Epithumia

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Désir d'un corps, concret qui se touche.

Furtif. Vacillant. Se voit.

De son timbre singulier, de ses gestes tendres et réservés.
Sa posture aguicheuse, maladroite parfois, mais maintes fois troublante.
Ses belles fesses et ses lunettes à la monture épaisse qui le caractérise, le tout fait que je le trouve beau, conforme à ce qu'il est. Lui-même, l'ami aimé, l'aimé ami.

D'une phrase écrite, mais aussi de sa tonalité distincte au réveil, rocailleuse et endormie.
Nos petites disputes silencieuses, nos retrouvailles joyeuses que l'on partage.
Puis celui qui sait écouter et dire. Mais qui sait aussi ne pas entendre, parce qu'il comprend que je déraille.

Qui ne demande rien. Jamais rien. Parce qu'il sait ne pas demander afin de ne pas me dévorer, pour enfin le laisser seul dans ses espaces inconnus.

Mon désir pour lui ne se classe pas, ne s'explique pas. J'ai toujours cru qu'il y aurait dans ma vie qu'un aimé et qu'un ami. Mais aujourd'hui, je ne sais dire, et non en peine, lequel est l'aimé, lequel est l'ami. Alors qu'il est certain qu'ils ne font qu'un.

J'admets que faire le sexe est une bien belle chose, et qu'il y a mille façons de faire l'amour, de ressentir par le geste, la voix, le regard... parce qu'il y aura toujours le triste besoin d'être aimé, parce qu'il y aura toujours cette sombre peur de ne plus savoir aimer. Parce qu'il y aura toujours ces enragés pour nous imposer leur dictat, dont je me fous éperdument.

Ne me parlez plus d'amour dans le sens que vous voulez. Car il n'est question d'amour-passion.

C'est bien plus puissant et parlant, encore plus intense et plus funeste, où il est certain, très peu question d'amour, mais bien de désir pour mon ami l'aimé.

RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant