Le Parapluie

Chapitre 1

Vendredi 24 Août

Cela fait près d'une semaine que je n'ai pas écrit, pour quelqu'un qui commence un blog je ne suis pas très productive... Vous vous souvenez toujours du fameux parapluie au moins ? Alors ça va, je ne vous ai pas totalement perdus.

Je me suis rendu compte qu'avec cette histoire, j'en avais oublié les présentations. Vous ne savez même pas qui vous écrit, je suis vraiment une blogueuse pitoyable...

Je m'appelle Hayley, j'ai dix-sept ans et je vis dans une petite ville à une heure d'Atlanta, en Géorgie. C'est vrai que la Géorgie n'est pas la destination qui fait le plus rêver quand on parle des États-Unis, parce qu'ici, à part deux ou trois villes comme Savannah ou Atlanta il n'y a pas grand chose à visiter, et les touristes préfèrent faire quelques kilomètres de plus vers le Sud pour se retrouver en Floride. Beaucoup de mes amis ne rêvent que d'une chose : partir. Mais contrairement à eux, ce n'est pas mon cas ; au fil des années j'ai fini par m'attacher à cette petite ville, à sa tranquillité et aux petites habitudes que j'y ai développées. Mais bon, à moins qu'une université brillante et reconnue dans tout le pays se mette subitement à pousser dans mon jardin, je n'aurai pas d'autre choix que de m'éloigner de ma Géorgie natale d'ici un an.

D'ailleurs, les plus réactifs d'entre vous se seront déjà dit : "Attendez, c'est pas logique... Elle nous dit qu'elle est américaine mais ce blog est écrit dans un français impeccable... Quelqu'un m'explique ?"  Et c'est à ce moment que j'arrive à votre rescousse chers lecteurs ; effectivement je suis née en Amérique, mais mes deux parents sont français, ils sont arrivés à Atlanta quelques années avant ma naissance. Une histoire de travail, sans grande originalité... J'ai donc passé toute mon enfance à parler une espèce de mélange insensé d'anglais et de français, ce qui rendait nos conversations familiales plus qu'étranges et complètement uniques. Malheureusement j'ai dû quitter notre maison quand la vie dans cette grande ville est devenue trop chère pour nous trois. Je suis donc partie seule à onze ans pour habiter chez ma tante et ma cousine (ma tante habite ici depuis ses vingt ans), mes parents ne pouvant pas s'éloigner d'Atlanta à cause du travail. Et me voilà six ans plus tard, toujours dans cette petite ville que j'ai appris à aimer, prête à entamer ma dernière année de lycée et à percer le mystère de ce fameux parapluie rose.