-Sans titre-

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Tes doigts se jouent des cordes, Se promenant sur ce long damiers. Chaque son vient marteler mes tympans, de la même violence que les mouvements de ton corps. Tu ne vois rien, apercevant à peine la partition. Mon regard te fixe, te fixe jouer cet air que je connais si bien. Bientôt, les touches sont immaculées de ton sang. Les lattes de bois, rencontrent alors mes larmes. Tu ne sais plus, tu as oublié. Tu n'es plus, la démence t'as emportée. Plus rien ne t'arrête, rien ne parvient à clore ce concert. Ton piano chante depuis trois jours, trois jour que je t'attends. Alternant la fausse, le public et la scène, je t'observe, vissé à ton siège. Tu ne permets comme seule nourriture, que la peine et la joie. Tu ne te nourris que d'elles, et laisses faire tes doigts. Vainement j'ai tenté  de te réanimer, mais le couvercle est venu t'achever. Il a mis fin à cette grotesque comédie, ou je ne faisais que contempler ton ascension, en espérant m'élever à tes côtés. Cette même comédie ou tu ne voyais pas l'intérêt de mon rôle, mais où mon absence se faisait ressentir.

Recueil de textesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant