Chapitre 8: Les trois piliers

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Il était tard, et le ciel avait troqué sa veste bleuté pour sa robe nocturne. Après que Nevra sois parti, je me dirigeais vers ma chambre l'esprit chamboulé par sa déclaration . Je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi tendre. Mais sa personnalité me rendait perplexe, comme pouvait-il me montrer deux images de lui-même totalement opposées? D'un côté, il jouait les dom juan et accumulait les conquêtes, et en même temps il jouait le sentimental regrettant son comportement... Que devais-je conclure de ce paradoxe? Pourquoi ne pouvait-il pas simplement être lui-même?! Mais je n'oubliais pas que dans l'adversité, c'est lui qui était venu m'aider... Grace à lui j'ai senti un lourd fardeau s'enlever de mes épaules... et c'est aussi lui qui a prêté un serment, me promettant qu'il n'allait jamais me laisser tomber. C'est lui également qui est venu me sauver lors de mon enlèvement. Je me rendis compte qu'il avait été présent dans ma vie plus que je ne me l'imaginais. Peut être même plus qu'Ezarel. Au fond qu'est-ce qu'Ezarel a fait pour moi au juste? Pas grand chose... mais alors pourquoi m'entêtais-je à l'aimer? Tout m'attirait chez lui... ses cheveux bleus, son corps, ses mains, son humour, ses yeux, son odeur...

En passant par la salle des portes, mon regard fut attiré par l'infirmerie. Mon elfe était surement là, son corps luttant contre la toxicité de ce liquide parfumé. C'était paradoxal qu'un liquide si pur soit source d'autant de malheurs. Je me promets d'apprendre le faery, et de me renseigner sur toutes les espèces, pour ainsi mieux connaitre ce nouveau monde et éviter ce genre de situation. Je vais tout faire pour réussir. Et sachez que lorsque je me fixe un objectif, j'y mets corps et âme. Je vais réussir à organiser ma vie! Plus jamais je ne souhaite vivre une situation du même genre. Je m'excuse mon petit elfe...

Mes paupières étaient lourdes, j'avais envie de dormir, mais je voulais vérifier l'état d'Ezarel. Je montais donc jusqu'à l'infirmerie, et ouvrit doucement la porte pour qu'elle évite de grincer. Je vis Ezarel couché sur le lit de l'infirmerie, la peau plus pâle qu'à son habitude, le front perlé de sueur. Quand je le vis ainsi, aussi faible, aussi fatigué, mon coeur se brisa en mille morceaux. Mais qu'avais-je fait? Je pris un tissu et je lui tamponnais le front. Ensuite je me posais au pied de son lit, et lui caressait doucement les cheveux, comme la nuit dernière. Il ouvrit les yeux doucement. D'une voix faible il me dit:

_ Tu te rappelles, le jour où l'on s'est rencontrés, c'était toi qui étais endormie sur ce lit, et je te protégeais. Aujourd'hui, les rôles s'inversent...

Emue, je répondis:

_ Je suis désolée Ezarel... je ne savais vraiment pas pour l'eau de rose. Repose toi maintenant il faut que tu reprennes des forces.

Je m'apprêtais à partir pour ne pas le déranger quand il cria:

_ Attends!

Il toussa.

_ Reste avec moi.

N'osant pas décliner sa demande, je m'exécutais.

_ Sélia, il faut que tu saches que je tiens vraiment à toi même si tu es la cause de ma mort, dit-il d'un air sérieux.

Mon teint se fit livide.

_ Ne dis pas ça Ezarel, tu vas t'en sortir! Ne dis plus jamais ça! dis-je en sentant les larmes me monter aux yeux pour la deuxième fois de la journée.

Soudain, il éclata de rire, et reprit sa moue sarcastique habituelle.

_ Petite idiote! Tu penses vraiment qu'un peu d'eau parfumée peut m'achever MOI, Ezarel?? Je suis le chef de la garde Absythe je te signale!

Je lui lançais un regard de réprimande, mais j'étais tellement heureuse qu'il ait repris son attitude habituelle! Il me prit la main et me murmura:

Les mystères d'EldaryaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant