Toi + Moi

17. Red (2e fin)

Octobre 2011:

Je tourne en rond dans mon box... Je suis perdu sentimentalement.

Jade est tout le temps avec Valentin et ne passe plus de temps avec moi. Elle ne s'occupe de moi que lorsque c'est nécessaire. Elle ne me lit plus d'histoires et la seule compagnie que j'ai c'est la radio de mon box.

Mais même elle me lâche des fois, quand je bouge le fil.

Je suis là et je réfléchis... J'ai envie de partir car les concours ne m'intéressent plus. J'aime toujours autant gagner. Mais j'aimais gagner avec Jade. Ensemble.

Mais j'ai aussi envie de rester car j'ai toujours l'espoir que notre complicité revienne. Je suis vraiment perdu...

Elle m'aime toujours. Ça c'est sûr. Mais elle aime encore plus Valentin. Et ça m'énerve. Elle a la place numéro une dans mon coeur. Mais moi je suis deuxième dans le sien. Le premier des perdants.

Tant que Valentin sera là, elle ne reviendra pas vers moi. C'est sûr. Il faut que je trouve un moyen de faire partir Valentin.

Au moment où je pense cela, ils passent devant moi. Ils se tiennent par la main.

Jade: Tu m'aimes ?

Valentin: Oui. Pour toujours. Je serais toujours là pour toi. Je ne partirais jamais.

Jade: Je t'aime aussi.

Je tourne le dos à ma porte en bois. J'ai les oreilles couchées en arrière, la tête alignée avec mon dos et je renacle (respire bruyamment) vraiment fort.

Je suis énervé. Contre Jade. Contre Valentin. Et même contre cette stupide porte. Je sors la tête pour ouvrir le loquet mais Arnaud a prit soin de le changer.

C'est bien le seul qui pense encore à moi. Mais bon... Impossible de sortir se promener.

La nuit est tombée. Je réfléchis toujours, partagé entre mes deux envies aussi fortes l'une que l'autre.

La musique de ma radio est toujours là. C'est un nouveau morceau et c'est la première fois que je l'entends. Je comprend les paroles mais pas super bien.Mais une phrase revient souvent.

" Un homme: Il va bien falloir qu'un jour je m'évade.
D'autres voix: Ta cellule est dans ton cerveau.
L'homme: Il va bien falloir qu'un jour je m'en aille !
Les autres voix: Elle est l'acier de tes barreaux ! "

Exactement ! Mais c'est ça !  C'est moi qui m'impose des limites. J'espère que Jade va <<Revenir>> mais au fond de moi je sais que c'est faux. C'est juste parce que elle, elle a besoin de moi pour les concours, l'argent et la gloire.

Elle ne m'aime plus comme avant. Elle s'est lassée de moi. Tant pis pour elle. Quelque chose vient de se briser au fond de moi.

Je pense que c'est mon coeur. Ou en tout cas mon amour pour elle. Et bien je m'en vais. Adieu Jade. Tu ne seras même pas venue me dire au revoir aujourd'hui. Tu le regretteras toute ta vie.

Mais il est trop tard pour les regrets. J'étais un cheval libre. Je suis devenu docile et serviable avec toi car je t'aimais. Mais tu as mis fin à cela. À toi d'en assumer les conséquences. Je ne reviendrais pas. Je suis de nouveau libre.

Je tourne le dos à la porte de mon box et donne une violente ruade dedans. Elle tombe par terre avec un bruit sourd.

Je sors au galop de mon box et fonce vers la sortie du centre. La barrière est fermée. Pas de problème. Elle doit à meine faire 90cm de hauteur.

3... 2... 1... Je m'élance au dessus dr la barre et atteris de l'autre côté. Je me retourne et entends encore la musique. Toujours ce même refrain.

C'est fait. Je suis parti saleté de musique. Arrête de jouer. Comle si elle m'avait écoutée, la musique s'arrête et une autre commence.

Sûrement un signe. Ma nouvelle vie commence aussi. Libre.

Je galope à travers les champs. Des oiseaux s'envolent sur mon passage. La lune n'est pas là. Le ciel est dégagé, les millions d'étoiles brillent, mais il manque ce disque d'argent.

Je fais attention où je pose les pieds. Je ne vois pas très clair, il fait sombre.

Je saute par dessus une ou deux barrière et arrive sur la route. Je passe au trot et continue d'avancer.

J'arrive à une espèce de chemin... Tracé par des barres de métal au sol et des cailloux. Je vais par là. De hautes clôtures de fil de fer m'entourent de chaque côté.

Impossible de m'échapper en sautant par dessus. Mais impossible à quelqu'un de m'attraper par les côtés.

Je me met à marcher paisiblement. Mais les barres de fer sous mes sabots se mettent a vibrer.

Je continue à marcher tranquillement. Il y a un bruit derrière moi, de plus en plus fort...

Je me retourne et vois un énorme train, fonçant vers moi. Je cours au triple galop. Je n'ai jamais couru aussi vite je crois.

Impossible de s'échapper... Tout ce qu'il me reste à faire, c'est courir. Mais le monstre d'acier se rapproche à une vitesse folle.

Il n'est plus qu'à une centaine de mètres derrière moi. Je m'arrête. Me cabre et fais volte face sur mes pattes arrières.

Je remue mes pattes avant comme pour effrayer un autre cheval. Mais le train avance toujours. Il est tout proche. Il est trop tard.

Jade... Excuse moi.