Le Jeu Charnel

Prologue

- Céleste ! Dépêche-toi sinon je pars sans toi.

   Mon frère de 22 ans, Justin, m'attendait impatiemment dans le salon. Il m'avait proposé de me déposer au lycée avant de se rendre à son cours de boxe.

Pourtant, j'avais pris la peine de me lever assez tôt pour être à l'heure à mon premier jour de classe.

Malheureusement, comme d'habitude, je ne parvenais jamais à gérer mon temps convenablement et je terminais toujours par courir un peu partout.

Après ma douche, j'avais soigneusement séché mes cheveux châtains mi-longs. Eh non ! Vous n'êtes pas tombée sur la fille aux longs cheveux blonds ! J'ai une coupe plutôt tendance, aux épaules, et mes cheveux ondulent naturellement, mais ce matin-là, je les avais relevés en chignon !

Ensuite, j'avais méticuleusement choisi ma tenue (je crois que c'est à ce moment-là que j'ai perdu le plus de temps) pour finalement finir avec un slim jean à trous et un débardeur bleu qui mettait en valeur mes yeux de la même couleur. Mon seul attrait, quoi ! Ma mère aurait dit que je me dévalorise, mais toutes les mères trouvent leurs enfants beaux, non ?

Bref, je commençais tout juste à m'habiller lorsque mon frère avait commencé à me hurler de me dépêcher. Il était entraîneur de boxe depuis un an et était toujours à l'heure, lui.

- J'arrive ! Criai-je en enfilant difficilement mon débardeur.

Ma tête resta coincée dans l'ouverture du col et je me débattis en avançant. Résultat : je me cognai le pied contre mon bureau et m'affalai par terre en hurlant de douleur. Maladroite est mon deuxième prénom.

- Hey, Bouffonne ! Ça va ?

- Qui a placé ce foutu lit là ? Hurlai-je.

- C'est toi qui m'as demandé de le mettre à cet endroit et si tu n'es pas contente, la prochaine fois, tu n'auras qu'à le faire toi-même.

Justin m'avait gentiment aidée à placer mes affaires lors de mon arrivée, deux jours plus tôt. Mon père vivait dans une petite ville du Vermont, un trou perdu selon moi, puisqu'il  n'y avait qu'un minuscule supermarché et même pas de cinéma. Quant au centre commercial, pas la peine d'en parler. J'avais bien fait de refaire ma garde-robe avant de déménager.

Mes trois frères vivaient avec mon père tandis que j'habitais à New York avec ma mère... jusqu'à tout récemment.

J'avais fait une grosse bêtise et on m'avait renvoyée de mon école privée.

Ma mère avait piqué une de ces crises et, pour me punir, avait décidé de m'envoyer vivre avec mon père et mes trois frères, tous plus âgés que moi.  Jusqu'à il y a un an, Peter, âgé de 20 ans, habitait avec nous, mais avait décidé de venir travailler avec notre père.

Taylor, 19 ans, ainsi que Justin, habitaient depuis maintenant 10 ans avec lui. Notre père possédait une grosse compagnie de plomberie et n'était pas souvent présent. Je le voyais seulement une fois par an, à Noël, et ne le connaissais pas beaucoup. Je ne l'appelais jamais "Papa", mais plutôt par son prénom,  Jean.

Malgré tout, mes frères et moi avions passé notre enfance ensemble, jusqu'au divorce de nos parents, et j'étais très heureuse de les retrouver !

En vitesse, je me mis du rouge à lèvre bordeaux (J'adore le rouge à lèvre ! J'en ai au moins vingt tubes pour s'agencer à n'importe qu'elle tenue. C'est mon dada) et attrapai mon sac à dos. Pas besoin d'autre maquillage. J'avais de longs cils foncés et ma peau ne possèdait aucune cerne (à part lorsque je me couchais tard, ce qui n'arrivait presque jamais).