CH14: Nobody's home

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- Allo ?

C'est Lauren qui décroche :

- Allo ? Zoé ? Où es-tu ?

- Je ne répondrais pas à cette question je proteste, assez énervée par son toupet.

- Ce n'est pas pour te surveiller mais parce que...

Ma mère lui arrache le téléphone des mains cependant je me redresse sur ma chaise- quelque chose n'allait pas dans le ton de Lauren et c'est rare.

- Zoé ? Il faut que tu rentres immédiatement à la maison, il semble si inquiet que je ne proteste pas :

- Pourquoi que se passe-t-il ?

- J'ai un cancer.

Une larme coule sur ma joue alors que les filles se rapprochent de moi, j'en fais tomber mon téléphone. Georges, un cancer ? Quoi ? Je reprends mon iPhone de terre aussi vite que l'éclair :

- C'est impossible ! Je dénie.

- Si ça l'est je t'assure. Je suis en phase terminale apparemment.

J'ai soudain du mal à respirer, comme si mes poumons avaient soudain rétrécis et qu'ils n'étaient pas assez gros pour accueillir tout l'air dont j'ai besoin. Je ne vois plus personne, je ne ressens plus rien c'est comme si la terre s'était arrêtée de tourner. Plus désespérée que jamais, je me sens prise de vertige et avant que je n'ai eu le temps de réagir : tout devient noir.

Je me réveille dans mon lit, et essaye immédiatement de me lever:

- Il faut que j'aille à Monaco, je décrète.

Les filles sont étonnées.

- Calme toi et assis toi, tente de me calmer Brianna.

- Que se passe-t-il ?

- Georges a un cancer, il est en phase terminale et... je suis à court mots pour finir ma phrase.

- Bien, Brianna me tend mon ordinateur, d'abord va consulter ton compte bancaire tu dois t'assurer que tu assez d'argent pour acheter ton billet vu que tu es sans emploi.

- Ensuite je m'occupe de te trouver une place aussi vite que l'éclair, s'exclame Gemma.

Sans elles, je ne sais pas comment j'aurais fait pour penser à tout ça. Je me connecte à mon compte bancaire et découvre qu'il ne me reste que 355 $. Gemma, assise à côté de moi, soupire discrètement en voyant que mon compte est presque vide. Incapable de penser, je les laisse gérer ce voyage.

- On pourrait te prêter de l'argent, propose Gemma.

- Je suis sans emploi, grimace Brianna.

- Et tu as un prêt étudiant à payer continue Gemma. Le studio m'a payé en avance ça devrait te suffire me propose-t-elle.

- Non, dis je en retrouvant ma lucidité. C'est trop il me manque au moins 700 $.

- C'est ton père, argumente Gemma.

Je soupire comprenant que je n'ai pas le choix. Nous cherchons toues les trois, le prochain vol direct pour Monaco il est dans 2h, peut-être que je pourrais l'avoir si je fait vite. Je n'aurais pas le temps de me changer mais quelle importance ? Après tout, ce bas de jogging gris et ce débardeur noir feront l'affaire. Il me suffit d'enfiler une veste de jogging fourrée au cas où il ferait un peu froid là-bas et ça serait réglé. Quant à ma valise j'emmène juste le strict minimum pour écrire et laisse le reste dans ma chambre que j'avais déjà payée pour les deux semaines prochaines. J'angoisse un peu à l'idée de revoir ma mère, sachant pertinemment qu'elle essayerait de contrôler ma vie à nouveau... Les filles m'accompagnent à l'aéroport où nous achetons mon billet, puis je m'engouffre dans l'aéroport plus angoissée que jamais : j'écris très mal, je n'ai plus de boulot, mon père est mourant,... Que pourrait-il arriver de pire ? Une fois dans l'avion, je me remets immédiatement à écrire, déterminée à m'accrocher à la seule chose qu'il me reste même si je n'ai aucun talent. Mais voilà que plus j'écris, plus ma tristesse m'atteint et j'explose en pleurs dans l'avion: la culpabilité me dévore: je les abandonnés, j'ai perdu un temps précieux avec eux, un temps que je ne pourrais plus jamais rattraper et si je rentrais à Monaco, peut-être que je pourrais les aider ? Profiter de mes parents avant qu'il ne soit trop tard ? Rongée par la culpabilité, je n'arrive ni à écrire, ni à dormir, ni à m'occuper sans y penser et plus j'y pense, plus je me dis que reprendre ma vie serait parfait : je pourrais devenir avocate, regagner le confort de ma vie de noble monégasque, trouver un mari convenable en bref suivre les pas de ma mère. Qu'est ce qu'il m'a pris de vouloir tout arrêter pour partir aussi loin ? C'était sympa et une aventure mais je dois revenir à la réalité, j'ai 25 ans et je suis trop vieille comme l'a dit ce manager pour pouvoir percer en plus je n'ai pas de réel talent pour l'écriture comme je l'ai bien vu. S'il meurt alors que je suis dans l'avion ou à LA je ne me le pardonnerai jamais, je ne leur ai pas donné un seul moyen de me contacter, et si je n'avais pas fait ce rêve étrange comment aurais-je su ? Aurais-je rater mon unique chance de le voir avant qu'il meure ? J'ai été si aveuglée par ma colère que j'ai pris des décisions stupides que je regrettes, des décisions qui mettent en danger ma vie et mes relations avec mes proches; qu'est ce qu'il m'a pris ? etais-je à ce point dévastée par ma colère ? J'ai soudain envie de crier prise de désespoir, de frustration et de peur- de la peur à l'état pur.

Quelques heures de torture plus tard, me voilà arrivée à l'aéroport, je prends un taxi avec l'argent qu'il me reste jusqu'à la maison de mes parents. J'appelle Gemma, lui dit que je suis arrivée et lui demande de m'envoyer toutes mes affaires à Monaco : je reprends ma vie ici. Je lui assure que ja l rembourserais rapidement elle semble surprise mais ne proteste pas. Arrivée, je sonne mais il n'y a personne où sont-ils passés ? Sont-ils à un enterrement ?

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Hey,

Ce n'est pas la joie pour Zoé en ce moment alors que pensez-vous de ce chapitre ? Va-t-elle vraiment rester à Monaco ?

A demain ;)

NocturneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant