Chapitre 1 : L'effleurement

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Le cœur de Sélia battait fort contre sa poitrine. Tout autour d'elle semblait tanguer. Elle avait réussi à s'échapper de cette prison! Elle remerciait du fond du cœur l'étrange inconnu qui était venu la secourir de ce cachot... Elle ne se posait aucune question à propos de l'identité de cet homme, elle avait d'autres priorités.. "Je dois rentrer chez moi" se murmura-t-elle intérieurement. Elle s'était accrochée à cet unique objectif , sachant que se elle ne réussissait pas, elle allait s'effondrer... et ne réussirait pas à se relever. La liberté faisait monter en elle un sentiment d'excitation, d'adrénaline. Et dire que quelques instants plus tôt, elle était chez elle, entourée de ses proches, des ses amis... Sa vie virait au cauchemar.

Le long des escaliers en spirale, elle ne songeait à rien d'autre qu'à sa liberté prématurée.Elle devait sortir de cet enfer le plus vite possible! Et ne croiser personne...Lorsqu'elle acheva de grimper ces escaliers tortueux, elle prit une grande inspiration, et chercha des yeux la sortie, quand soudain... son ventre commença à exprimer avec un charme contestable sa faim. "Pas maintenant!" maugréa la jeune fille.Sélia inspecta en détail les lieux. Si ces calculs étaient bons, elle pourrait se diriger vers ce qui semblait être un garde manger, grignoter quelque chose, et ensuite filer à toute allure vers la sortie, à la quête d'un cercle de champignons. Elle devait réussir à rentrer chez elle... Elle devait réussir! Sa décision était prise.La jeune fille tourna la tête à gauche, puis à droite, scruta les lieux une dernière fois, et courut à toute vitesse vers le garde manger. Elle réussit à esquisser un sourire en songeant à son professeur d'EPS qui aurait été si fier de son sprint. Elle poussa la porte espérant secrètement que ce monde avait commercialisé le nutella... Mais quand elle entra, elle ne vit qu'un maigre pin au herbes sur la table, accompagné d'un pot de miel. Un peu déçue, elle se résigna à ne pas trop se plaindre. Elle se sentait déjà assez coupable de voler ce maigre encas. Elle faillit même renoncer à ce plan quand son ventre se remit à émettre un gargouillis digne d'une baleine qui agonise. La jeune humaine allait prendre possession du pot de miel quand elle sentit une main puissante s'agripper à son bras. Dès le moment où elle sentit le contact avec cette main puissante, elle sut que sa vie n'allait plus jamais être la même, que cette rencontre allait bouleverser sa vie... Eh oui mesdames et messieurs: elle était dans la mouise.

_ Une petite faim peut être? susurra le détenteur de son bras.

Sélia ne put s'empêcher de rougir de honte. Elle bégaya quelques fragments de phrases à la syntaxe horripilante, dénués de tout sens. Son cœur tomba dans sa poitrine quand elle remarqua les oreilles de la personne... Un elfe?Un elfe, oui. Un elfe grand, à la chevelure bleue, au regard d'un vert étrangement doux, au sourire charmeur, à l'expression taquine. "Depuis quand..." hoqueta Sélia.

_ On ne t'as jamais appris que ce n'est pas bien de voler? demanda-t-il avec un sourire qui voulait dire "j'ai hâte de voir si Miiko va te cuire en brochettes ou te rôtir au feu de bois."Sélia s'apprêtait à répondre quand soudain, elle sentit un bras s'enrouler autour de sa taille. Tous les muscles de son corps se crispèrent. L'inconnu posa sa tête sur l'une de ses petites épaules et murmura :

_ On ne t'as jamais dit que tu sentais délicieusement l'humaine?

La jeune fille vira au rouge, et se dégagea rapidement de son étreinte, outrée, choquée, et dans la vitesse de son mouvement elle tomba à terre. Depuis le sol, elle vit l'elfe étrange et à ses côtés son agresseur. Elle rampa le plus loin possible de ces hommes jusqu'à ce que son dos se cogne contre le mur, et eut la force de dire:

_ Qu'est ce que vous me voulez?

Elle aurait voulu poser beaucoup plus de questions, mais l'angoisse et la timidité restreignirent sa palette de questionnements. _ Qu'allons nous faire de cette humaine Nevra? On la remet au cachot? demanda le jeune homme aux yeux verts d'un air extrêmement sérieux.Sélia devint livide. Jamais elle n'avait autant approuvé ce proverbe : la gourmandise est un vilain défaut. Elle se jura intérieurement que si elle s'en sortait, elle n'allait plus jamais manger de miel. Sélia prit malgré tout le temps d'observer le dénommé Nevra qui avait oser poser une main sur sa taille. Il était grand, avec des yeux gris perle doucereux qui semblaient tout voir, et un sourire qui laissait transparaitre... des canines. De son être se dégageait une aura ténébreuse, un charme certain, mais qui n'était pas du goût de Sélia. Malgré tout ses atouts Nevra rien de plus qu'un dragueur, comme il y en avait tant dans son monde!Nevra dit:

Les mystères d'EldaryaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant