Le lendemain matin

262 15 12
                                    

Adam se réveilla avec la sensation d'un corps ferme pressé contre le sien. Francis dormait profondément, sa tête reposant sur sa poitrine, un sourire post-coïtal aux lèvres. Il avait l'air tellement plus jeune quand il ne fronçait pas les sourcils. Adam reposa sa tête sur l'oreiller. L'était de béatitude rêveuse était en train de se dissiper et il recommençait à penser. Il venait juste de coucher avec un collègue avec lequel, jusque très récemment, il ne s'était jamais très bien entendu. Et il n'avait aucune idée de comment il allait gérer ça.

Il jeta un œil au réveil, il leur restait environ une heure avant de devoir aller travailler.

_Francis ? murmura-t-il d'une voix rauque. Il faut qu'on se lève pour aller au travail.

Un Pritchard très ensommeillé laissa échapper un petit grognement et releva la tête.

_Hein ? Quoi ? murmura-t-il.

_Il est huit heures.

_Merde !

Ses yeux s'ouvrirent d'un coup et il sauta hors du lit pour rassembler ses vêtements.

_La douche est par là, lui dit Adam en désignant la salle de bain.

_Merci, marmonna Pritchard en récupérant son boxer sur le moniteur de l'ordinateur.

Il se précipita vers la salle de bain en trébuchant au passage sur un fusil d'assaut.

_Bordel, Jensen !

Adam s'assit et se frotta le visage. Il parvint à s'extraire hors du lit et se dirigea vers la cuisine. Une séance de sexe bestiale ça creuse !

Il était accoudé au comptoir, en train de manger un bol de Crunchy Pirate, quand un Pritchard encore humide de sa douche émergea de la chambre, tentant de garder son équilibre tandis qu'il enfilait une chaussette.

_Tu veux un petit déjeuner ? demanda Adam.

Il n'était pas très sûr de la conduite à tenir le lendemain matin avec son coup d'un soir. Ça faisait un moment qu'il était hors circuit, mais bon, un petit déjeuner lui paraissait un bon début. En même temps, ce n'était pas comme si Pritchard en savait beaucoup plus que lui sur le savoir vivre en société.

_Je n'ai pas le temps de déjeuner, rétorqua Pritchard, le visage rouge et les sourcils froncés. Je dois aller au bureau, il faut que je finisse ce que j'étais en train de faire quand quelqu'un est venu me distraire.

Et il se rua hors de l'appartement, claquant la porte derrière lui.

Adam resta là, mastiquant consciencieusement ses céréales. Bien, ce n'était pas non plus le pire lendemain matin qu'il ait connu.

***

Malik était sur le chemin de son bureau lorsqu'elle vit Pritchard se presser vers les portes de Sarif Industries, l'air d'avoir été secoué dans tous les sens. Naturellement, cela piqua sa curiosité.

Pritchard s'installait à son ordinateur lorsqu'il entendit frapper à sa porte. Sans attendre de réponse, Malik entra.

_Bonjour, Pritchard, dit-elle chaleureusement.

_Malik ! Qu'est-ce que vous voulez ? demanda-t-il, surpris.

_Oh, rien, dit-elle en s'appuyant contre le dossier du canapé. C'est juste rare de vous voir arriver aussi tard. Tout va bien ?

_Merci de votre sollicitude, mais tout va pour le mieux, répondit Pritchard sur un ton irrité. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser...

Il dissimula son visage rougissant derrière l'écran. Malik l'observa attentivement : ses cheveux étaient emmêlés, son pull-over était à l'envers et son visage était rouge. Elle eut un demi-sourire.

PourtantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant