Sa silhouette se détachait du cadre de la porte, grand et volontaire. Sa présence eut pour effet de me faire perdre mes moyens. Nous gardâmes le silence pendant plusieurs secondes. Ses yeux sombres plongeaient dans les miens, les retenaient, me retenaient... Me figeaient dans l'immobilité.
Je détournai les yeux... Puis le regardai de nouveau.-Bonsoir, fit-il d'une voix grave.
-Bonsoir, euh je suis prête, répondis-je en faisant un effort surhumain pour contrôler le tremblement de ma voix.
-Vous êtes... Fit-il les yeux écarquillés... Vous êtes... Continua-t-il, MAGNIFIQUE... Cette fois d'un regard admirateur.
-Euhm merci, vous aussi ... vous êtes pas mal, répondis-je à court de mots.
Il répondit par un demi-sourire figé sur son beau visage. Plus charmant tu meurs!
-Deux secondes, fis-je en allant récupérer ma pochette sur le sofa. SHANN! JE SUIS PLUS LÀ, Hurlai-je en sortant.
-AMUSEZ VOUS BIEN, répondit-elle sur le même ton.
-On y va, dis-je cette fois d'une toute petite voix.
Il sourit en me tendant la main, ce sourire qui ferait craquer plus d'une femme. Mais ce soir c'était à moi qu'il était adressé. Pourquoi ressentai-je comme une pointe de fierté?
On marcha jusqu'à sa voiture : une BMW bordeaux. Mon rêve.-J'adore ta voiture, dis-je des étoiles plein les yeux.
-Moi je suis jalouse d'elle, fit-il d'un sérieux désarmant.
Ensuite il m'ouvrit la portière :-Les princesses d'abord.
Après avoir roulé environ 30 minutes, une magnifique bâtisse apparut à l'horizon. Tel dans un compte de fée, la lumière tamisée avait un aspect irréel.
Un voiturier vint prendre les clés pour aller garer le véhicule autre part. Une fois de plus il vint me tenir la portière .-Bonsoir monsieur Serrano, vous êtes très bien accompagné ce soir, fit un quinquagénaire à l'acceuil.
-Mon cher Julìo! S'exclama-t-il en lui tendant la main. La discrétion tu connais??
La rougeur monta instantanément aux joues du vieil homme en bégayant quelques paroles incompréhensible.
-Rassurez vous, reprit-il, notre table est-elle prête??
-Oui monsieur, répondit le maître de la maison avec un sourire forcé, Navid va vous emmener.
Le dénommé Navid, un jeune homme de la petite vingtaine apparu et nous fit signe de le suivre par des gestes digne d'un grand théâtre.
Notre table se trouvait dans un coin reculé, on dirait même qu'elle faisait pas partie du restaurant. Avec une belle vue sur le reste de la ville. Quelques instant plus tard l'apéro fut servi, ensuite le garçon de tout à l'heure vint prendre notre commande.
Il commanda des asperges à l'italienne et une part d'Éperlans au parmesan.-Tu vas prendre quoi, me demanda-t-il.
Je te veux toi... Me dictait mon côté sombre.
-Un gigot d'agneau à l'Espagnole fera l'affaire , répondis-je en scrutant d'un air songeur le dépliant.
-Très bon choix madame Serrano, fit le jeune serveur avec une révérence.
-D'accord, s'empressa de répondre Giovanni ne me laissant pas le temps de corriger l'illusion du jeune homme.
Je le regardai perplexe. Lui me souriait. Avec souplesse il versa le liquide violet dans nos deux verres et me tendit l'un d'entre eux .
-Parle moi de toi, me dit-il après avoir bu une gorgée.
-Qu'est-ce que tu veux savoir? Lui répondis-je en jouant avec le verre entre mes deux mains.
-Tout.
-Bon y'a pas grand chose à dire, j'ai vingt-six ans, diplômée de Oxford en sciences juridiques, je travaille à la Global Inc. depuis bientôt six mois et...
-Je voulais dire l'autre toi, trancha-t-il, en dehors du travail.
-Je déteste qu'on me coupe la parole autant que je déteste parler de moi, répondis-je après avoir avalé cul sec le contenu de mon verre.
Un visage dur vint remplacer le sourire de tout à l'heure. Une étincelle dangereuse brillait dans son regard plein de fièvre.
-Et si vous me parlez de vous? Proposai-je essayant de détendre l'atmosphère.
-Et si on se tutoyait?
-Ce ne serait pas facile vu que tu me vouvoie.
-Tu vois, fit-il, C'était plus facile que tu ne le pensais.
Puis le serveur vint avec nos commandes, les posa sur la table puis s'éclipsa.
Je le regardai de biais tandis qu'il s'affairait avec sa fourchette avec une facilité de prince. Je me demandais quels effets pourrait avoir ses paumes sur mon corps.
Est-ce qu'il pourrait me manier aussi bien que ce simple instrument destiné à se nourrir.
Il la porta à sa bouche. Un tout petit élément comme un brin d'asperges décida d'élire comme domicile sa lèvre supérieure, comme une goutte de pluie, puis tout se passa rapidement. Les images se défilaient dans ma tête.D'abord on se rapprochait, puis timidement, d'un geste du pouce je repoussai l'inopportun. Ce geste à la fois tendre et déplacé, on dirait a mis tout nos sens en éveil. L'air chargé d'électricité on se regardait comme si c'était la première fois que ce moment nous ait été accordé. Timidement je me penchai à l'avant et doucement nos lèvres se touchèrent et tel un feu d'artifice mes bonnes résolutions s'envolèrent. Nos lèvres se scellèrent, nos souffles se mélangeait et la température ne faisait qu'augmenter.
D'une main hésitante je lui caressait la nuque et ses mains d'une douceur exquise me triturait les fesses.
Sa langue se fraya un chemin brisant la barrière de ma dentition et dans une cadence harmonieuse se mêla à la mienne. Ses mains saisissent ma taille et m'attire encore plus contre son torse puis...-Bianca! Tu ne manges pas? Demanda-t-il l'air de s'inquiéter à l'autre bout de la table..
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Souvenirs d'une nuit torride
Storie d'amoreBianca avait choisi de se construire une vie équilibrée émotionnellement et sans attache. À 26 ans elle menait l'existence qu'elle croyait lui convenir. Entre sa brillante carrière d'avocat et une bonne situation financière, elle vivait sans heurt n...