Chapitre 48 - Mahalia et Laïa

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Mahalia
— Bonjour madame Peterson. Que me vaut l'honneur de votre visite ?
— Je pense avoir retrouvé mon fils.
— C'est une bonne nouvelle !
— Il s'appelle Ayden Mir.
— Attendez, ce nom me dit quelque chose.

Il se lève et revient avec un dossier, son dossier, dans les mains. Il l'ouvre et le pose sur son bureau pour que je puisse voir.

— Ce jeune homme est à la recherche de ses parents biologiques. Est-ce lui dont vous me parlez ? dit-il en montrant une photo.
— Oui c'est lui. Pouvez-vous me donner plus d'informations sur sa famille s'il vous plaît ?
— Attendez, je vais voir ce que j'ai.

Il se rassied sur sa chaise et fait une recherche sur son ordinateur.

— Véronique et Frédéric Mir sont les personnes qui l'ont élevé. Madame Mir travaillait autrefois dans la maternité où votre fille est née et les dates de la disparition de votre fils correspondent au jour de sa démission.
— Vous pensez que j'ai toutes les preuves nécessaires pour avertir la police ?
— Je pense que oui. Je garde les fichiers dans mon bureau fermé à double tour donc si vous avez besoin de quoique ce soit, contactez-moi.
— Merci beaucoup. Pourrai-je avoir leur adresse ?
Je vous le note sur un papier.

Je le remercie et je sors de son cabinet. Je monte dans ma voiture et je vais à l'adresse indiquée sur mon papier. Je sonne à leur porte, personne ne répond. Je fais le tour de la maison mais tous les volets sont fermés.

— Vous cherchez quelqu'un ?
— Oui, la famille Mir.
— C'est dommage, ils viennent de partir.
— Savez-vous quand ils seront de retour ?
Ils ne reviendront pas.
— Vous êtes en train de me dire qu'ils quittent la ville ?
— Oui.

Je fais demi-tour et je remonte dans ma voiture. S'ils quittent la ville sans raison et sans prévenir c'est qu'ils ont découvert quelque chose et qu'ils ne sont pas innocent.




Laïa
— Laïa ? s'étonne Naïl.
— Est-ce que je te dérange ?
Je viens de sortir de la douche, comme tu peux le voir, mais tu ne me déranges pas.
— Oh excuse-moi...
Ce n'est rien. Qu'est-ce que tu fais là ?
— Ayden a disparu.
Ah...
— Tu ne m'as pas l'air très inquiet.
C'est parce qu'il...
— Il quoi, Naïl ?
À ton anniversaire, Ayden est venu me parler et m'a dit qu'il t'aimait plus qu'une simple amie mais qu'il n'était pas sûr que ce soit de l'amour comme je le pense.
— Ah je vois... Regarde-moi.

Il lève la tête et on se regarde dans les yeux.

— Comme tu l'as dit, il n'est pas sûr que ce soit de l'amour comme toi et moi. Et puis même si c'était le cas, c'est toi que j'aime, pas lui. C'est TOI et personne d'autre.

Il pose son front contre le mien et je ferme les yeux.

— C'est comme ton frère, ne le lâche pas pour ça surtout que ce n'est pas sûr.
— Je ne le lâcherai pas. Est-ce qu'on a prévenu la police ?
— Oui. Ils sont à sa recherche.
On le retrouvera c'est sûr.
— J'espère bien.



•••

Plusieurs jours se sont écoulés. Je n'ai toujours aucune nouvelle d'Ayden.

— Laïa viens me voir s'il te plaît ! m'appelle ma mère.

Je vais la rejoindre dans la cuisine. Elle est assise sur un tabouret et tient une lettre dans ses mains.

— Oui ?
Assieds-toi.
— Qu'est-ce qu'il y a, maman ? Tu me fais peur.
J'ai besoin que tu t'asseyes pour ouvrir cette lettre.

Je m'exécute et je m'assieds à côté d'elle. Elle ouvre la grande enveloppe et en sort un papier qu'elle déplie. Elle le lit à haute voix :

— Nous avons l'honneur de vous annoncer que les résultats vous concernant sont positifs.
— Qu'est-ce que cela veut dire ?
Nous avons retrouvé ton frère et ce papier prouve que c'est bel et bien mon fils.

Je la regarde, les larmes aux yeux. Je suis émue d'apprendre la nouvelle. Depuis le temps qu'on attendait ça...

— Comment s'appelle-t-il ?
Tu le découvriras dans quelque instant. Il ne devrait pas tarder à arriver.

Ça sonne à la porte. Je regarde ma mère, tendue. Elle part ouvrir. Elle revient quelques minutes après en compagnie d'Ayden. J'apporte mes mains à ma bouche et laisse couler quelques larmes. Ayden est mon frère... C'est pour cette raison que j'avais l'impression de le connaître...
J'accours vers lui et le prends dans mes bras. Je le serre le plus fort possible, j'y mets toute ma force.

— Bienvenue à la maison mon frère ! Je suis heureuse de t'avoir retrouvé et de savoir que c'est toi !
Moi aussi je suis heureux. Maintenant que je vous ai retrouvées, je ne vous laisserai plus.

Il faut que je prévienne Naïl. Je sors mon téléphone et je lui envoie un message pour lui donner rendez-vous.

📩 Moi :
Salut Naïl. Rejoins-moi au stade dans quinze minutes. J'ai quelque chose à t'annoncer.

— Je dois régler quelque chose, je reviens.

Je me prépare et je sors. J'ai hâte de pouvoir lui annoncer qu'Ayden est mon frère et qu'il n'a pas de souci à se faire.

— Je suis là.

Je me retourne face à lui et je lui souris.

— Que veux-tu me dire ?
— Ayden est mon frère jumeau. On ne l'a pas revu tout de suite car il passait des tests de parenté, lui explique-je en lui donnant l'enveloppe comportant les résutats des tests ADN. Il n'est pas amoureux de moi, il m'aime comme une sœur !

Il s'approche et me prend dans ses bras. Je le serre fort contre moi. Cette nouvelle a retiré un poids de nos épaules, j'ai découvert qui était mon frère et il a eu la réponse à ses questions. On se détache et il m'embrasse le front. Je ferme les yeux comme à chaque fois que ses lèvres ont un contact avec ma peau.

— Il se passe quelque chose entre vous ?

Je me retourne en sursaut à l'entente de sa voix. Il s'avance vers nous, les mains dans les poches, attendant une réponse. Mais aucun de nous ne parle, on reste silencieux.

— Est-ce qu'il se passe quelque chose entre vous ? répète-t-il.

[1] Naïve et impuissanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant