Il serait vain d'expliquer ce que j'ai éprouvé en voyant Ezarel s'approcher de moi, un bouquet de roses à la main. Vain d'expliquer les sentiments qui se sont accaparés de mon être. Je me frottais les yeux pour vérifier que je ne rêvais pas. Son corps élancé, grand, sa démarche de mannequin... tout me faisait flancher. Ses mâchoires étaient légèrement serrées, creusant ses joues masculines. Sa tenue d'alchimiste mettait en valeur son teint pâle, ses cheveux bleus, ses yeux verdoyants. Il était élégant, parfait. Oui, il était parfait.
Lorsqu'il arriva à ma hauteur, il me dit :
- Sélia ! Je suis heureux de te voir.
Mon cœur rata un battement. Avais-je bien entendu ? Il était heureux de me voir ?! D'où lui venait cet excès d'amabilité ?!
- Hey Ezarel, balbutiais-je misérablement
- J'imagine que tu n'as pas manqué l'information du bal de fin de millénaire, dit-il en adressant un regard à Alajéa qui eut un sourire gêné puis qui glissa légèrement vers l'autre côté du corridor des gardes .
- J'ai ma bonne étoile, dis-je en souriant timidement, je n'étais pas sensé savoir ?
- On voulait réserver la surprise un peu plus longtemps, mais bon c'est déjà bien que tu ne l'ai pas appris plus tôt. Bref, je ne suis pas venue pour cela !
Il s'éclaircit la gorge d'une manière gênée. Je ne l'ai jamais vu dans cet état. Il détourna son regard et ses mèches lui couvrirent les yeux un instant. J'ai cru qu'il n'allait jamais parler ! Mon cœur allait exploser.
- Tu vois à propos du bal... je me demandais si...
Il se racla la gorge une seconde fois. Mon regard se fit insistant.
- Je me demandais si tu savais si... Eweleïn a déjà un cavalier.
Tonnerre dans mon esprit.
Désillusion.
Alajéa qui n'étais pas très loin de nous se frappa la tête de la paume de sa main en plissant les yeux d'un air désapprobateur.
Mes yeux s'embuèrent. Ewelein... Mais pourquoi il me demandait ça à MOI ? Il ne se doutait donc de rien ? Je n'étais donc rien pour lui ? Mais pourquoi ? Pourquoi ? Je n'étais donc que de la poussière ? Tout ce que l'on a vécu... ce n'était donc RIEN ? Rien que je vienne me blottir contre son torse la nuit ? Rien qu'il me prenne dans ses bras alors qu'il a cru me perdre ? Rien de me glisser un « je t'aime » en me câlinant ? Rien que je vienne le soigner le soir lorsqu'il se sentait mal ? Rien ? Ce n'était rien. RIEN. Rien. Rien. Ma vue se brouilla. Sans même m'en apercevoir, je pleurais. Je pleurais toutes ces peines endurées. Toutes ces souffrances subies pour un être aussi sec qu'Ezarel. La seule chose que j'eus la force de lui dire fut : « Je ne sais pas ». Oui je ne savais pas.
Ezarel me regardait d'un air étrange, ne comprenant pas l'origine de mes larmes.
- Sélia... qu'est-ce qu'il y a ?
Je continuais à sangloter, mes yeux cachés entre mes mains. J'étais partagée entre colère et tristesse. Qu'est-ce que j'avais ?? Mon cœur vient juste d'être brisée, mais sinon tout allait bien. J'avais envie de l'insulter, de lui dire qu'il était aussi stupide que mon poisson rouge, qu'il ne méritait pas mon amour.
Comment ai-je pu être aussi sotte ? J'étais triste, mais je voulais des éclaircissements.
- Tu n'as jamais éprouvé quoi que ce soit pour moi ? demandais-je en cessant de pleurer.
Ezarel écarquilla les yeux.
- Je pense qu'il y a eu un malentendu Sélia... Je pense que je ne vois pas notre relation comme toi. Je suis désolé que tu aies pu penser qu'il se passait quelque chose ente nous.

VOUS LISEZ
Les mystères d'Eldarya
FanfictionLe cœur de Sélia battait fort contre sa poitrine. Tout autour d'elle semblait tanguer. Elle avait réussi à s'échapper de cette prison! Elle remerciait du fond du cœur l'étrange inconnu qui était venu la secourir de ce cachot... Elle ne se posait auc...