[1] Naïve et impuissante

Chapitre 44 - Laïa et Mahalia

— Je t'ai fait mal ?
— Oui.
— Excuse-moi.

Il dépose un baiser sur mes lèvres et me regarde. Je n'y avais pas prêté attention mais son parfum me rappelle quelque chose, un parfum que j'aime tant... J'enfuis ma tête dans son cou et renifle son tee-shirt. Naïl. Il sent le parfum de Naïl.

— Tu as un nouveau parfum ?
— Ça te plaît ?
— Tu ne sais pas à quel point...

Je ferme les yeux et je m'imagine avec l'homme que j'aime. Celui qui a volé mon cœur dès la seconde où j'ai posé les yeux sur lui.

— Regarde-moi.

J'ouvre les yeux et le regarde. J'ai l'impression de l'avoir en face de moi. Je lui caresse la joue avec mon pouce.

— Tu veux rester dormir ? Il est tard et ce n'est pas prudent de rentrer en voiture.

Il hoche la tête et on va s'allonger dans mon lit. Je lui tourne le dos et je ferme les yeux. Il me chuchote des mots doux dans l'oreille et me caresse le bras. Je reprends mes esprits en me rappelant que l'homme qui se trouve à mes côtés n'est qu'autre que Toby... L'alcool qui coule dans mes veines me fait halluciner.

— Qu'est-ce que tu veux, Toby ?
— Tu sais très bien ce que je veux...

Il me bascule sur le côté et s'accroupit sur moi. Il m'embrasse le cou et le visage à tour de rôle.
Il retire son haut. Ses abdos sont bien dessinés grâce à la musculation. C'est la première fois que je le vois torse nu et il faut avouer qu'il n'est pas mal mais ses abdominaux sont trop bien détaillés à mon goût. Je préfère quand c'est moins prononcé.

— Laisse-moi faire je t'en prie...
— Toby tu sais très bien que je ne suis pas en capacité de diriger mes actes.

Il s'allonge et continue de me déposer des baisers. Je garde les yeux fermés. Je suis bien trop impuissante pour le repousser.
Il s'apprête à détacher sa ceinture quand la porte s'ouvre. Il se redresse immédiatement quand on entend ma mère crier :

— Oh mon Dieu !

On se tourne vers elle. Elle ne met pas longtemps à reprendre ses esprits.

— Sors immédiatement de chez moi et laisse ma fille tranquille sinon j'appelle la police !

Il se lève sans broncher et s'arrête à côté de ma mère.

— Je suis désolé, madame.
— Dégage ! Et ne t'approche plus jamais de ma fille !

Il part sans se retourner. C'est une blague là ? Il se fout de ma gueule ?
Je sors de mon lit pour le rejoindre mais ma mère n'est pas du même avis.

— Tu comptes aller où comme ça ? dit-elle en m'attrapant le bras.
— Je vais le rejoindre.
— Il en est hors de question, tu restes ici !
— Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu vas me faire ? Me pourrir la vie ? Ah non c'est impossible parce qu'elle l'est déjà !
— Tu vas tout de suite changer de ton !

On se défit du regard pendant quelques secondes.

— Tu es privée de sortie jusqu'à nouvel ordre.
— Quoi ! Mais pourquoi ?
— Je te retrouve dans le lit, prête à coucher avec Toby alors que je t'avais interdit de le revoir ! Tu n'arrêtes pas de me désobéir, tu sèches les cours, tu rentres complètement défoncée, tu découches, tu me mens tout le temps et tu oses me demander pourquoi ? Tu te fou de ma gueule ? Laïa, tu te fou de moi !
— Et alors ? Je fais ce que je veux ! Si j'ai envie de coucher avec lui je ne vois pas en quoi ça te dérange. Je suis presque majeure et libre de faire mes propres choix. Tu n'as pas le droit de dicter ma vie !
— Tu oublies que je reste ta mère et que tu habites encore sous mon toit. Tant que tu resteras sous ma responsabilité, tu feras tout ce que je te demande de faire. Rentre bien ça dans ton crâne !
— Je te déteste !