Je suis là...

Chapitre VIII • Conclusion

Sarah et moi avons éclaté de rire. D'un coup Sarah fit une mine grave.

- Assez rigoler. Passons aux choses sérieuses. J'ai entendu dire que Benjamin voulait conclure.

- Conclure? Avec qui?

- Toi.

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- Qu..Quoi?

-Tu savais pas ? Il est à côté de toi et il passe son temps à te regarder.

- Non je savais pas comment dire que je le regarde pas du tout.

Les situations absurdes s'enchaînaient depuis que j'étais arrivée sur le lieu du rendez-vous. Mais je devais avouer que cette blague de Sarah n'était ni drôle ni intéressante et, au contraire, me faisait peur si, par le plus grand des hasards, il se trouvait que ce n'était pas une blague.

- Tu rigoles bien sûr?

- Eileen. Je suis parfaitement sérieuse.

Et elle en avait l'air. Ma vie se terminait donc ici. Bien j'étais ravi d'avoir pu revoir mon frère et d'avoir parlé à Sarah juste avant de mourir. J'étais abasourdie de recevoir tant d'informations en si peu de temps.

- Hey... Relax, ça va Eileen? Je voulais pas te faire... euh... peur?

- Hein?

- On dirait que tu viens de voir un fantôme.

- J'aurais préféré...

- Hahahaha ! Allez fais pas cette tête.

- Excuse moi mais peux-tu reprendre ton histoire depuis le début parce que je crois que je n'ai pas tout compris.

Sarah se tourna pour me faire face et me força à la regarder. La lumière rosée lui donnait un teint surnaturel. J'avais l'impression d'être dans une autre dimension. J'ai alors remarqué qu'elle s'était légèrement maquillée. Elle me lâcha le visage et posa ses mains sur les miennes. Elles étaient douces et couvraient complétement mes petites mains. Ses longs doigts fins me réchauffaient. Cette sensation de chaleur me calma et mon corps se relâcha. Comme son mouvement rapide me surpris, je fixai ses mains. Elle portait une fine bague dorée à son majeur gauche. Elle ôta une de ses mains et me remonta le menton pour que je la regarde, me faisant comprendre que mon regard devait rester fixe.

- Bon. Je reprend depuis le début alors tu m'écoute attentivement, ok?

J'hochai la tête. Comment ne pas l'écouter attentivement. Je la dévisageai et étais prête à rester pendant des heures sans rien dire, sans bouger, juste pour l'écouter. Sa voir était captivante. Douce, posée, ni trop grave ni trop aigüe. Elle avait le talent d'une compteuse professionnelle. Jusqu'à présent je n'ai eu l'occasion de l'écouter que lors d'un exposé. Et c'était l'exposé le plus passionnant que je n'ai jamais écouté. Probablement parce que je n'écoutais pas les autres exposés. Elle commença à parler et mes yeux se posèrent sur ses lèvres légèrement rosées qui bougeaient délicatement :

- Alors, tu te souviens quand je suis arrivée, Benjamin m'a déconseillé de te parler et je lui ai clairement dit que je m'en contre-fichais de son avis. Bien, après ça je suis quand-même aller m'excuser. Je viens d'arriver, j'ai pas envie d'avoir que des ennemis. Bref, il a accepté mes excuses et s'est aussi excusé. Je lui ai dit que c'était pas à moi qu'il devait dire "désolé" mais à toi. Il m'a dit qu'il le ferait et de là j'ai commencé à traîner avec lui pour vérifier s'il s'excusait. Résultat, on ne parle que de toi quand on est tout les deux et il ne s'est toujours pas excuser.

Face à cette déclaration, je me sentis rougir. Comment pouvait-elle banaliser le fait que j'étais un sujet de conversation? La dernière fois qu'on a parlé de moi c'était ma mère et mon père qui discutaient le choix de mon parcours après le lycée. Et elle posait cette information comme s'ils parlaient du beau temps. J'aurais voulu détourner le regard mais je restais fixée sur ses lèvres. Elle poursuivi :