Androgynes

Jane Vivante

Je paniqua en n’entendant plus les battements de son coeur. Relevant immédiatement la tête, je lança un regard perdu sur Aro. J’avais mordu Jane, plusieurs fois avant qu'elle n’ouvre les yeux, même si je me doute qu’elle ne s’en était pas rendu compte. Pourtant les faits était bien là, Jane ne respirais plus, son coeur ne battait plus.
-Je suis désolé Alec… Le venin n’a pas du être assez rapide…
Je secoua la tête, me concentrant pour entendre le liquide couler dans son corps mais me heurtai à un mur de silence. Je poussa un cri de rage, mordant Jane au poignet.
-Réveille toi! Réveilla toi Jane!
Félix me prit par le bras avec Demetri pour me faire reculer mais je me dégagea. Marcus s’interposa entre eux et moi.
-Laissez le. C’est normal. Ça va passer.
Je me glissa par terre, serrant plus fort sa main. Je ferma les yeux, essayant de me calmer, mais la douleur était trop forte, j’en suffoquais presque. J’eu un haut le coeur et toussa. J’avais l'impression de retrouver une sensation humaine, comme si j'étais sous l’eau, incapable de respirer. Pourtant je n’en avais pas besoin, mais j’avais l’impression de me noyer. Aro posa sa main sur mon épaule et l’enleva immédiatement, comme brûlé, et regarda Marcus.
-C’est impossible.
Toute leur discussion m’apparaissait a travers un brouillard, pourtant j’entendis distinctement Caius, lui pourtant d’habitude si insensible, s’accroupir devant moi. Je n’ouvris pas les yeux pour le regarder. Il prit ma mâchoire dans sa main pour me forcer a le regarder, ce que je finis par faire, à bout de force.
-Utilise ton pouvoir.
J’hochais négativement la tête mais il resserra sa prise
-Utilise le.
Je le fis à contre coeur. La brume se dégagea de ma paume, libre de ses mouvements, elle semblait animée d’une volonté propre. Elle sembla chercher quelque chose, contournant les vampires présent puis s’enroula autour de mon bras, remontant vers Jane. Je voulu la retenir mais Caius me fit signe de ne rien faire. La fumée s’enroula autour de la femme que j’aimais et la sensation de noyade disparut immédiatement. Enfin libre de cette oppression de mes poumons, je me releva, sans lâcher une seule seconde sa main et la regarda, fasciné. Ses blessures guérissaient d’elles même. Ses cheveux reprirent du volume, le blond devint plus lumineux, ses cils s’allongèrent légèrement, sa bouche repris une couleur rosée. Sa peau devint plus blanche, sans imperfections. Aro me sortit de ma contemplation.
-Il faut la ramener au château avant la fin de la transformation.
J’hochais la tête et la prit dans mes bras, partant sans attendre les autres. Elle commença a se tordre de douleur mais je reactivais mon pouvoir et la souffrance s'arrêta. Au bout de plusieurs heures de courses, j’arrivais au château. J’amena immédiatement Jane dans ma chambre, la posant sur mon lit. Je m’assis a côté d’elle, la prenant dans mes bras, la berçant. Ce n’est qu’au bout de longues minutes qu’elle commença a hurler sous la sensation de brûlure de la transformation. Je la serra plus fort, nous enroulant dans la brume caractéristique de mon don. Les cris cessèrent mais elle continuait de souffrir légèrement. Je resta ainsi, assis sur mon lit, elle dans mes bras pendant plusieurs jours, jusqu’à la fin de la transformation. Quand enfin elle ouvrit les yeux, elle avait sa tête sur mes genoux. Son regard détailla la pièce avant de me regarder. Je lui sourit, caressant sa joue légèrement. Elle se releva grâce a sa vitesse vampirique et prit place sur mes genoux, me surprenant totalement. Je posa mes mains sur sa taille, elle même posant les siennes sur mes épaules. Elle passa sa langue sur ses lèvres en me détaillant.
-Tu m’as manquée.
Elle sourit a ma remarque et passa ses doigts dans mes cheveux sans rien répondre. Je caressa doucement ses hanches, satisfait de la savoir à l’aise avec sa nouvelle condition.
-Je t’aime.
Elle se contenta de sourire encore plus en se penchant. Elle posa ses lèvres sur les miennes, doucement. Je profitais de ce baiser comme jamais. Elle finit par se détacher de moi après plusieurs minutes et posa son front contre le mien en fermant les yeux.
-Je t’aime, et toi aussi tu m’as manqué.
Je la serra plus fort contre moi, dans une étreinte qu’un humain n’aurait jamais supporté. Elle rit et me serra également contre son corps. L'éternité me semblait bien moins monotone maintenant.