Teenage

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Je ne sais pas pourquoi il y a cette agressivité. Dans l'air. Qui émane de moi. Le temps d'un instant. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait. Ce qu'ils m'ont fait.  À part me mettre au monde et m'élever. En tout cas rien pour que je les traite ainsi. Je les aime. De tout mon cœur. Mais j'ose penser que parfois l'amour ne suffit plus. Je les blesse. Je m'en veux. Je regrette. Et puis je recommence. Je ne changerai jamais. Je n'y arrive pas. Je ne suis pas quelqu'un de bien en tout cas avec eux. Je ne l'ai jamais été. C'est comme si j'avais deux visages. Qu'ils étaient les seuls à connaître le mauvais. Alors que ce sont les seuls à avoir vraiment mérité le meilleur. J'ai toujours essayé. Je reste d'ailleurs persuadée que rien n'est impossible. Mais c'est plus fort que moi. Je ne sais pas d'où ça vient. Mais je commence à voir où ça me mène. Je sens que quelque chose s'est cassé. Je ne suis pas sure que tout soit vraiment réparable. Ou du moins sans laisser de traces. Je sais qu'ils m'aiment et qu'ils m'aimeront toujours . Par convention, pour la place que j'ai dans leurs vies. Mais j'aurai voulu que ce soit plus fort. Qu'ils m'aiment vraiment pour ce que je suis. Pour la place que j'ai dans leurs cœurs. Pas pour ce que j'ai toujours été et que je serai toujours. Ils pensent avoir tout raté. Je me considère comme ce tout. Leurs mots me font mal. Je suis anéantie. J'oublie que j'ai frappé en premier. Sur le moment, j'ai l'impression que le monde s'écroule et que c'est moi qui ai lancé sa destruction. Pourtant, je ne ferai rien pour l'arrêter. C'est peut-être le pire ? Fierté mal placé, orgueil ? Je préfère ne pas y penser. Car je sais qu'ils ont raison mais je refuse de l'avouer. À eux mais aussi à moi-même . Alors j'écris, je crie, je pleure, je laisse échapper toute ma tristesse devenue rage. C'est comme si le temps restait figé. Et moi avec. Que je ne trouvait pas le mécanisme, le bouton sur lequel appuyer. La sérénité sur laquelle m'appuyer. Le bon souvenir à me remémorer. Mon cerveau pense, fonctionne dans le vide. J'ai l'impression que je ne contrôle plus rien. Peut-être n'ai-je jamais rien contrôlé ? Peut-être est-ce la raison pour laquelle j'en suis là ? Et puis tout redevient calme, la tempête est passée. Soudainement, je vois les choses si différemment. Est ce possible d'être autant lunatique ? Peut-être n'est ce qu'une apparence ? Qu'une illusion ? Le plus important c'est d'aimer les gens qu'on aime. De ne jamais baisser les bras. Car il n'est jamais trop tard. Même si il y a ce sentiment que tout est fini. Ce tout est éternel. Car nous faisons tous des erreurs mais ce qui fait de nous des êtres humains c'est aussi notre capacité à pardonner. Pas oublier. Simplement avancer. Avec les éléments. Parce que même si parfois on aimerait tout effacer et refaire le tableau, il suffit de rajouter une couche de peinture, un coup de crayon, une phrase au stylo ...

Je n'arrive pas à dormir. Je pense à rien en particulier et je pense à tout. Tout se mélange. Mais rien n'avance. Ce n'est qu'une période, qu'un passage, qu'une tempête. Je l'affronterai, j'arriverai au bout. Rien n'est jamais totalement perdu. Le bonheur nous abandonne quelques temps mais il n'est jamais bien loin et revient toujours. La plupart du temps il est simplement caché par les nuages. Alors il y aura des dégâts , des murs et des idées détruites, de la déception, beaucoup de moments de doutes mais le plus important est de ne jamais oublier que " ma jeunesse est un orage traversé par des soleils drôlement lumineux "*.

Même pas le temps d'un instant ...

(*Ref. Hymne à l'ivresse, Lonepsi)

"It's very beautiful over there."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant