Aujourd'hui, je suis allée à Nice.Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une ville magnifique, mêlant la mer et les grandes bâtisses colorées, sentant bon les embruns et la bonne humeur estivale.
Lorsqu'on flâne dans les rues intérieures du centre ville, les perpendiculaires à Masséna ou d'autres ruelles encore plus abritées, on se délecte de l'ombre que procurent les hautes façades rouges, oranges et jaunes.Au détour d'un carrefour de rue, le vent marin s'engouffre entre les murs et poursuit sa route du fronton maritime à la place de l'étoile, faisant voler les cheveux et se dessiner des sourires d'apaisement sur les lèvres.
On passe ensuite côté mer. Le soleil brûle mais le vent répare et guérit. La vue est magnifique, les premières montagnes de la chaîne des Alpes se jettent presque dans l'étendue turquoise sur les dix premières mètres, azur ensuite jusqu'au large.
On se promène sur la promenade. Il y a du monde mais c'est agréable. Certes, tout n'est pas rose. On la sent, la superficialité qui transpire et suinte le long de l'avenue. On remarque, les corps parfaits sur la plage, les ventres bien trop plats, les jambes bien trop fines et bronzées, les pectoraux saillants et ce petit bal détestable du «c'est moi le plus beau ». On les remarque aussi, tous ces jeunes joggeurs sillonnant l'avenue, louvoyant entre les touristes, étalant leur physique avantageux pour épater la galerie. Et oui, aussi, on ne peut pas les louper, ces homme en costumes, qui sortent de leurs Mercedes rutilantes dotées de plaque d'immatriculation annonçant de l'italien, du monégasque, le plus souvent du russe ; et ces femmes en robe chic et aux lunettes Dior qui se font déposer en taxi devant les palaces aux chambres qui valent des millions.
Oui, il y a tout ça à Nice. Et bien plus encore. Je n'y ai passé que trois heures. Mais ces trois heures m'ont suffi pour apprécier la ville avec ses qualités et ses défauts. Pour la première fois, moi, campagnarde sans aucun doute, habitant au fin fond du village le plus paumé du monde, mal à l'aise et oppressée à Marseille, 3ème ville de France, à Toulouse, 4ème ville de France, je me suis sentie bien en ville.
À Nice, je me suis, en l'espace de quelques heures, inventé un avenir, possible mais peu probable, avec des études et des amis.
À Nice, j'ai découvert l'une des rares grandes villes de France qui me plaise vraiment.
J'ai pensé à beaucoup de monde. À des gens que je connais et qui existent. À des gens que je connais et qui n'existent pas.À des gens que je ne connais pas et qui sont encore en vie. Et puis à des gens que je ne connaissais pas et qui sont morts.
Si un jour vous en avez l'occasion, passez à Nice. C'est sympa.
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Midnight thoughts
SaggisticaLes pensées de minuit, comme autant de poésie, parce que nos têtes sont trop pleines, que les vagues déferlent, que les idées affleurent, ou que les corps s'effleurent, que les étoiles dansent sous nos yeux ébahis et que nous nous endormons sous les...