Cornes

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Lorys se réveilla en sursaut, essoufflé et en nage. Il se leva et se dirigea vers les W.C. Après en être sorti, il se dirigea vers l'étagère et prit le carnet. Il y inscrit :

Bonjour Monsieur L'Inconnu !

Je voudrais vous adressez la première partie de ma lettre. Votre Monsieur Muscles ne nous a pas fait très plaisir, j'aimerai ne plus le revoir, s'il vous plaît !

La deuxième partie de la lettre est adressée à Rita, même si, malgré ma demande, je doute que vous le lui montreriez... En tout cas, j'espère que Rita reviendra bientôt car elle me manque beaucoup ! J'espère tellement que vous ne l'avez pas tuée... Si vous l'avez tuée, je vous poursuivrai en justice !

S'il te plaît, Rita, si tu vois ça, sache que je t'aime, je sais que c'est lâche de te le dire comme ça, mais je ne te verrai peut-être plus, alors je te le dis ici !

Reviens nous vivante, je t'en conjure !

Lorys

" Miłau ? Tu dors ?

-Pus maintenant avec toi !

-Faut que je te raconte un truc de fou !

-De quoi Lorys, ça a intérêt à être important pour que tu m'es réveillé ! Je te jure que sinon, ça va aller très mal pour toi !!

-J'ai fait un de ces rêves, mec ! J'ai cru que Rita était morte et que je me suicidais !

-Chaud, mais ça va me servir à quoi dans ma vie ? C'était une raison valable pour me réveiller ? Non !

-Roh ! Le mec est égocentré ! Excuse-moi !

-Bah de toute façon, maintenant que je suis levé, je saurais plus rendormir, alors autant me lever. Miłau se dirigea vers la porte, et à son habitude, essaya de l'ouvrir pendant que Lorys, de son côté, prenait le bout opposé à la mine du stylo, et marqué à même le mur un nouveau bâton. Il en était déjà à trois bâtons. Cela faisait trois jours qu'ils moisissaient dans cette cellule, alors qu'ils ne savaient ni qui les avaient kidnappés, ni où ils étaient. Cela commençait à taper sur les nerfs de Miłau, à qui tout réussissait d'habitude. Il poussa la porte, la tira, et un gong grinça. Lorys se retourna de surprise et dit à Miłau :

-Réessaye !

Il s'exécuta et une fine ouverture apparut sur la droite de la porte, côté chambranle. Il y passa un doigt et essaye de décoller encore un peu plus l'ouverture, mais ne réussit en rien.

-Tu vois quoi de l'autre côté ?

Miłau se pencha et passa son œil par la mini-ouverture formée par la chambranle à moitié cassée.

-Bah je vois pas grand-chose...

-Bah dis le peu que tu vois !

-Il y a une bibliothèque avec des livres...

-Sans blague, tu veux mettre quoi d'autre dans une bibliothèque, franchement Miłau !

-Bah excuse-moi, déjà que je t'obéis, calme-toi !

-Excuse-moi, mais la disparition de Rita me trouble et m'empêche de penser convenablement...

-Si tu veux, on en parlera après, mais là, je peux te décrire ce que je vois, oui ou non ?

-Vas-y !

-Donc, je vois une bibliothèque et un fauteuil dans lequel se trouve une personne, de dos, elle m'a re...

-Elle t'a quoi ?

Miłau avait fait un bond de trois mètres en arrière, la personne assise dans le fauteuil avait tourné la tête vers la porte, ne visant pas particulièrement Miłau, mais il s'était senti visé.

-Il...m'a...m'a...rere....gar...regard...gardé...regardé... bégaya-t-il à Lorys, incompréhensif face à la peur de Miłau.

-Mais qui ?

-Je...je sais pas !

-Attend, respire. Inspire, expire, inspire, expire ! C'est bon, ça va mieux maintenant ?

-Oui...

La porte s'ouvrit brusquement et brutalement. Lorys et Miłau virent d'abord ses deux grands bois impressionnants trônant sur sa tête. L'individu à la tête recouverte d'un masque blanc représentant un crâne humain prit alors la parole avec une voix grave et rauque :

-Je ne vous veux pas de mal, je suis juste ici pour vous dire que Rita va bien, elle n'est pas morte !

-Ouf...

-Je n'ai pas terminé !

-Pardon.

-Je disais donc que Rita n'est pas morte, mais elle n'est pas encore réveillée !

-Pourquoi vous nous l'avez enlevé ?

-Elle ne vous appartient pas que je sache ! Et vous êtes mes prisonniers, je peux faire ce que je veux de vous sans que vous ayez votre mot à dire ! Alors si vous n'êtes pas content, c'est la même chose !

L'homme aux cornes de cerf s'assit sur le lit de Miłau, qui s'assit donc sur celui de Rita et Lorys.

-Mais pourquoi avez-vous ce masque, demanda Miłau en espérant qu'il ne le prenne pas mal.

L'homme afficha une mine montrant son incompréhension, Miłau, croyant qu'il n'avait pas entendu ce qu'il venait de dire reprit la parole en posant la même question, l'homme, toujours aussi incompréhensif, répondit alors à Miłau d'une voix incertaine :

-Excuse-moi Miłau, mais de quelles cornes parles-tu ?

-Bah, de celle que vous avez sur la tête, lui dit-il alors sur le même ton marquant l'incertitude.

-Sur ma tête ?

Lorys, resté en retrait, chuchota à l'oreille de son compagnon indécis :

- Miłau, laisse, il a pas l'air de savoir qu'il a ces choses énormes sur la tête ! Laisse-le !

-Mais, comment je fais, moi maintenant que je lui ai mis la puce à l'oreille comme un con ?

-Change de sujet et puis voilà, ça ira tout seul ! Comme sur des roulettes de skate neuves !

-En tout cas, je suis content que vous n'ayez pas fait de mal à Rita ! Quand nous reviendra-t-elle ?

-Je rêve ou vous essayez de me corrompre ?

-Non, pas du tout, intervint Lorys, c'est juste qu'elle nous manque déjà ! elle fait comme partie de la famille !

-Famille ? Mais j'ai fait exprès que vous ne vous connaissiez pas...

-Ah bon, pourquoi ?

-Je vous en ai déjà trop dit ! Arrêtez d'essayer de me corrompre ! Je dois partir, je ne reviendrais pas, vous me torturez l'esprit ! Arrêtez de me corrompre ! Adieu et à jamais !

-Non monsieur, revenez !

-Non, jamais !

Il se leva et en passant sous la lampe, la tapa avec ses bois d'après lui inexistant. Il courut alors vers la porte et la claqua violemment. Miłau et Lorys se regardèrent et dirent en cœur :

-Eh bien !

Lorys enchaîna en disant :

-En tout cas, on en sait un peu plus sur notre enlèvement !

-Ouais, bah moi, j'ai encore plus envie de partir !"

IdentitésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant