Chapitre 14: La disparition de la lulynaë

111 7 9
                                    

Dès le lendemain du bal de fin de millénaire, je repris mon train de vie habituel. Lecture, cours de faery, entrainements, missions... et sans oublier les sorties avec les filles. Après le bal j'ai caché la fleur que m'a offert Nevra dans ma chambre, dans une petite étagère que je veillais à ensoleiller de temps à autre pour que la pauvre fleur puisse effectuer sa photosynthèse. Ce phénomène me l'avait expliqué Ezarel à l'échelle microscopique il y a de cela tellement longtemps. Un brin de mélancolie me secoua.

Ça fait presque une semaine que le bal de fin de millénaire est passé, et ça fait également exactement une semaine que je n'ai pas vu Ezarel. J'essayais de me convaincre que ça ne me faisait ni chaud ni froid, que Nevra est rentré dans ma vie maintenant, que j'étais heureuse. Que je n'ai rien à faire d'Ezarel. Mais ça me chagrine qu'on ne se parle plus, qu'on ne se voit plus, et cela sans réelle raison. Jusqu'à maintenant je ne sais pas pourquoi il a voulu arrêter les cours d'alchimie, et je ne sais pas pourquoi il m'évite. Je me dis qu'il serait peut-être temps que l'un de nous deux murisse un peu et qu'il essaye d'arranger la situation. Eh bien, le plus mûr entre nous deux c'est bien moi... C'est pour ça que je vais aller le voir, et lui demander d'arranger les querelles du passé. Mais avant je vais demander conseil aux filles.

Après la fin de mon cours de faery, je cherchais l'une de mes amies. Je vis la chevelure pâle d'Alajéa flamboyer à quelques mètres de moi.

- Alajéa !! crais-je

Bien entendu, elle ne m'entendis pas...

Je courus à sa recherche jusqu'au refuge d'Eel.

- Alajéa, j'ai besoin de te voir ! dis-je un peu essoufflée

Elle agrandit ses yeux et me demanda :

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Ça te dis on se retrouve dans ma chambre vers18h ? Si tu pourrais prévenir Sibylle et Karenn ce serait encore mieux.

Elle me fit un clin d'œil et me dit :

- Je n'y manquerais pas !!

On se sépara et c'est à ce moment-là que je vis à quelques dizaines de mètres... Leiftan ! Mais il n'était pas tout seul. Il discutait avec mon elfe. Pardon pour ce lapsus. Pas mon elfe, c'était simplement Ezarel. Leiftan semblait un peu soucieux, lui qui d'habitude est l'incarnation des consciences tranquilles. Et Ezarel par contre avait l'air totalement dépité. Même de loin, je réussis à deviner ses traits tirés, ses yeux à demi-ouverts, son teint quasi translucide. Voir Ezarel dans cet état m'intrigua. Leur conversation avait l'air sérieuse, et je me demandais réellement ce de quoi ils parlaient. Ma curiosité fut piquée au vif, et je pris une décision qui n'était sincèrement pas la plus sage...

Je me plaquais derrière un arbre du refuge, et je me suis mise à marcher derrière les feuillages. J'écrasais le moins de brindilles possible sous mes pieds pour éviter d'alerter Ezarel et Leiftan. Je m'arrêtais à un ou deux mètres et tendit l'oreille.

- Il faut que je retrouve cette fleur Leiftan, expliqua Ezarel.

- Elle ne peut pas être loin Ezarel. Ne t'inquiète pas.

Mais de quel fleur parlaient-ils ? Elle doit être réellement importante pour lui pour que ça le mette dans un tel état.

- Je ne sais plus si je vais pouvoir tenir Leiftan.

Leiftan le pris par les épaules et le tapota dans le dos.

Une brindille craqua.

Je me mordit les lèvres jusqu'au sang.

Ni Leiftan ni Ezarel ne réagirent.

Je respirais tranquillement, ayant frôlée la catastrophe.

Les mystères d'EldaryaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant