Perdus comme ils étaient, ils ne seraient pas surpris d'apprendre qu'ils se situaient dans un royaume autre que Camelot. La végétation avait quelque peu changé pour devenir plus clairsemée, les animaux se faisaient plus rares et la température avait chuté, sans pour autant que le roi et son serviteur n'en soient affectés pendant la journée. Malgré tout, c'était probable que ce ne soit qu'un coin de Camelot que les deux amis n'avaient jamais exploré eux-mêmes.
Ils couraient comme si leur vie en dépendait. À bien y repenser, leur vie en dépendait bel et bien. En effet, des mercenaires les poursuivaient depuis maintenant une bonne demi-journée au travers des arbres et des sentiers dans l'espoir de, ô enfin, kidnapper le grand roi Arthur Pendragon et avoir tous les privilèges sur son Altesse. Le gringalet qui servait au roi de serviteur ne leur était pas nécessaire, mais si les mercenaires ne l'attrapaient que lui, cela pourrait faire une bonne monnaie d'échange, selon leur chef. La bande de criminels aurait pu penser que le roi n'était pas attaché à son serviteur, car il était, justement, un serviteur, mais en excellents mercenaires qu'ils étaient, ils étaient aussi de bons espions. Et, en tant que bon espion, il est facile de s'introduire dans la cour du roi pour découvrir une relation entre son Altesse et le domestique très amicale, voire plus si l'un des mercenaires avait à parier.
Ainsi donc, les deux comparses coursaient dans les bois, zigzagant entre les branches d'arbres et se les prenant parfois en plein dedans. Lorsqu'enfin ils pensaient avoir semé les mercenaires et faisaient une courte pause, ceux-ci revenaient à la charge en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Et c'est dans un de ces moments que nous retrouvons nos deux protagonistes.
- Baisse-toi ! lança le roi à son serviteur.
Heureusement, Merlin l'écouta. Dans le cas contraire, il se serait pris un carreau d'arbalète en plein derrière la tête, ce qui aurait entraîné sa mort. Ce qui serait, au passage, malencontreux. Bref... Évitant le carreau avec souplesse, Merlin se laissa déconcentrer de la trajectoire qu'il suivait au milieu des arbres et ce qui devait, malheureusement, arriver, arriva; Merlin percuta de plein fouet le tronc de l'arbre qui lui faisait face.
Entendant le bruit qu'avait fait la chute de son serviteur, Arthur se retourna pour trouver Merlin près de se faire embarquer par les bandits qui avaient réussi à rattraper le peu d'avance que le roi et son serviteur avaient.
- MERLIIIN ! cria le roi.
Merlin, plus assommé qu'il ne le laissait paraître par sa collision, n'entendit pas l'avertissement et mit du temps à se relever. Trop de temps, apparemment, car les mercenaires en profitèrent pour empêcher toute tentative de rébellion de sa part en lui donnant un coup derrière la tête. Arthur, de loin, vit son valet s'effondrer au sol. Son cœur battait la chamade. Son ami, son frère, son... amour inavoué se faisait enlever et il ne pouvait rien faire d'autre que de continuer de courir sous peine de se faire prendre lui aussi. L'option était tentante, car de un, elle lui permettrait d'être prêt de l'élu de son cœur, et de deux, se rassurer quant à sa survie.
Cependant, tout son royaume comptait sur lui pour être dirigé, et ce n'était pas en suivant Merlin les yeux fermés dans les bras de l'ennemi que ce sera fait. La voix de la raison le ramenant à lui, le roi décida, cependant, de tout faire ce qui était en son possible pour sauver son amour des griffes des mercenaires. Pour cela, il devait d'abord se rendre sain et sauf à Camelot.
Toutefois, alors que le roi allait partir de sa cachette provisoire pour reprendre la route, il vit arriver la source de ses ennuis, son désespoir quant à être éloigné de son amour, l'ennemi numéro un à abattre ces temps-ci: sa très chère sœur, Morgane. Celle-ci avait l'air encore plus prestigieuse à la tête de ce groupe de bandits, mais Arthur ne se laissa pas démonter. Il savait que si elle le voyait, elle ne lui ferait aucune faveur, aucune.
- Ma Dame, que fait-on de lui ? demanda un des mercenaires.
- Emmenez-le, Arthur ne le laissera pas seul bien longtemps et nous aurons ainsi la chance de s'emparer de son Altesse, répondit-elle. Ma demeure fera l'affaire pour l'instant, merci.
En se retournant pour partir vers sa cabane, Morgane croisa le regard du roi pour appuyer ses propos. Elle l'avait très bien vu même s'il était caché, mais elle avait envie de faire durer le jeu, car oui, c'était devenu un jeu tellement elle prenait plaisir à ruiner la vie des gens.
Arthur attendit que tous soient partis pour se permettre de souffler. À présent, une seule chose était sa priorité ; sauver Merlin, coûte que coûte.
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La Magie de l'amour
FanfictionUne fanfiction où j'emprunte l'univers de Merlin de la BBC pour amener les célèbres personnages dans leurs retranchements. Merlin enlevé, le roi Arthur n'est plus que l'ombre de lui même. Son but premier est, sans conteste, de le retrouver et connaî...