Quand je sentis un liquide sur une de mes mains, je réalisa que je m'avais de nouveaux grattée jusqu'au sang. Je fis de mon mieux pour cacher ma blessure des yeux scrutateurs de Killer. Je dégluti fortement quand je revis ses cheveux noirs. Je ne savais plus quoi penser. Ce n'était qu'une légende. IL n'était qu'une légende. Une histoire qu'on racontait aux enfants pour qu'ils s'endorment. Il ne pouvait pas être réel.
Après sa déclaration choc, il était allé me préparer un breuvage gluant en me faisant signe de m'asseoir. Alors que je cherchais mon foulard des yeux je le vis qui était dans la poche arrière du pantalon de Killer. N'osant pas l'approcher ni quoi faire je m'assis où il m'avait indiqué et je laissa mes cheveux me cacher le visage. Je devais cacher au moins une des abominations qui faisait de moi un monstre. Les paroles que Marie-Beth avait prononcé quand son mari m'avait acheté était gravées en moi.
" Je n'arrive pas à croire que tu as acheté cette chose. Un suppôt de Satan. Que vas-tu acheter la prochaine fois? L'Antéchrist lui même? Si je vais en enfer ou au bûcher, tu seras le seul à blâmer. Quand à toi, vermine, cache donc cette monstruosité qu'est tes cheveux. Quant à tes yeux, n'ose même pas me regarder avec."
J'avais 7 ans à cette époque et j'étais terrifiée. J'avais pleuré toutes les larmes de mon corps et j'avais crié jusqu'à ce que Daniel me gifle en m'ordonnant de me taire. Ce n'était bien sûr pas la dernière fois qu'il me frappait, mais c'était celle qui m'a le plus marquée.
La tasse que Killer posa en avant de moi me fit revenir à la réalité. Je regarda la tasse sans la toucher. Je sentis sa main me tenir fermement le bras.
- C'est quoi ça? Dit en me montrant mon bras blessé.
Je haussa les épaules en détournant les yeux. Son autre main me prit par le menton et m'obligea à le regarder. Ses yeux me lançaient des éclairs et reflétaient toute la colère qu'il ressentait.
- C'est lui qui ta fait ça? Dit-il sur un ton doucereux.
Je secoua la tête négativement. Je détourna la tête. Quand sa main frôla l'endroit où Daniel m'avait pris par les cheveux je sursauta et je me remis sur mes pieds. Je ne lui laissa pas le temps de poussée son interrogatoire plus loin.
- Si vous voulez bien m'excuser, j'aimerais aller me reposer.
Son visage était impassible et ne trahissait rien de se qu'il pensait, mais son poing fermé indiquait sa frustration. Je ne pris pas la peine d'attendre sa réponse et je me dirigea vers la chambre qu'il m'avait assigné.
Elle était petite et ne contenait qu'un lit et une commode. Je m'assis sur le lit et je fus surprise de découvrir qu'il était moelleux. Je me coucha et j'essaya de m'endormir, mais j'en étais incapable. J'avais du mal à arrêter le flot de pensées, tout ce qui c'était passer aujourd'hui se repassait en boucle dans ma tête.
La sonnerie d'un téléphone me fit sursauter. La voix étouffée de Killer me parvient.
- Killer...Oui je l'ai, dit-il d'une voix monotone. Sans commentaire... Très bien... Quelques blessures ici et là...Bien sûr que non! Tu me prends pour qui!... Elle va bien je t'assure... oui, à demain.
Ce n'était pas difficile de deviner que c'était de moi qu'il parlait. Je soupira et je me leva de mon lit. Je n'allais jamais pouvoir dormir la dessus. C'était bien trop moelleux. J'entendis une porte claquer fortement et ensuite plus rien. Aucun bruit me parvenaient des autres pièces. Il devait être parti. Lentement je sortis ma tête pour vérifier. J'étais bel et bien seule. Je m'approcha de la porte d'entrée et je m'aperçu vite que je n'allais pas pouvoir sortir d'ici. Il avait verrouillé la porte de l'extérieur et les quelques fenêtres qui était présentes étaient trop petites.
J'avais un mauvais pressentiment. Le coup de téléphone que Killer avait reçu ne m'inspirait guère confiance. J'entendis le verrous de la porte et je vis Killer apparaître un sanglier sous le bras. Il parut surpris de me voir, mais il ne dit rien. Il apporta le sanglier mort dans la cuisine et le déposa sur la table. Le sanglier avait déjà été éventré. Il découpa la tête à l'aide d'un gros couteau. Je détourna la tête dégoûtée par ce que je venais de voir. J'entendis un léger rire grave et quand je me retourna pour le regarder, Killer m'observait déjà avec ses yeux scrutateurs. Ce fut la sonnerie de son téléphone qu'il lui fit de détourner les yeux. Il soupira avant de prendre l'appel.
-Killer... Oui je l'ai, dit-il d'une voix monotone. Sans commentaire... très bien... Quelques blessures ici et là... Bien sûr que non! Tu me prends pour qui? Il me lança un regard en coin.- Elle va bien, je t'assure.... Oui, à demain.
Je le regarda, décontenancée. Il ne parut pas le remarquer et il se remit à sa tâche. Il venait d'avoir mots pour mots la même conversation que tout à l'heure. Je ne savais pas quoi penser de cela.
Après avoir mis le sanglier sur le feu, il se tourna vers moi.
- Tout va bien?
Sans prendre la peine de réfléchir plus longtemps, je posa la question qui me brûlait les lèvres.
- Que me veulent-ils? Ma voix n'était qu'un murmure et je ne fus pas certaine s'il m'avait entendu, mais le regard qu'il me lançait me fit comprendre qu'il m'avait parfaitement entendu. C'était un mélange de surprise et de curiosité.
- Ils?
- Les personnes avec qui vous avez parlez au téléphone.
- Je n'ai parlé qu'à une seule personne.
- Bien sûr que non, je vous ai entendu parler alors que j'étais dans la chambre que vous m'avez assigné.
Ma réponse le fit sourire et j'ignorais pourquoi.
- Vous avez entendu une conversation téléphonique alors que vous étiez dans votre chambre?
- Oui. Dis-je de plus en plus frustré.
Je ne comprenais pas pourquoi il était aussi heureux du fait que j'ai entendu sa conversation.
- Je disais quoi?
Me voyant hésité à répondre il répéta sa question.
- La même chose, mots pour mots.
Il parut satisfait de ma réponse, car un sourire s'étalait dans son visage. Il redevient vite sérieux et planta son regard dans la miens.
- Écoute moi bien, car c'est important et je n'ai pas envie de me répéter. Aujourd'hui je n'ai eu qu'une conversation téléphonique, une seule et tu étais à mes côtés. Celle que tu as entendu dans ta chambre était une prémonition. Tu es un être de la noirceur tout comme moi. Tu verras on s'habitue. Tu es un être puissant.
Je le regarda étrangement. Il ne pouvait pas être sérieux. Un être de noirceur? Une légende, une fois de plus. Malheureusement pour moi, il n'avait pas l'air de plaisanter. Je fis alors la seule chose qui s'imposait quand on rencontrait un fou, je me sauva en courant dehors.
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Darkness
ParanormalDans un monde où l'obscurité règne, il est difficile de voir où nos pas vont nous mener. Vers un futur des plus agréables, ou très douloureux? Quand on est au bas de l'échelle, notre but est de monter les échelons un par un pour enfin accéder au trô...