Quoi?
Sans me rendre compte, la tasse que j'essuyais m'échappa des mains et se brisa sur le sol."Tu n'aurais pas du l'enlever à sa mère, non plus."
M'enlever de ma mère? Si seulement c'était vrai. J'aurais au moins pus croire que ce n'était pas intentionnel. Mais comment cela se fait-il que le Roi sache cette information? Je fronça les sourcils, alors que je me concentrait pour entendre la réponse de Daniel.
Je parvins à peine à percevoir le son de sa voix. Je ne sus donc pas ce qu'il avait répliqué au Roi.En soupirant, je me pencha pour ramasser les morceaux de porcelaine qui étaient sur le sol. Je les déposa doucement sur la paume de ma main. J'entendis au loin le cortège du Roi s'éloigner.
Une main me tira alors rudement les cheveux et la porcelaine qui étaient dans ma main m'entailla. Aucun son ne sortit de ma bouche. Je n'en avais pas le droit.
- "Sale petite garce! J'ai bien vue que tu faisais tout pour attirer l'attention du Roi." Cria-t-il en me traînant par les cheveux.
La main ensanglantée et le cuir chevelu qui menaçait de s'arracher de mon crâne, je tenta de me relever, mais ce fut peine perdue, il ne m'en laissa pas la chance.
Je n'avais aucun doute sur l'endroit où il m'apportait. Je tenta une nouvelle fois de me remettre sur mes pied, mais sans succès. Il me traîna jusqu'à la porte du sous-sol, d'où il me balança en bas des escaliers. La douleur était atroce. J'entendis à peine le verrous de la porte.
Après quelques minutes à reprendre mon souffle, je me releva et j'alla m'asseoir sur une marche de l'escalier. Il faisait horriblement noir, il n'y avait aucune source de lumière. Je ne pouvais même pas voir ma main quand je la plaçait devant mon visage.
L'air était humide et froid, et je ne tarda pas à grelotter. Je sentais le sang couler de ma main jusqu'à mon avant-bras. N'ayant pas d'autre solution, je du arracher un bout de ma "robe" de servante pour l'enrouler autour de ma main blessée.
Ce bandage de fortune allait convenir pour le moment. Le connaissant, et d'après mon expérience, j'allais rester ici pendant quelques temps.
Je me leva tant bien que mal et je me déplaça lentement vers le fond, là où se trouvais un lit de fortune fait en paillasse. J'entendis le bruit distinct des rats. Daniel avait bien essayé de les faire partir, mais jamais il n'avait réussi. Ils ne me dérangeait pas plus que ça, ils ne s'approchaient jamais de moi. Comme chaque nuit, je fis le décompte de mes blessures.
Une main ensanglantée, un mal de tête horrible et le dos en compote... Vue la situation, je m'en étais plutôt bien sortie. Maintenant un peu plus habituée, à la douleur je pus m'endormir.
Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais enfermée ici. Rien ne pouvais m'indiquer quel heure il était. Ni même si cela faisait plus d'une journée que j'étais ici. La seule chose que je savais était que j'étais courbaturée de partout et aussi que j'étais affamée. La dernière chose que j'avais pu manger avait été un minuscule morceau de pain rassis.
Le froid avait engourdi l'extrémité de mes doigts, je ne les sentais presque plus. Je tenta tant bien que mal de les réchauffer en soufflant dessus et en frottant mes deux mains ensembles.
À mon grand étonnement, j'entendis le verrous de la porte. En levant les yeux, je vis Marie-Beth dans le cadre de la porte. Je m'approcha lentement des marches et je remarqua qu'elle n'était pas seule. Un homme que je n'avais jamais vu de ma vie était à ses côtés. Sa visite ne plaisait pas à Marie-Beth vu la façon dont elle le regardait. Si un regard pouvait tuer, ce jeune homme serait mort il y bien longtemps. Il avait, comme tout le monde, les cheveux blonds platines. La même peau blanche aussi. Il était l'habitant typique de la Cité.
La seule chose qui le différenciait était ses vêtements. L'emblème qui était cousu sur sa poitrine ne laissait aucun doute sur ses liens avec la royauté. Sans adresser un seul regard vers Marie-Beth, il me tendit la main, voulant sûrement que je le rejoigne en haut.
Je fis alors la seule chose qui s'imposait dans une telle situation, je baissa la tête et je recula. Comme à mon habitude je me gratta le bras. Je pouvais sentir le sourire satisfait de Marie-Beth sur moi. J'entendis le soupir du jeune homme.
"Vous aviez raison, elle est parfaitement éduquée. Elle est un peu sale et on remarque facilement qu'elle manque de nourriture. Pour cela, je fais baisser son prix. 40 Kovels. C'est à prendre ou à laisser." Dit-il d'un ton las.
Marie-Beth parut aussi surprise que moi quand je releva la tête. Elle regardait l'homme d'une manière si abasourdie que s'en était presque comique.
"Vous... Vous... vous voulez que je vous la vende? Jamais de la vie!" S'insurgea-t-elle.
- " Je refait mon offre pour la dernière fois. Je ne le répéterai pas. 40 Kovels, rien de plus, rien de moins." Dit-il en me regardant dans les yeux.
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Darkness
ParanormalDans un monde où l'obscurité règne, il est difficile de voir où nos pas vont nous mener. Vers un futur des plus agréables, ou très douloureux? Quand on est au bas de l'échelle, notre but est de monter les échelons un par un pour enfin accéder au trô...