Je pénétrais dans le lycée au moment où la cloche sonnait.- Super, maugréai-je. Je vais être en retard.
Je devais me rendre au secrétariat afin qu'on me remette mon horaire de cours.
Puisqu'il n'y avait aucune indication, j'errai dans les couloirs jusqu'à ce que je trouve enfin l'endroit. Je croisai quelques retardataires et tous me regardèrent comme si j'étais la nouvelle attraction, ce qui était sans doute le cas.
Une dame d'une cinquantaine d'années était assise à son bureau et parlait au téléphone. Elle me fit signe de patienter sur une chaise et je m'aperçus alors qu'un garçon occupait celle d'à côté.
Il était concentré sur son téléphone et, si je me fiais au son, il devait jouer à Angry Bird.
Il ne leva même pas la tête lorsque je m'assis. Bonjour la courtoisie !
La secrétaire raccrocha et me dit :
- Vous êtes en retard.
- Désolée, madame, m'excusai-je. J'ai eu de la difficulté à m'orienter dans l'école.
- Ne vous en faites pas. Je comprends que ce soit difficile de se repérer dans un nouveau lycée. Voici l'horaire de vos cours.
La dame se détourna alors vers le garçon, qui était toujours concentré sur son écran.
- Eddy ! dit-elle sèchement. Le directeur est occupé en ce moment. Tu devras revenir après ton cours, et ne cherche pas d'excuse pour te défiler ! Maintenant, veux-tu bien être assez gentil pour emmener Céleste dans la classe de mathématiques de Monsieur Sherwan ?
Ce fut à ce moment-là qu'il leva la tête et me dévisagea. Je fus aussi surprise que lui.
Jamais je n'avais été attirée par les mecs blonds, mais celui-ci aurait pu être acteur tellement il était sexy ! Il me faisait penser à Lucas dans les Frères Scott.
Ses cheveux ébouriffés lui donnaient un petit air rebelle, ses yeux verts semblaient moqueurs et, pour couronner le tout, il portait une chemise blanche dont les deux premiers boutons étaient déboutonnés.
Eddy était lui aussi en train de me détailler et je vis son regard s'arrêter une seconde de trop sur ma poitrine. Je zippai mon blouson brusquement pour lui faire comprendre qu'il n'y avait rien à voir pour lui.
Le jeune homme me fit soudain un grand sourire irrésistible, ce qui me prit au dépourvu.
- Bien sûr, répondit-il, j'ai justement le même cours qu'elle. Je vais l'y emmener. Bonne journée, madame White.
Celle-ci lui jeta un regard noir, puis retourna à ses occupations.
Je suivis Eddy jusqu'au couloir, où il se détourna.
- Enchanté, me dit-il en me tendant sa main. Je me nomme Eddy, mais tout le monde me surnomme Ed.
- Céleste, me présentai-je en serrant sa main.
Il me regarda droit dans les yeux, ce qui me gêna. Je retirai rapidement ma main.
- Je ne sais pas si on te l'a déjà dit, mais tes lèvres donnent envie de les baiser.
J'en échappai presque mes cahiers de surprise.
- Pardon ? fis-je.
- Tu as très bien compris. Et elles donnent le goût de faire autre chose. Je les imagine très bien à un autre endroit.
Quoi ? Je ne le connaissais même pas et il me parlait de sexe ?
- Désolé, le rouge à lèvres m'a toujours fait fantasmer.
- Je ne sais pas pour qui tu me prends, mais je te suggère d'avaler ta langue et de t'étouffer avec, répliquai-je en me détournant.
Je marchai rapidement dans le couloir jusqu'à la salle de classe, que j'avais finalement trouvée moi-même.
Une chose était sûre : Je ne voulais plus jamais me retrouver seule avec ce mec. Il croyait pouvoir avoir toutes les filles qu'il draguait ou quoi ?
Je cognai timidement à la porte et entrai dans la classe où une trentaine de paires d'yeux se fixèrent sur moi.
- Désolée d'être en retard, j'ai dû passer au secrétariat, m'excusai-je
- Pas de problème, mademoiselle, on m'en avait avisé, dit l'enseignant. Vous n'avez qu'à prendre un bureau.
Je m'installai à côté d'une fille aux cheveux bruns. Elle me dévisagea pendant que j'ouvrais mon manuel.
Le professeur avait recommencé à parler, et la fille chuchota "Tu te crois où avec ton rouge à lèvres ? Pétasse ! "
Seules deux ou trois élèves l'avaient entendue, et ils ricanèrent suite à son commentaire.
J'avais déjà vécu de l'intimidation à mon ancienne école et j'avais appris à avoir de la répartie.
- Probablement au même endroit que toi avec tes échasses de pute ! Répliquai-je.
La fille portait des talons si hauts que je me demandais comment elle faisait pour faire un pas. C'était un réel danger de se fouler une cheville. Les talons aiguilles étaient si fins et si inclinés qu'elle devait souffrir le martyre là-dedans.
- Vous ferez connaissance après le cours, mesdemoiselles, nous avertit l'enseignant.
Oh que non ! Je venais justement de faire connaissance avec cette peste et je savais déjà qui elle était. L'une de ces filles populaires qui se prenaient pour le nombril du monde !
"Ed-le-con" fit alors son entrée dans la classe et se rendit d'un air nonchalant jusqu'à son bureau. Je remarquai qu'un autre garçon tout aussi canon se penchait pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Les deux levèrent alors les yeux vers moi.
Je détournai la tête vers le tableau et fis semblant d'être super concentrée sur ce que Monsieur Sherwan expliquait.
Ma voisine antipathique me jeta des regards noirs pendant le reste du cours et je sentais le regard des autres élèves sur moi. J'avais déjà hâte que cette journée se termine !
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Le Jeu Charnel
Literatura FemininaCéleste vient d'emménager dans une petite ville du Vermont après avoir été renvoyée de son école privée. À peine vient-elle d'arriver qu'elle croise trois impitoyables séducteurs, insensibles à tout le mal qu'ils provoquent autour d'eux. Ils contrôl...