instinctivement, pour découvrir un tout nouveau paysage. On roulait à présent sur une autoroute bordée de maison luxueuse. Prise de panique, je commençai à m'impatienter sur mon siège.

-Vous feriez mieux de vous calmer, grinça-t-il.

-Vous me dites où vous m'emmenez ou j'appelle la police, dis-je augmentant d'un ton, en brandissant mon portable.

D'un geste de main, il me l'arracha, me laissant plus perplexe que jamais. La berline reprenait une allure raisonnable, délaissant la grande artère du West End avec ses magasins de luxe, s'engagea dans une petite rue, où se trouvait un grand restaurant français.

-Nous y sommes, fit-il avant de descendre, puis donna la clef à un voiturier.

-Vous pouvez me remettre mon portable???

-Pas si vite, juste pour m'assurer que vous n'allez pas appeler la police, dit-il l'air enjoué.

Pour des surprises! Il n'en manque pas aujourd'hui!!

Les lumières renvoyées par les réverbères attenant, contrastaient avec le crépuscule naissant.

-Suivez moi, m'intima -t-il.

Comme il fallait s'y attendre, le restaurant était d'une luxure étonnante. Alors que nous pénétrons l'acceuil, toutes les lumières s'éteignirent dans la salle, et une voix annonça par haut-parleur:

-Mesdames et messieurs, nous avons le grand honneur d'accueillir parmi nous ce soir, notre dernière recrue: Maître Bianca Leeman.

Les applaudissement crépitèrent de partout, tandis que le rouge me montait aux joues.

-Une femme qui a trébuché, tombé mais qui s'est remis sur ses pieds. Une femme qui sait se battre, qui sait ce qu'elle veut, continuait la voix pendant que la lumière se rallumait, sur tout les employés du Global Inc.

Mon appréhension se dissipait peu à peu, et les pièces du puzzle se mettait en place dans ma tête.
Laetitia me passa un verre, tandis que la voix portait un toast en mon honneur et à un avenir radieux pour toute la compagnie.

-Le PDG avait enfin décidé de sortir le grand jeu, me dit Laetitia. Il parrait que ce contrat avec la boite Serrano a rapporté gros.

-Quoi??? Tu veux dire mon entrevue de ce matin?? Demandai-je suspicieuse.

-Oui, leur PDG semblerait-il, a été très satisfait, d'ailleurs! Fit-elle en m'entraînant vers la table du buffet.

Beaucoup plus tard, quand tout le monde eut fait honneur aux somptueux recettes typiquement français, les tables furent désertées au profit de la piste de danse.

-Pouvez vous m'accorder cette valse?? Barytona une voix profonde derrière moi, m'arrachant un frémissement.

Et c'est ainsi que je me retrouvai dans les bras de Giovanni Serrano, en train d'évoluer sur le rythme langoureux d'un grand classique anglais. J'essayai de garder un peu de distance, mais une intense émotion m'envahit de le sentir si proche. Il resserra son étreinte, et là je sus que je n'aurait pas dû en être aussi chavirée. C'était juste une illusion qui allait se dissiper. Il effleura ma tempe en murmurant: on a des choses à se dire.
Encore une fois sa voix me tétanisa sur place.

-V v vvvous pou... pouvez toujours me contac...contacter au bureau, bégayai-je en levant la tête dans sa direction.
Il me dépassait d'une bonne dizaine de centimètre en plus de mes talons.

Ses mirettes se scellèrent aux miennes tandis que le monde s'arrêta autour de moi, et une onde de chaleur dangereuse s'emparait de tout mon être. Heureusement, la musique s'estompa et une voix annonçait dans le haut-parleur que Maitre Marshall allait prendre la parole.

L'ogre s'avança péniblement, l'expression de l'homme de fer ayant quitté son visage, il balaya la salle d'un regard attristé, puis reprenant ses esprits, il s'éclaircit la gorge en disant:

-Mesdames et messieurs, juste avant de nous séparer j'aimerai vous prévenir que dès la semaine prochaine, un nouveau PDG va prendre les rênes de l'entreprise. Voici venu pour moi le temps de la retraite. Veuillez accueillir prestement le nouveau directeur: Giovanni Serrano!

Souvenirs d'une nuit torrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant