Chapitre IV · La discussion nocturne

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Je crois qu'elle a saisie le truc malgré son air triste : je ne parle pas, je ne souris pas. Mais elle savait que j'étais heureuse du retour de mon frère. Elle se souvenait de la période qui suivie son départ.

Au fond je l'aimais bien, ma maman.

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10 Novembre

Après une bonne nuit de sommeil et un réveil tout en douceur, ma journée s'annonçait merveilleuse. Ah, sarcasme, quand tu nous tiens. En vérité j'ai fait une insomnie et, 1h après avoir réussi à m'endormir, mon réveil a sonné. Oui, celui destiné à me réveiller quand il y a cours. Sauf qu'aujourd'hui, je n'ai pas cours. La journée s'annonçait très bien.

Je descendis prendre mon petit-déjeuner, il était 5h30 du matin d'après mon horloge. J'arrivai en bas et vis la porte de la cuisine entrebâillée, laissant échapper de la lumière.
J'ouvris précautionneusement la porte et aperçu mon frère en train de boire un thé. La porte grinça.

- Ouf, c'est toi.

- Tu voulais que ce soit qui à cette heure-ci ?

- Je sais pas, peut-être Papa qui décide subitement de boire une bière.

Il rigola doucement. Un sourire qui me faisait tant plaisir.

- Pourquoi ?

Nathan et moi nous comprenions si facilement que l'on avait arrêter de poser des questions en entier. L'un demandait simplement "Pourquoi?" et l'autre comprenait.

- Car j'ai oublié d'éteindre mon réveil, et toi? Pourquoi ?

- Nuit blanche donc j'ai arrêté d'essayer de m'endormir en regardant l'heure.

- Nuit blanche?

- Les lits sont trop agréables, j'ai perdu l'habitude du confort.

- Ah.

- On mange ensemble et on va se promener?

- D'accord mais où?

- Surprise.

Encore un sourire. Je ne savais vraiment pas pourquoi on était si différents.

On déjeuna puis je montai me changer pendant qu'il se douchait. On se retrouva en bas à 6h30.

- Met ton manteau il fait froid aujourd'hui.

- Habitue toi rapidement car, ici, l'hiver est froid.

- D'accord.

Toujours ce sourire.

Il était devant, je le suivais. On marchait sans se presser. Il regardait droit devant lui, je baissais la tête. On resta comme cela une dizaine de minutes. Il s'arrêta, je relevai la tête. On y était. Au bord du fleuve, sur un quai qui n'était pas éclairé. Il faisait encore nuit. Les étoiles brillaient. Je restai une minute à contempler le ciel. Je savais pourquoi il m'avait amené là. Il voulait parler.

- Je suis désolé. Maman m'a dit que tu étais en colère et triste de mon départ si soudain. C'est pourquoi je suis désolé.

- Pourquoi ?

- Ton ton neutre me fera toujours peur...

Encore un sourire.

- ...Car j'avais besoin de vivre une aventure.

- Ça je le sais. Je te demande pourquoi es-tu parti sans rien dire.

- Je ...

- Maman a du te dire que je me suis sentie abandonnée.

Je suis là...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant