Panique

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Les escaliers craquèrent violemment, et aucun des trois ne comprit ce qui se passait, ils s'étaient tous réveillés en sursaut et étaient au bout de leurs lits, le plus loin de la porte possible, collé au mur, voulant disparaître. Quand la porte s'ouvrit en craquant, Rita retint un cri aigu et féminin devant la chose qui se trouvait devant elle. Devant eux se dressait un grand homme brun torse nu. Vêtu d'un simple pantalon noir qui lui tombait sur ses chevilles gonflées. Rita le regarda avec un regard noir et inquiet de haut en bas et de bas en haut. Il s'avança de quelques pas, qui furent reculer les jeunes adultes, ces derniers purent alors voir les traits de son visage. Ses traits durs détaillèrent les trois jeunes gens apeurés. Il avait une barbe de quelques jours plus broussailleuse par endroit que par d'autres, et ses cheveux en bataille ressemblaient à une forêt noire. En parlant de ses cheveux, ils étaient noirs et soyeux, malgré qu'ils en sortent des bouts de feuilles sauvages. Ses petits yeux quasi inexistant pouvaient faire frissonner les plus valeureux guerriers de la terre. Ses joues plates et blanches, parlons-en ! Elles étaient saillantes de bouts de peau en lambeaux et pendant. Il avait sûrement dû se battre il y a peu. Bref, ces joues, son visage carré et son regard sévère résumaient entièrement ce visage morose et fermé. Son cou, en revanche, qui était assez long, semblait être le seul endroit de son corps à paraître vulnérable. Tous les autres endroits de l'individu se tenant devant les trois jeunes apeurés tels des moineaux devant un renard saillaient de muscles luisants donnant l'impression d'une carapace de fer parfaitement impénétrable. Son torse parfaitement musclé et dessiné fit de l'effet à Rita, qui rougit en regardant ses pectoraux et ses abdominaux parfaits. Ses jambes aux contraire, firent peur à Rita et aux deux autres garçons. Elles étaient anormalement longues et paraissaient beaucoup trop agiles pour une personne d'une aussi grande carrure que cet personne. L'homme s'avança encore d'un pas, il n'était séparé plus que de quelques mètres, cinq maximum, des moineaux en détresse. Lorys essaya alors, en valeureux guerrier, de protéger Rita en se mettant devant elle, il dit alors ces mots d'une voix chancelante :

"Qu'est-ce que vous nous voulez ?

L'homme répondit d'une voix grave, rauque et enrouée :

-Toi, Lorys, je ne te veux rien ! Je viens pour donner une bonne leçon à Miłau !

Il se rapprocha de Miłau, qui avait envie de disparaître sous terre. Et quand il ne fut plus qu'à quelques centimètres de Miłau, Lorys et Rita virent la main de la bête partir de sa position initiale, sa poche, pour se diriger vers le visage du polonais. La main valsa alors et les jeunes adultes la regardèrent se rapprocher au ralenti du visage de Miłau. Ce dernier entendit Rita crier :

-Nooooo~n !!

La main claqua alors lourdement contre la mâchoire de Miłau, qui tourna la tête à cause de la vitesse et de la violence du coup. Les yeux de Rita commencèrent à s'embuer de larmes. Elle se leva, mais Lorys la retint par le bras, ils se fixèrent pendant un long instant, mais Lorys ne lâcha pas Rita, malgré son visage implorant, baigné de larmes. Si l'avait lâché, Rita aurait rejoint son bourreau. Miłau, la main droite sur sa joue écarlate où une trace rouge écarlate de main était tracée, commença à pleurer. L'individu se tourna alors vers le lit où se trouvait Rita et Lorys. Rita, toujours les yeux embués de larmes, se blottit dans les bras de Lorys, le visage enfuit dans les plis de son T-Shirt. Mais elle fut vite arrachée à son protecteur. Musclor l'avait tiré par les pieds, et malgré les efforts de Lorys pour récupérer Rita, cette dernière fut enlevée des bras de Lorys quand celui-ci se prit un coup de pied dans le torse, si fort qu'il en eut le souffle coupé. Un court dialogue s'ensuivit alors entre les deux êtres :

-Loryyyyy~s !

-Ca va Rita, ne t'inquiète pas, je vais bien, ça ne fait pas mal !

-Lorys, il va m'emmener vers ma mort !

-Ne dis pas ça Rita !

-Si, puisque c'est vrai, Loryyyyy~s ! Il me tripote les fesses !

Musclor avait mis la fille sur son épaule, en sac à patate. Quand il repartit, Rita, en pleurs, leva la tête vers Lorys et lui chuchota un « Lorys » avant de s'évanouir.

-Noooooooooooooooo~n ! Ritaaaaaa~ !

Et Musclor repartit en courant et en claquant derrière lui, mais avant de fermer la porte, lança une clé d'argent par terre, par-dessus son épaule. La porte fut violemment claquée, ce qui fit trembler les murs, le sol et les lits de fer. Miłau, toujours dans son lit, cette fois-ci en position fœtale, questionna Lorys :

-Ca fait mal, hein !

-T'as même pas idée à quel point !

-Lorys ?

-C'est moi !

-Va prendre la clé et essaie la dernière porte. Après, je dois te parler !

Lorys se leva et obéi aux ordres du blessé. Ce dernier s'était mis à saigner du nez et de la joue, suite à la claque violente qu'il s'était prise. C'était bien la clé de la dernière porte. Lorsque celle-ci s'ouvrit, Miłau eu le courage de se lever malgré son état assez pitoyable. La porte donnait sur des toilettes et sur une armoire haute de laquelle Lorys sortit des compresses, de la ouate et une bombe de désinfectant. Lorys fit assoir Miłau sur les W.C. et commença à lui désinfecter ses diverses plaies à son nez, sa joue et sa bouche, car ses lèvres avaient pris un sacré coup en même temps que la mâchoire. Il pressa le coton contre la plaie sanglante, et la ouate se colora vite de rouge écarlate. Il fallut plusieurs cotons pour épancher complétement le sang saillant et dégoulinant de la plaie en lambeaux. Après ce court moment où Lorys bichonna Miłau, ce dernier se leva et alla s'assoir sur son lit, il regarda Lorys et lui demanda d'une voix sérieuse :

-Dis, arrête de te mentir à toi-même et aux autres, et avoue-le-toi !

-Bah quoi ? je ne vous mens pas !

-Oh que si, et ça se voit comme le nez au milieu de la figure, man !

-Mais de quoi tu parles ?

-Tu aimes Rita, man, ça se voit ! "

Lorys rougit immédiatement devant son compagnon.

IdentitésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant