Je retournai à l'école de bonne humeur, mon rouleau de pellicule de plastique dans mon sac à dos.Je me rendis au cours d'anglais, puis d'économie, et feignis un épouvantable mal de tête.
Le professeur me laissa aller à l'infirmerie mais, bien entendu, je changeai de direction.
Je me rendis dans le stationnement et enroulai la voiture de Sean avec la pellicule moulante. Il aurait besoin d'un bon ciseau pour enlever ça !
Je terminai par dessiner un bonhomme sourire avec un rouge à lèvre rouge vif.
Puis, fière de moi, je retournai en cours et informai l'enseignant que j'allais mieux.
À la fin de la journée, je pris mon temps pour sortir du lycée. Je voulais voir la tête de ce connard lorsqu'il verrait mon chef d'œuvre.
Je sortis presque en dernier de l'école et remarquai la foule agglutinée autour de la voiture de Sean. Ed, Phil et lui, s'évertuaient à enlever la pellicule.
Plusieurs élèves les regardaient avec amusement.
C'est à ce moment-là qu'il me vit en haut des marches.
Je lui adressai un petit sourire victorieux et courus vers ma voiture avant qu'il ne puisse m'intercepter.
Je démarrai en vitesse et me rendis chez moi. Finalement, cette journée aura été très satisfaisante.
Céleste : 1
Sean : 0
...
Le reste de la semaine fut éreintant.
Pas en devoirs, mais plutôt en railleries et supercheries.
Personne n'était de mon côté, pas même Cathy.
Elle me parlait lorsque nous étions seules et s'excusait de ce que je devais endurer, mais s'éloignait aussitôt qu'il y avait des risques que les garçons nous voient.
C'est là qu'on voyait qui était nos véritables amis.
Et dans ce cas-ci, je n'en avais aucun. C'est vrai qu'étant la nouvelle, tous les élèves préféraient ne pas prendre de risque et respecter les gars les plus populaires du lycée. Je les comprenais. Pourtant, ils étaient tous des moutons.
J'aurais préférer défendre Cathy et me mettre à dos tout le monde que de la laisser se faire intimider.
Étais-je trop gentille ? Probablement.
Ou j'écoutais trop de films d'animation ou les gentils gagnaient tout le temps.
Le mardi, je trouvai une grosse araignée dégueulasse dans mon étui à crayon. Je me suis mis à hurler, ce qui a fait rire tout le monde.
En échange, je mis de la colle sur les crayons de Sean pendant qu'il avait le dos tourné dans le cours d'art. Il s'est promené avec son crayon dans les mains toute la journée !
Le mercredi, un sceau d'eau se déversa sur moi lorsque j'ouvris mon casier. L'après-midi, lors du cours d'éducation physique, Sean porta l'inscription « Kick me » dans son dos pendant tout le cours.
Phil et Ed s'amusèrent à le frapper sans qu'il ne sache pourquoi.
Lorsque Sean s'en aperçut, je le vis me regarder furieusement.
Le jeudi, je m'assis sur du dentifrice. Par chance, je pus aller me changer chez moi à l'heure du midi. Malheureusement, je n'ai pas encore réussi à détacher mon pantalon préféré.
Le soir venu, Sean trouva de la peinture arc-en-ciel sur les essuie-glaces de sa voiture. Cette journée-là, il pleuvait, mais lui ne vit que de la couleur.
Finalement, le vendredi, je me demandais ce qu'il tenterait à nouveau pour m'humilier. Je passai devant lui sans même lui adresser un regard.
En français, le professeur m'intercepta à la fin du cours.
- Mademoiselle Green, vous avez dépassé les bornes, dit-il.
- P..pardon ? fis-je, ne comprenant rien.
Il me montra la feuille de dictée que je lui avais remise le dernier cours.
Au lieu de la feuille vierge, une caricature de l'enseignant pas très flatteur ornait la page.
- Ce n'est vraiment pas drôle, vociféra-t-il.
Sean était allé bien plus loin, cette fois-ci. Si je n'arrivais pas à me sortir de cette galère, je risquais l'expulsion.
- Monsieur, je n'ai jamais dessiné ceci, me défendis-je. Ces temps-ci, quelqu'un s'amuse à me pourrir la vie.
- Et pourquoi ne l'avez-vous pas dénoncé ?
Parce que je répliquais chaque fois.
- Je ne peux pas, répondis-je en baissant la tête.
- Dans ce cas, j'aviserai vos parents de cette mauvaise blague.
- Mais, Monsieur, puisque je vous dis que...
- Je sais, me coupa-t-il, mais vous vous êtes mérité un zéro alors je n'ai de toute façon pas le choix de les avertir.
J'étais cuite.
J'étais si furieuse après Sean que j'ignorais comment me venger convenablement.
Je cherchai son adresse dans l'annuaire, puis tombai sur le numéro de téléphone de ses parents.
J'allais passer un mauvais quart d'heure ce soir, alors lui aussi !
J'appelai et, puisqu'il n'y avait personne, je laissai un message.
Je fis semblant de pleurer.
- Sean, c'est Cellia, rappelle-moi s'il te plaît. Je crois que j'ai attrapé une infection transmise sexuellement et je suis sûre que c'est à cause de toi. Tu as été le seul avec qui j'ai fait l'amour et tout ce que j'en ai retiré, c'est cela ! Si tu avais mis un condom comme je te l'ai proposé, on n'en serait pas là. En plus, je crois que je suis enceinte !
Enfin, comme je trouvais que j'en avais assez fait, je raccrochai.
J'espérais que ses parents allaient prendre le message avant lui.
Ce soir-là, j'eus droit à la crise légendaire de mon père. Mes frères s'éclipsèrent pendant que je restais seule au milieu du salon en essayant de ne pas fondre en larmes.
- Tu devras t'appliquer mieux que ça, Céleste, est-ce que c'est clair ?
- Oui.
Je pleurai toutes les larmes de mon corps ce soir-là, harassée. J'entendis frapper à ma porte, mais je fis la sourde oreille ; je ne voulais parlais à personne.
Juste avant de m'endormir, je reçus un message de la part de Sean
« Tu vas me le payer » avait-il écrit.
Cette fois-ci, je fus incapable de me réjouir.
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Le Jeu Charnel
Literatura FemininaCéleste vient d'emménager dans une petite ville du Vermont après avoir été renvoyée de son école privée. À peine vient-elle d'arriver qu'elle croise trois impitoyables séducteurs, insensibles à tout le mal qu'ils provoquent autour d'eux. Ils contrôl...