La rencontre.

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"Personne n'y portera attention"
C'est ce que je m'étais répété une dizaine de fois, en boucle, avant d'oser m'aventurer dans l'immeuble d'Asahi.
Maintenant que j'y étais, je doutais.
J'avais l'impression que tout me regardait, comme si on savait que j'allais venir. Peu importe ce que vous en pensez, non, ce n'était pas irréfléchie.
J'avais pensé à cette visite, si on peut qualifier une mission d'espionnage comme une visite, depuis déjà quelques semaines. C'était plus fort que moi.
Tout chez cette personne semblait m'appeler, come si je lui étais destiné. Je sais ; ça peut paraître ringard dit comme ça, mais ce n'est que la vérité.
J'étais entré au club de volleyball de Karasuno, et un ange, probablement la réincarnation de Jésus, m'était apparue. Un vrai géant, une personnalité un peu timide et des yeux qui, je le sais, m'étaient destinés, sans pour autant que le principal interessé soit au courant.
Asahi. Tout simple. Parfait. 

D'après les informations que j'avais trouvées en parlant avec un certain Daichi, ou quelque chose dans ce genre, je devais être dans le bon immeuble.
Jusque là, le plan fonctionnait. Mais maintenant que j'y étais, je ne savais plus trop comment réagir. Imaginez s'il me voyait?
Je décidai donc de me calmer, de trouver quelque chose à boire, et de patienter jusqu'à ce qu'Asahi sorte de chez lui, histoire de pouvoir le suivre calmement.
Sauf que tout ne se passa pas comme prévu, malheureusement Quoique, après coup, heureusement que mon plan ne marcha pas.

Le premier truc qui vint démolir mon plan fut une porte. Une simple porte. Le genre de porte qui s'ouvre sur quelque chose dont vous auriez préféré éviter. Ce quelque chose était Asahi.
Je ne sais pas trop pour quelles raisons, mais le hasard décida qu'Asahi devait ouvrir cette porte, exactement au moment où je passais.
La seule chose qui sortit de ma bouche fut un "Ah, coucou" à peine audible, et ringard, de sûrcroit. 
Je devais faire pitié à voir, car Asahi me proposa d'entrer me réchauffer.
Maintenant, je réalise que le couloir n'était pas vraiment froid. Il était même brûlant, lui devant moi. Si j'avais su ce qui m'attendait, j'aurais regretté ce "Froid".
Apparament, il vivait seul. Et plutôt que de parler au salon, ou dans la cuisine, il choisit sa chambre.

C'est lui qui brisa le silence :
-Que fais-tu ici, hmm, Nishinoya, c'est ça? me demanda-t-il.
-Oui, hmm, je.. oui, fût le seul truc qui réussit à franchir mes lèvres.
Pas que j'étais intimidé ou quoi que ce soit, mais je me voyais mal expliquer "Ah, wouay. En fait, j'étais venu pour t'espionner discrètement ! J'ai comme une envie de baise, ça te dit?"
-Ah, oui, je vois.
Il avait prononcé ces quatres mots avec un ton qui, je crois, semblait joyeux.
-Et donc, tu veux quelque chose à boire? De l'eau?
Ma gorge était un vrai désert.
-Oui, merci.
Je me retrouvai donc dans SA chambre, seul. Si je voulais des infos, c'était le bon moment. Le moment parfait.
Sa chambre était normale, simple. Un lit, un ordi, une télévision ainsi qu'une console, et quelques autres objets que je soupçonnais d'être des souvenirs. Il y avait aussi un placard, probablement des vêtements.
Ce que j'y découvrit en fût tout autre. Le placard était remplit de photographies, il y en avait sur tous les murs. De moi. Des images de moi. Trop pour que ce soit un hasard.
J'entendis ses pas dans le couloir, et refermai le placard. L'ambiance avait changée.
Comme si la gêne avait laissé place à quelque chose de plus, comment l'expliquer, mystérieux?

Le deuxième truc qui vint détruire mon plan fut un bruit éclatant et la lumière qui s'éteignit. Panne de courant.
Avoir regardé les infos avant de partir en mission d'espionnage aurait été, j'imagine, une bonne idée. Et c'est tout naturellement qu'Asahi s'empressa de proposer:
-Tu pourrais dormir ici, l'orage semble vraiment fort !
J'acceptai. De toutes façons, il n'avait pas tort.
Asahi entreprit alors d'allumer une dizaine de bougie, histoire que je puisse toujours voir ses yeux magnifiques, me plaisai-je à penser. On parla pendant plusieurs heures de tout et de rien, il me semblait le connaître depuis des années alors que je n'étais "arrivé" chez lui que depuis quelques heures.
Puis, 21h sonna. L'heure de la douche avec.
Asahi me proposa d'y aller après moi, et j'acceptai.

Une fois dans la salle de bain, j'entrepris d'enlever mon t-shirt ainsi que le reste de mes vêtements et me retrouvai donc nu, chez Asahi. Bon, d'accord, il n'était pas dans la même pièce que moi, mais quand même. J'allumai donc l'eau, et commençai à me laver.
L'ambiance dans la pièce était particulière, elle me rappelait un peu celle de la chambre, sauf qu'ici la vapeur et le peu d'éclairage qu'apportait la bougie n'éclairait pas vraiment quoi que ce soit.
L'eau coulait sur mon corps nu, et j'avais la tête qui tournait. Ma vision semblait un peu trouble sans que j'arrive vraiment à savoir pourquoi.
Le carrelage de la douche était gelé, mais je m'y laissa tomber. J'avais froid, chaud et ma tête tournait de plus en plus. Après une dizaine de minutes de ce manège cérébral, je decidai de sortir. C'est avec peine que je me séchai, et que je retournai dans la chambre d'Asahi.
Ce dernier semblait tout sourire, comme si quelque chose de fabuleux lui était arrivé pendant que j'étais sous la douche.

22h10.
Asahi avait quitté la pièce depuis 5 minutes.
Malgré mon mal de tête attroce, j'entrepris des fouilles de son placard plus approfondies.
Les photo avaient changées. Pas toutes, mais une partie. Certaines représentaient maintenant des animaux, des paysages. Ce qui n'était pas tellement choquant ; il avait dû les changer en craignant que je ne les voies. Ce qui était plus alarmant étaient celles, quoique floues, de moi sous la douche. Il était entré sans que je ne le vois? Qui était-il donc?
Je refermai le placard, et j'étais dans le lit en moins de deux secondes. Je ne sais pas si c'était la fatigue, ou mon mal de tête, mais je m'endormis presque directement, sans attendre le retour d'Asahi.

Et c'est là où j'en étais.
00h36
Ma tête semblait mieux aller, tout du moins je n'avais plus l'impression d'être dans des montagnes russes. Mais j'avais soif, et toujours chaud.
À ma grande surprise, j'étais presque nu. J'étais en sous-vêtements.
Les bougies étaient en partie éteintes, mais je distinguai mes vêtements parmi ceux d'Asahi, plus loin sur le sol. L'ambiance de la pièce était tamisée, la lumière orangée des bougies éclairait les murs. Je ne vis Asahi nulle part ; il avait dû me laisser sa chambre. 

Deux bougies.
Un bruit vennait du couloir, je ne su pas trop ce que c'était. On aurait dit des voix, une télévision peut-être? J'essayai de me lever, mais quelque chose me retint.

Une bougie.
Je ne voyais pas trop, il ne restait qu'une bougie, mais je crois que j'étais attaché. Asahi m'aurait attaché au lit? Pourquoi? J'essayai de me débattre, mais en vain. J'était retenu au lit, en sous-vêtements.

Noir total.
La dernière bougie vennait de s'éteindre.
Les bruits avaient cessés.
Asahi?

Le Photographe - Asahi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant