Café Noir Matinal.

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Je me réveillai en sueur.
Hinata avait quitté ma chambre, et je me retrouvais seul.
Le matin avait commencé à nous envahir de sa clarté et la nuit tentait tant bien que mal de lui résister. La lumière matinale filtrait par la fenêtre et éclairait la pièce.
À mon image, elle n'était pas très bien rangée, mais tout de même chaleureuse. Les vêtements que j'avais jetés par terre avant mon dîner au restaurant illustraient le tout avec encore plus de justesse.

Je pris mon courage à deux mains et sortis de sous les couvertures.
Le froid me happa tout en me réveillant complètement.
Mes pensées tumultueuses refirent surface, mais en parler avec Hinata m'avait fait du bien. Il n'avait presque rien dit, mais c'était tout comme. Son silence m'avait fait réfléchir. Lui qui est si bavard et bruyant en temps normaux, avait agit avec calme et avait choisit de garder le silence, alors même que plusieurs questions devaient lui brûler les lèvres.

Et si les gens n'étaient pas toujours ce qu'ils semblaient être?

C'est sur ces pensées profondes que j'ouvris silencieux la porte de ma chambre pour me diriger à la cuisine. Mon téléphone indiquait 6h17, et tout portait à croire que les garçons étaient toujours au lit.
Je fis donc preuve de la plus grande délicatesse dont un homme venant à peine de se lever pouvait avoir en me préparant un café, noir, et en allant le boire tranquillement, devant le journal télévisé.

Ne voulant pas réveiller les amoureux, je ne mis aucun son à la télévision, et seul les images défilaient devant mes yeux.
Une femme près de chez moi avait apparamment retrouvé un vélo sur son toit, un accident avait causé 3 blessés graves sur une autoroute et les bagagistes de l'aeroport étaient tous en grève.
Comme à l'habitude, les infos n'étaient pas vraiment interessantes, encore moins sans son, et Morphée tentait de se réapproprier ma présence.

Jusqu'à ce que l'immeuble d'Asahi passe à l'écran.
J'en renversai presque mon café, et eus un hoquet de sursôt.

« Vol armé dans un immeuble. 1 blessé ».

Ce n'était peut-être pas chez lui que le vol s'était produit, mais j'avais un présentiment.
C'était lui.
Je le sentais.
La vie refermait sur moi ses doigts crochus, sans que je ne puisse rien y faire.
Presque aussi noire que mon café, elle m'attaquait de tout côtés.

Le Photographe - Asahi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant