Mes pieds me guident jusqu'à cette salle. Je m'y laisse porter inconsciemment, dans un élan naturel de désir irrationnel. Je ne pense à rien. Le chemin est comme tracé dans ma tête. Il ne laisse place aux doutes. Ça va trop vite. Tout va trop vite. Je ne pense à rien. Je pénètre à l'intérieur. Éblouie. Mon ombre se distingue au milieu des halos de lumière. Le plafond paraît à des années lumières de ma main tendue. J'essaye d'atteindre quelque chose. Je ne sais pas vraiment quoi. J'imagine que je cherche quelque chose de familier. Quelque chose sur lequel me reposer. Il n'y a rien. Lentement, mes jambes me lâchent et je tombe sur le sol dur et froid. Me recroqueville. Je me sens toute petite. Face à cette immensité. Je me sens vide. Comme dépossédée. Comme si la grandeur de l'espace avait tout aspiré. Tout ce qu'il y avait en moi. La vue de mon reflet dans les miroirs se brouille de tous les côtés. Je ne peut même plus me distinguer. Distinguer que j'existe vraiment. Soudain je ne sais même plus qui je suis, à quoi je ressemble. De sombres pensées viennent m'envahir sans que je puisse y remédier. Je suis comme pétrifiée. Le temps passe, passera. Le nuit laissera place au jour. Je laisserai place au bonheur.
Je relève la tête. Rien ne bouge. Rien ne compte. Rien n'existe vraiment. Sauf cette lueur d'espoir naissante dans mon regard. Je me lève. Vacille légèrement mais n'y tient pas compte. Mes deux pieds se retrouvent parallèles et je retrouve l'équilibre. Un équilibre.
Comme si le poids du monde s'enlevait peu à peu de mes épaules. Pour ne laisser que cette envie de remplir l'espace. De le combler. Avec de l'espoir, des pensées. Des mouvements. Des gestes. Peut-être sans aucun sens, sans but, sans ordre précis. Juste portés par la mélodie naissante dans ma tête. Variant au rythme des battements de mon cœur. Je tends la main. Avec le bout des doigts, j'écrie, je dessine, je fends l'air et vais jusqu'au bout. Je me baisse pour toucher la terre et me mets sur la pointe des pieds pour me rapprocher du ciel. Tourne encore et encore jusqu'à en avoir le tournis. Je danse. Avec moi- même. Avec mes pensées. Avec l'air. Avec l'espoir. Avec le bonheur. Avec les mots. Avec la vie. Une danse qui ne s'arrêtera jamais. Qui traversera les mélodies, la nuit, les illusions, les émotions... La vie. Car finalement, tout n'est qu'un enchaînement de mouvements, de pensées destinées à combler l'espace. Le vide. Qui se crée et disparaît dans notre tête. Dans notre esprit. Dans notre cœur. Quand la nuit laisse place au jour et qu'on laisse place au bonheur.
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"It's very beautiful over there."
Духовные"C'est vraiment beau par ici. Je ne sais pas où c'est mais je crois que c'est quelque part et j'espère que c'est beau "