Simplement nous

17 : Paolina

Tout à l'heure, j'ai entendu Greg rentrer avec les autres. Et alors que j'étais partie pour le rejoindre, j'ai aussi entendu sa conversation avec Chris. Puis je suis retournée dans mon lit sans savoir pourquoi.

Je ne dors toujours pas, car je voulais attendre son retour pour le remercier. Mais peut être que le moment est mal choisi...

Pourtant après quelques instants de réflexion, je me décide à me lever de nouveau afin de le trouver. Ma tête me fait atrocement mal et j'ai difficulté à me tenir debout.

Néanmoins, je me dirige tant bien que mal jusqu'à la salle de bain d'où s'échappe de la lumière. La porte est entre-ouverte, et sans me poser de question, je rentre.

Greg est là, en caleçon, en train de désinfecter ses phalanges. Ses mains sont assez amochées, ainsi que sa lèvre inférieure et son arcade droite. Mais ça ne me parait rien à côté de ce que son adversaire a dû prendre.

Il semble surprit de me voir entrer comme ça, mais il ne dit rien. Il m'observe en silence attendant surement une réaction de ma part.

Ne sachant pas quoi dire, je décide de lui prendre le produit des mains et je lui fais signe de s'assoir sur le bord de la baignoire. Il soulève un sourcil intrigué, mais il finit par s'exécuter.

J'attrape un coton que j'imbibe du produit avant de le placer sur sa lèvre. Cette lèvre que je rêve d'embrasser à nouveau depuis la dernière soirée.

Il fait une grimace de douleur, pendant que je lui souris. J'attrape son visage de ma main libre en caressant sa joue de mon pouce.

Je me surprends moi-même de ce geste, mais je ne peux pas m'en empêcher. Son regard bleu sur moi me fait tellement d'effet, que je suis à deux doigts de sombrer.

Je respire un grand coup, et plaque le coton sur son arcade. Je continue mes gestes d'infirmières pendant quelques minutes, quand d'un coup, il se lève brusquement en me plaquant contre le lavabo.

Après la soirée que je viens de passer, on pourrait penser que je serais dégoutée de sentir quelqu'un si près de moi. Mais la seule pensée qui me vient lorsqu'il est contre de moi, c'est un sentiment de sécurité. J'aimerais me blottir dans ses bras, ces bras qui m'ont protégé de toutes leurs forces ce soir. J'aimerais embrasser ce visage abimé par ma faute et caresser chaque parcelle de son corps d'homme musclé.

Je dois encore être sous l'effet de l'alcool, ça ne fait aucun doute. Je ne devrais pas ressentir de profonds sentiments en ce moment, je ne devrais pas le désirer de tout mon corps, je ne devrais pas avoir tant de mal à décrocher mon regard du sien... Tellement de choses auxquelles je ne dois pas penser, sont réduites à néant face à lui.

Je glisse alors mes mains sur ses bras musclés, tout en me mordillant la lèvre inférieure quand ses lèvres se rapprochent des miennes. Mais alors que mes yeux se ferment dans l'espoir d'un baiser langoureux, il me dit doucement :

-Tu...Tu devrais aller te coucher.

« Quoi ?! » Je suis tellement surprise de cette réaction, ou vexée je ne sais pas, que je cours dans ma chambre sans rien lui dire en retour.

Une fois assise sur mon lit, je me mets à fixer le sol en essayant de comprendre. En effet, il avait envie de m'embrasser, cette fois j'en suis certaine. Et il s'avait que j'en avais envie. Alors pourquoi n'a-t-il rien tenté ? Ce démon est lunatique, je vous jure !