Le pauvre garçon

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Aujourd'hui commençait une nouvelle journée, sotte j'avais été de croire en un mariage d'amour, j'avais été envoyé à cette cour comme du bétail n'étant qu'un pion dans les affaires de La France et du Vatican.

Après m'être apprêtée comme il se devait je sortis de mes appartements accompagnés de mes deux suivantes, deux jeunes courtisanes italienne du même âge que moi, Claudia, brune, légèrement enrobée, assez séductrice espérant fortement épouser un duc et Francesca, châtain clair en ce qui la concerne, plutôt timide et réservée, assez nostalgique de sa vie en Italie.
C'était mes yeux et mes oreilles, les deux seules personnes sur qui je pouvais compter dans ce Palais, au fil du temps j'avais commencé à les apprécier, il nous arrivait même de rire ensemble quand l'occasion s'y prêtait.
Pendant que je me faisais coiffer les cheveux en chignons, Francesca m'avait révélé avoir vu Diane Poitiers entrer dans les appartements du Prince et qu'elle n'en était jamais ressortie.

Que pouvait-il trouver à cette femme, elle était séduisante certes...mais elle était vieille, beaucoup plus vieille que lui, je sais qu'il est de tradition que les hommes ait plusieurs conquêtes mais Diable pourquoi avec une femme de 15 ans votre aînée.

En me dirigeant vers l'aile centrale du palais, je rencontrais le Roi François qui sortait de ses appartements royales, mes suivantes et moi lui firent dès lors une révérence et il s'approcha.

Catherine: " Votre Grace "

Le Roi: " Comment s'est passé votre nuit dans vos appartements ? Vous plaisez-vous à la Cour de France "

Catherine ( tout en souriant ): " à merveille votre Majesté, je n'ai pas à me plaindre, tout se passe au mieux "

Elle inclina la tête en signe de respect.

Le Roi fit un pas vers la jeune femme et approcha ses lèvres de ses oreilles.

Le Roi: " si vous avez une quelconque envie ou demande, venez me la soumettre et je tâcherai de la réaliser, je suis honoré de marier mon fils à une femme aussi belle que vous "

Le souverain termina ses mots en prenant la main de la duchesse italienne qui se contentait de sourire assez gênée par les propos du Roi et y posa un baiser avant de reprendre sa route.

Le Roi partit, la blonde resta plantée sur place, les mots ne lui venant pas.

Claudia: " Catherine ! Sa Majesté vous a littéralement fait des avances ! "

Catherine: " il...sa Majesté cherche juste à me mettre à l'aise rien de plus "

Murmura la jeune duchesse en passant nerveusement sa main dans l'une de ses boucles avant de se tourner vers ses deux suivantes et de prendre un ton ferme.

" Aucune de vous deux doit ébruiter cela à qui que ce soit...si comme vous le dites, le Roi me fait la cour, je saurai en jouir au moment venu. "

Les deux suivantes se contentèrent d'un hochement de la tête, il était évident qu'elles seraient muettes comme des tombes.

Après cette brève discussion Catherine se dirigea dans l'aile principale du château où s'amassaient tous les nobles autour de la salle du trône.

Elle salua d'une révérence la Reine Eléonore qui ne se faisait guère remarquer à la cour avant d'aller s'installer seule, sans Claudia et Francesca sur un sofa.

Elle fit rapidement rejoint par le Dauphin François, celui ci lui tendant une coupe de vin, sourire aux lèvres que la duchesse hésita un instant à prendre.

Le Dauphin: - n'ayez crainte,...elle n'est pas empoisonnée..

Catherine ( en prenant la coupe, tout en souriant timidement ): - je n'en doute point, votre altesse, si je venais à mourir en ces lieux, votre père perdrait le soutien de la Sainte Eglise et par la même occasion celui de ses sujets catholiques et cela ne serait bénéfique à personnes

À ces mots Catherine avala quelques gorgées de vin en finesse avant de sourire au jeune Dauphin.

Le Dauphin: - sacrilège ! Ne pensons pas à de funestes tournures, vous êtes ici pour épouser mon frère et cela doit être fêté.

Le jeune prince esquissa un doux sourire à la jeune, il fallait avouer qu'il était quelque peu impressionné par le personnage voire par les femmes en général.

Catherine: - vous avez tout à fait raison votre Altesse et j'ai ouïe dire que vous étiez fiancés à Mary Tudor, vous êtes destinés à régner sur l'Angleterre, l'Irlande du Nord et la France, un avenir digne de ceux des plus grands conquérants qu'ait connue ce monde.

Le Dauphin: - oui, de grands projets en effet, mais il est vrai aussi que je n'ai jamais rencontré cette Mary Tudor, je sais qu'à notre stature un mariage d'amour est impossible cependant je ne cesse d'espérer de faire ma vie avec une personne qui m'aimera vraiment en dépit de toutes alliances politiques...

Catherine hochait de la tête en signe de compassion avant de poser sa main sur le genoux du prince.

Le Dauphin: - vous devez me prendre pour un sentimental...

Catherine: - et quel mal aurait-il à cela votre altesse ? Un homme ne trouve pas ses qualités qu'à la joute...

Elle pensait tout le contraire de ce qu'elle disait.

" ce pauvre garçon est vraiment destiné à être Roi de France ? Épargnez le de ce dur fardeau Seigneur...je vous en conjure "

Pensait-elle tout en souriant faussement au prince.

Le Dauphin y voyait en l'italienne une âme pure et désintéressée, il pensait y trouver une amie mais il faisait fausse route.

Le Dauphin: je suis ravi d'avoir pu discuter avec vous, j'espère que nous pourrons remettre cela assez souvent, mon frère est un homme chanceux d'être promis à vous.

Catherine ( en baissant la tête, feignant d'être gênée ) : vos mots me touchent, votre altesse, tout le plaisir est pour moi

Le Dauphin: appelez moi François ! Nous serons bientôt de la même famille après tout.

Catherine souriait au brun avant d'hocher la tête avec délicatesse.

Catherine: - c'est d'accord François...

Le jeune prince fut demandé peu après par son père et dû fausser compagnie à la duchesse italienne qui quant à elle savourait son vin en s'amusant de la naïveté de l'héritier au trône.

Catherine De Médicis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant