Chapitre 18

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   Le lendemain, je reçus un message de Sean me suggérant de me rendre chez lui pour compléter notre devoir d'arts.

   Je refusai et l'invitai plutôt chez moi. Au moins, mon père et mes frères seraient là alors il ne pourrait rien tenter, du moins c'est ce que j'espérais.

   Il arriva après le dîner.

   J'étais assise dans le salon avec Peter et Taylor et nous écoutions une reprise des « Simpson »

   J'allai ouvrir et l'invitai à entrer.

   Il était aussi beau qu'à son habitude, vêtu d'un jeans droit et d'un sweat-shirt bleu marin. Il portait une casquette qui faisait de l'ombre sur son visage.

   Il me sourit lorsqu'il me vit.

   J'avais opté pour un pantalon mince en coton et un débardeur noir. Mes cheveux étaient remontés en une queue sur le côté, ce qui me donnait un air coquet. J'aimais être à mon aise pour étudier et je n'étais certainement pas là pour le séduire.

   Sean salua mes frères et nous montâmes dans ma chambre. Je pris soin de laisser la porte ouverte, ce qui le fit sourire.

   Il sortit de son sac les photos qu'il avait prises de l'orage au-dessus de la ville et nous en sélectionnâmes une qui, je trouvais, était la meilleure.

   Avec mes crayons noirs, je retravaillai le ciel, lui donnant un aspect irréaliste.

   Sean me regarda faire, mais resta silencieux, comme s'il ne voulait pas me déconcentrer.

   Un quart d'heure plus tard, nous contemplions l'œuvre, fiers de nous.

   Un quart d'heure plus tard, nous contemplions l'œuvre, fiers de nous

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-       Tu es vraiment douée, me complimenta-t-il.

-       Merci, fis-je en souriant. Et toi, tu es un vraiment bon photographe. As-tu déjà songé faire carrière là-dedans ?

     Il haussa les épaules.

-       Lorsque j'étais plus jeune, je rêvais d'aller à New York afin de faire des études et de travailler là-bas comme photographe. Puis, en grandissant, j'ai arrêté d'envisager l'impossible.

-       Si tu peux le rêver, tu peux le faire, disait Walt Disney. Tout est possible pour celui qui y croit.

Sean haussa un sourcil, puis un sourire se dessina sur ses lèvres.

-       Est-ce que je me trompe ou tu es une grande fan de Walt Disney ? dit-il.

   Il observa ma housse de couette et les quelques affiches de « La Belle et la Bête » et de « Aladin » que j'avais accrochées au mur. Et encore ! Il n'avait pas remarqué l'applique murale de Peter Pan au-dessus de ma commode !

-       Je crois que je comprends pourquoi tu fais tant de cas sur notre jeu. Tu as trop vu de films et tu t'es mise à espérer rencontrer le Prince Charmant.

   L'enfoiré ! Je savais distinguer l'amour véritable des contes de fées.

-       Je sais distinguer un con et un con-te de fée, rétorquai-je, rouge de honte et de colère.

   Il éclata de rire.

-       Et elle arrive à faire des blagues même lorsqu'elle est folle de rage. Tu es vraiment surprenante, beauté.

-       Et toi, tu n'es qu'un crétin prétentieux et arrogant.

   Je sais, je me répétais.

-       Dehors ! vociférai-je en lui montrant la sortie de ma chambre.

   Il pouffa, mais sortit avant que je n'alerte toute la maison.

-       Bonne nuit, bébé, me dit-il avant de sortir. Dors bien.

-       Et toi, fais des cauchemars, lui lançai-je, ce qui le fit rire.

   Je me couchai en colère. Ce mec allait me rendre folle. Comment faisait-il pour se montrer aussi insensible ? J'aurais tant aimé briser ses barrières et voir son vrai visage. Il s'était révélé un peu en me parlant de sa passion pour la photographie, mais j'aurais aimé en savoir plus de lui.

Je m'endormis et me mis à rêver au prince charmant. Celui-ci avait le visage de Sean.

...

   Mme Richmond fut enchantée par notre travail, à Sean et moi, et nous donna un « A ». Cathy n'était toujours pas revenue au lycée, et Ed fit le projet seul. Je restai estomaquée par ce qu'il remit au professeur.

   Il avait créé lui-même l'endroit. Il avait dessiné une fille sur une falaise en train de chuter et une main la rattraper pour la sauver. Ses coups de pinceaux semblaient donner vie à la peinture et j'eus soudain les larmes aux yeux. Je les essuyai discrètement afin de ne pas paraître geignarde.

   Seul Sean parut s'en apercevoir, mais au lieu de se moquer, il me regarda très sérieusement.

   Je crois que lui aussi venait de saisir à qui l'illustration faisait référence.

Le Jeu Charnel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant