Identités

Massacres

-Qu'est ce qui se passe ?

-Je sais pas, elle est bizarre, elle me fait un peu peur là !

-Qu'est-ce qu'on fait ?

-On recule doucement pour pas la brusquer et on attend, elle va bien se réveiller...enfin j'espère !

-C'est tout ?

-Et aussi, on espère qu'elle parte quand elle aura fini sa sorte de transe bizarroïde, précisa Miłau.

Mais avant que les jeunes adultes ait pu bouger ne serait-ce qu'un orteil, la vieille femme devenue jeune tomba à genoux et criant de douleur.

-Ahh~ !

Rita, Lorys et Miłau se bouchèrent les oreilles avec leurs mains pour que leurs tympans n'explosent pas et qu'ils ne deviennent sourds.

-Que quelqu'un la fasse taire ! gueula Miłau par-dessus le vacarme que faisait la magicienne, on va devenir sourd si elle continue comme ça !

Le cri de Fiona Faucon était aigu et aussi strident que pouvait l'être un cri et une voix. Lorys, conscient que s'il ne faisait rien, la femme n'arrêterait pas, se dirigea vers Mme Faucon et s'agenouilla près d'elle. Si près d'elle que son cri strident lui transperçait les mains pour aller lui abattre les tympans. Il lui rentrait dans la tête et refusait de ressortir. C'était comme si on avait planté une lame à blanc chauffée au maximum dans la tête. Il lui brisait le cortex et broyait le jeune adulte de l'intérieur. Il avança sa main de la bouche de Fiona, elle referma cette dernière et l'horrible cri cessa enfin.

-Ouf !

-Merci Lorys, mes tympans ont failli exploser !

-De rien Rita.

Fiona Faucon fixait Lorys avec une insistance prononcée. Quand ce dernier voulu se relever, la femme redevenue vive et forte, le stoppa dans son élan et le repoussa vers le sol avec la simple force de son poignet.

-Pourquoi elle fait ça ?

-Je sais pas, mais c'est vraiment flippant ! répondit Miłau sans se soucier d'inquiéter encore plus Lorys.

Mme Faucon prit la main de Lorys. Elle était froide et chaude en même temps, et malgré toute l'appréhension du jeune garçon, la main qu'il pensait rêche et inquiétante était douce et rassurante.

-Que voulez-vous me dire ? Ou me faire ?

Une lueur apparut au niveau de l'épaule de la femme, elle descendait vers la main de Lorys. Il essaya de se dégager, mais la poigne de la belle brune était trop puissante. La lueur arriva au niveau des doigts du jeune adulte, une chaleur irradiait e la lumière. Les doigts de la jeune femme devinrent rouges, Lorys commençait à sérieusement s'inquiéter sur son sort, mais il avait beau se débattre pour essayer d'échapper à l'étreinte de la brune aux yeux marrons, cette dernière ne lâchait pas, au contraire, elle resserrait sa poigne. La lueur était à présent arrivée aux doigts de Lorys. Après le passage de la chaleur, sa main resta dorée et pailletée, comme si on lui avait versé une bonne dose de confettis sur le poignet, mais ce n'était pas douloureux, au contraire, c'était même apaisant et rassurant ! Arrivée au cou du jeune adulte, la lueur s'intensifia, la femme assise en face e Lorys ferma les yeux et murmura de paroles incompréhensibles, les « j » chuintaient, les « ch » et les « s » grinçaient et les « r » roulaient.

-Rachèjarioficharalu...

La chaleur atteint les yeux de Lorys, et le temps de cligner des yeux, sa vision avait disparue, tout ce qu'il voyait se résumait à du noir, bien qu'il ait les yeux bien ouverts. La seule chose qui le persuadait qu'il était bien vivant était les plaintes de Rita et les craintes de Miłau.

Rendez-moi ma vue ! pria intérieurement le jeune adulte avant de le crier à voix haute.

Et comme pour répondre àson souhait, un disque blanc apparut devant ses yeux. Dans ce dernierapparaissait une multitude d'autres cercles – bien plus petit – cependantgrisâtres et tirant à quelques endroits sur le noir. Et juste avant que l'imagechange devant ses yeux, l'homme sujet à cette vision comprit que cette dernièrereprésentait la lune, la pleine lune. Une autre image se superposa sur celle dela lune blanche : le visage d'un homme. Ce dernier était brun, ses cheveuxlui tombaient en cascade sur les épaules et ses yeux marrons amandes fixaitLorys sans expression. La tête de l'homme était parfaitement superposée sur ledisque parfait. Suite à cette superposition apparut une belle femme blonde, et ilsut grâce au récit de sa camarade féminine qu'elle représentait l'enchanteressede Chvatza. Elle était blonde aux yeux bleus et il dégageait de chez elle uncharisme et une assurance que Lorys n'aurait su expliquer. Tout dans l'imageconcordait avec le récit qu'avait fait Rita de son voyage dans le livre.L'image s'effaça alors pour laisser place à des scènes de massacres : desgens pendus, éventrés, tous morts de manières plus bizarres les unes que lesautres. Lorys retrouva soudainement la vue et les images dignes de filmsd'horreurs s'effacèrent et la femme devant lui quelques instants auparavantavait disparue.