On m'autorisa enfin à voir Justin.Lorsque j'arrivai dans sa chambre, je remarquai immédiatement la femme qui était assise à côté du lit.
- Maman ! m'exclamai-je.
Celle-ci se leva et me serra dans ses bras.
Elle avait l'air d'avoir beaucoup pleuré.
- Céleste, je suis si contente de te voir. Tu m'as tellement manqué.
- Toi aussi, tu m'as manqué, avouai-je.
Peut-être pas les premiers jours puisque j'étais furieuse contre elle qu'elle m'ait envoyée dans ce trou perdu, mais par la suite j'avais réalisé qu'elle me manquait.
J'eus un choc en voyant Justin. Il était méconnaissable.
Malgré son masque à oxygène, on pouvait apercevoir son visage tuméfié. Il avait beaucoup de bandages et une jambe dans le plâtre.
- Il va s'en sortir, sanglota ma mère. Je le sais.
Je ne pus retenir mes larmes et nous pleurâmes comme deux Madeleines.
Je restai tout l'avant-midi au chevet de mon frère. Jenny et mon père arrivèrent vers midi, alors ma mère et moi fûmes obligées de sortir de la chambre puisque c'était seulement deux personnes à la fois.
En après-midi, Peter et Taylor vinrent voir Justin, mais ne restèrent pas longtemps, puis ma mère et moi retournâmes à son chevet.
J'avais reçu quelques messages de Sean, mais je n'avais pas le moral pour lui répondre. Ce ne fut que lors du dîner que je lui envoyai :
« Aucun changement »
Il me répondit, mais je ne vérifiai même pas le message suivant.
Jean invita ma mère à loger chez nous pour les jours à venir et elle déclina l'invitation, mais il insista tellement qu'elle finit par accepter.
La maison était assez spacieuse et il y avait une chambre inoccupée au sous-sol, à côté de celle de Peter.
Je me couchai vers 21 heures, lorsque les visites à l'hôpital cessèrent.
...
Le lendemain, mes parents m'obligèrent à retourner à l'école puisque mes derniers résultats catastrophiques.
Je n'avais pas du tout envie d'y aller. Je ne voulais pas croiser les autres élèves, le troupeau de moutons qui obéissait au doigt et à l'œil à Sean, Phil et Ed.
Je m'y rendis donc contre mon gré, refoulant mes larmes en cours de route en me rappelant que c'était Justin qui m'y emmenait jusqu'à tout récemment.
Je ne croisai personne que je connaissais lorsque je me dirigeai vers mon casier, mais m'arrêtai immédiatement en remarquant des écritures dessus.
Ils avaient encore barbouillé mon casier, les cons !
En m'approchant, je remarquai qu'il y avait des écritures variées. Puis, je discernai quelques messages et fut stupéfaite d'y lire :
« Je pense beaucoup à toi ! Courage ! » De la part de Cathy.
Des élèves dont j'ignorais l'existence m'avaient également écrit des mots d'encouragements par rapport à l'accident de mon frère.
Je sentis les larmes revenir. Je ne devais pas éclater en sanglot au beau milieu de ce corridor. Je détestais exprimer des émotions en public.
Sur le point de fondre en larmes, je me détournai pour m'éloigner, mais fonçai directement dans quelqu'un.
Je reconnus son parfum à l'instant où mon visage s'écrasa sur son tee-shirt.
Sean me serra dans ses bras tandis que je sanglotais. Moi qui m'étais dit que je ne pleurerais jamais devant lui, c'était triplement raté !
- Dégagez, l'entendis-je dire à l'intention des autres élèves qui nous observaient.
- Qu'est-ce que c'est ? demandai-je en désignant les messages sur mon casier.
- Une trêve, répondit-il.
Je fixai mon regard dans le sien et le vit me sourire.
- Disons que je crois que tu as assez souffert ces derniers temps. Oublions le jeu un moment et essayons de nous comporter comme des gens civilisés.
Je souris, puis rétorquai :
- Sean, tu sais bien qu'entre nous, ce sera toujours comme chien et chat.
Il me répondit en souriant.
- Ça ne me dérange pas, du moment que tu fais la chatte.
Je lui fis une grimace.
- Viens, me dit-il alors en me prenant par la main.
Il m'entraîna dans la cafétéria. Je sentis plusieurs élèves me dévisager mais n'y portai pas attention.
Nous nous assîmes à la table des filles et elles me serrèrent toutes dans leurs bras.
Elles ne mentionnèrent pas mon frère et commencèrent à raconter des potins. J'étais sûre qu'elles faisaient exprès pour ne pas me faire penser à lui.
- Dis, Céleste, viens-tu à la fête de ce samedi ? me demanda Océane.
- Euh...
- Ça va te changer les idées, ajouta Laurie.
- Je ne crois pas, répondis-je. Je vais sûrement aller à l'hôpital.
Je sentis ma déprime revenir en force.
- Tu es obligée de venir, me dit alors Sean. C'est chez moi.
- Ce serait chez le pape en personne que je n'irais pas, répliquai-je.
Phil éclata de rire tandis que les autres clignaient des yeux, ne sachant pas s'ils devaient se mêler à la conversation ou pas.
J'avais une caractère disons... très explosif.
Sean me répondit par un petit sourire menaçant.
- Oh oui, tu vas venir, ma chère, et si je dois t'attacher de force, je le ferai.
Qu'il essaie pour voir !
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Le Jeu Charnel
ChickLitCéleste vient d'emménager dans une petite ville du Vermont après avoir été renvoyée de son école privée. À peine vient-elle d'arriver qu'elle croise trois impitoyables séducteurs, insensibles à tout le mal qu'ils provoquent autour d'eux. Ils contrôl...