Le combat

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"-Pff ! J'ai pas fini ! désespéra-t-elle en regardant une nouvelle fois les trois bibliothèques remplies de bouquins des plus anciens aux plus récents.

Elle commença alors à chercher un recueil de légendes, et tomba sur un bouquin à la large reliure. Elle le retira de l'étagère et il tomba par terre tellement il était lourd. Il s'ouvrit en grand sur une page illustrée. Quand il s'écrasa, de la poussière sortant du livre fit tousser Rita. Elle se pencha pour le ramasser quand une lumière l'attira, elle venait du gros bouquin. Elle se pencha encore plus et entendit une douche mélodie provenant à l'oreille d'un duo entre une flûte traversière et d'un violon. Comme elle était trop faible pour correctement l'entendre, elle s'agenouilla et posa délicatement son oreille sur l'illustration en noir et blanc. Elle représentait une personne se transformant en toutes sortes d'espèces, humaines ou pas. Quand elle posa son oreille, elle ressentit un léger picotement. Elle toucha l'endroit, c'est-à-dire sous son oreille et la massa doucement. Quand elle voulut se relever, ses jambes étaient comme collées au sol, lourdes comme du plomb. Ses mains, pareil. Et elle eut beau tirer, ses membres restaient collés. Son visage trahissait son inquiétude, et une seconde plus tard, elle se déforma et plongea dans l'illustration. Elle dégringola, dégringola. Encore et encore. Les murs autour d'elle étaient meublés de bibliothèques. Elle prit un livre, mais il s'évapora entre ses mains en une multitude de petites poussières brillantes. Étonnée, elle prit un autre livre qui lui fit le même manège que le précèdent. Et elle eut beau en essayer une dizaine, tous les livres qu'elle prit disparaissaient comme par magie. L'air devint alors lourd et Rita commença à avoir chaud avec sa robe de mariée tachée et abimée de partout. Elle se fit de l'air en battant des mains devant son visage, mais rien n'y fit. Elle essaya de brasser ce dernier pour s'agripper aux curieux murs, mais plus elle s'approchait d'eux, plus ils s'éloignaient.

-Mais comment est-ce possible ? pensa-t-elle à voix haute.

Heureusement pour la jeune adulte, personne ne lui répondit. Le silence régnait dans le boyau, et ça faisait bientôt une demi-heure que Rita tombait en brassant l'air sans résultat. Elle en avait marre et allait abandonner ses efforts quand le boyau s'amincit brusquement avant de se rélargir en une vaste salle ronde. Rita tomba assise sur un banc aux-côtés d'un jeune homme mignon, le visage fermé et pâli par le froid. L'adulte demanda à ce dernier :

-Excusez-moi Monsieur !

Mais quelle fut sa déception de voir qu'il ne répondit pas. Elle réessaya plusieurs fois, mais rien n'y fit. Alors, elle comprit qu'elle n'était qu'esprit ici quand une personne la traversa sans même s'en rendre compte. Dans cet endroit, elle n'avait présence ne physique, ni morale, elle n'existait tout simplement pas. La salle dans laquelle elle se trouvait était un petit amphithéâtre aux bancs de pierre et avec au centre, une chaire et un pupitre posé à la vue de tous. Tous les bancs de la salle étaient occupés. Une femme blonde et un homme costaud montèrent alors sur l'estrade. La blonde avait des yeux ensorcelants d'un rouge vif, elle était habillée d'une simple chemise à carreaux rouges relevée et nouée au-dessus de son nombril, laissant apparaitre un ventre plat parfait. L'homme quant à lui, avait les bleus et les cheveux bruns. La blonde aux yeux vifs prit place face au public et clama :

-Vous êtes mon avenir !

Toute la salle applaudit.

-Merci mes chers sujets ! Vous me connaissiez maintenant ? Moi l'enchanteresse de Chvatza, ferais tout pour vous, et vous le savais ! Alors aujourd'hui, Edward ici présent vous a ramené du divertissement ! Regardez-les, les trois là-bas, sur le banc !

Une lumière aveuglante éclaira le banc de Rita, et elle put voir qu'il y avait trois personnes sur ce dernier. Le jeune homme à côté d'elle, grand brun aux yeux plus qu'habituel, fixa rageusement la blonde sur l'estrade. Une petite brune aux yeux verts et un grand brun demeuraient à la droite de Rita. Le projecteur et l'attention de la foule retournèrent sur la soi-disant enchanteresse de Chvatza et son acolyte Edward.

-Ces trois personnes ici présente sont là pour deux choses ! La première pour tester mon nouveau sort et la seconde pour vous divertir !

Nouvelle acclamation de la foule.

-Je vais utiliser mon pouvoir pour les métrophormater et ils devront se battre !

Acclamation de la foule et panique générale sur le banc. La blonde les fixa et les trois cobayes furent projetés à travers les airs pour atterrir aux genoux la femme. Rita courut vers eux, traversant des personnes sans qu'elles s'en rendant compte. Les pauvres étaient à genoux, têtes baissées. D'un claquement de doigts de l'enchanteresse, ils se tordirent de douleur sous les rires incessants de la foule. La petite brune cria, et un instant plus tard, se transforma en louve grise. La foule recula, apeurée. Un instant plus tard, sur la scène, à la place des trois cobayes se trouvaient un renard, une louve et un ours. La blonde s'adressa à la foule :

-Amusez-vous !

Puis aux trois animaux :

-Battez-vous, le gagnant par mort restera sauf et repartira avec son super pouvoir !

L'ours et le renard hésitèrent un instant, ce qui leur fut presque fatal, car la louve s'élança sur l'ours, qui par chance, réussit à l'esquiver malgré sa grande et grosse carrure. Il regarda le renard et ils se comprirent, ils étaient obligés de se battre, et un seul ne devait vivre ! Rita cria, mais sans espoir bien sûr, à la louve :

-Attention, le renard !

Mais le renard avait déjà croqué dans la gorge de sa victime. Rita eut un haut le cœur et cria :

-Nooooon, Madame de Chai-pas-quoi, arrêtez ça tout de suite ! Vous êtes folle ! Arrêtez !

-...

-Ils vont tous mourir !

-...

Mais elle ne répondit toujours pas, car elle n'entendait tout simplement pas Rita, qui avait beau s'égosillait. Le sang commença à couler du cou de la pauvre louve. Le renard leva la tête, qui se déforma de suite pour se transformer en une mouche. La foule rit de bon cœur, mais l'enchanteresse de Chvatza les arrêta d'un geste et leur cria :

-Ne vous moquez pas, ils ne se contrôlent pas encore, mais si vous voulez, venez essayer !

Plus aucun bruit de provint de l'assistance, qui s'était tue, par peur sûrement. Le serpent se lança sur le tigre, qui le mordit. L'animal tomba à terre, raide mort. Le tigre sortit vivant du combat, L'enchanteresse cria à la foule :

-Vous avez aimé mon nouveau sort ?

-Oui, répondit-elle.

-Tant mieux, vous avez que je ferais tout pour vous ! Le tigre repart donc sain avec son pouvoir !

Il s'éloigna clopin-clopant sous les acclamations de la foule. Rita le suivit. Il reprit apparence humaine, c'était le jeune du début qui avait gagné. Mais son regard avait changé, maintenant, c'était celui d'un meurtrier.

IdentitésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant