Mon imagination?

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Je sentis une piqûre sur mon cou et, je crois, je perdis conscience. La seule chose que je remarquai avant de sombrer fût la présence de plusieurs personnes, au moins 3, dans la pièce.

                               ***

6h27, terrasse d'Asahi

Je me reveillai en sueur.
J'étais sur une terrasse. Elle était meublée d'un sofa, d'une table, de quelques chaises, sans vraiment permettre à un quelconque espace libre de voir le jour.
Face à moi, le soleil se levait sur un panorama à couper le souffle. Tokyo semblait à peine se réveiller, et le soleil m'éclairait des rues à moitié vides, des parcs desertés ainsi que les quelques malheureux travailleurs faisant les cents pas avant l'arrivée du premier bus. La pluie de la veille me paraissait lointaine maintenant.

L'épisode de la nuit passée me revint. Avais-je rêvé? Pourquoi me réveillai-je sur cette terrasse? À qui était cette terrasse, d'abord?

Parmi toutes ces questions, une odeur délicieuse s'interposa et me fit quitter la sécurité du sofa. J'hésitai à ouvrir les portes du patio, que se cachait derrière elles?
Si quelqu'un avait les réponses à mes questions, il se trouvait probablement derrière ces portes.

C'est donc avec une certaine appréhension que j'entrouvris celles-ci. Elles me firent découvrir un Asahi habillé d'une simple serviette entourant sa taille. À voir ses cheveux, il avait reprit une douche ce matin.

Tout cela répondait à plusieurs de mes questions, pas toutes, mais certaines.

- Bonjour ! Bien dormi? me questionna Asahi

- Hmm, oui, merci. Pourquoi j'étais sur la terrasse, au fait?

- Tu ne te sentais pas bien hier soir, et une fois que l'orage s'est calmé je t'y ai installé.. tu as tout oublié?

- Oui, j'sais pas trop, c'est flou.. répondis-je.

Je n'osais pas trop parler de ce que je croyais me souvenir, et si j'avais tout imaginé à cause de mon malaise? Je ne voulais pas l'inquiéter ; il avait été si gentil avec moi.
Un petit silence s'installa, et je pus examiner de façon plus minutieuse l'appartement et son occupant. La cuisine était meublée d'électros modernes, de comptoirs en marbre blanc, de murs peints en noir ainsi qu'un sol en céramique noir.  Le tout donnait un rendu sobre et assez impersonnel, mais le style me plaisait. Je fût tout de même surpris de le voir vivre seul à son âge, et d'avoir une aussi belle demeure.

Quant à Asahi, je n'avais que son dos musclé en vu. Il se démenait pour me préparer un petit-déjeuner, lequel sentait divinement bon. Ses cheveux était encore trempés, et quelques gouttes d'eau tombaient sur ses épaules. Nullement besoin de préciser que je le trouvait diablement magnifique.

Continuant à détailler la pièce, mon regard se porta sur une sorte de médaillon reposant sur une petite table près de la porte d'entrée. Je n'étais pas totalement sûr de ce qu'était l'objet en question, mais il accrocha mon regard. J'allais demander des explications à Asahi quand il me servit ce qui restera pendant probablement longtemps le meilleur petit-déjeuner de ma vie.

- T'arriveras à rentrer chez toi seul? Tu veux que je t'accompagne?

- Nah, pas besoin, j'habite pas très loin d'ici. Je vais probablement prendre le métro.

- Ah, dommage.. j'aime bien aller marcher le matin.

-Si tu y tiens, tu peux m'accompagner, proposai-je, un peu gêné qu'il veuille rester avec moi plus longtemps.

Et c'est comme ça, qu'après une heure de marche dans un parc près de chez Asahi, je me retrouvais seul dans le metro en direction de ma maison.

Le Photographe - Asahi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant