La dixième des Muses

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Catherine de Médicis, la jeune duchesse italienne prenait ses marques petit à petit dans le palais du Louvre, où elle était devenue l'une des principales attractions. En effet, tous s'émerveillaient au quotidien de ses robes et parures et par son intermédiaire on espérait s'octroyer la sympathie de la puissante famille de banquiers florentins.

Ce matin là, les trompettes résonnaient entre les murs du palais parisien, c'était une arrivée royale et pas des moindres. Une vingtaine de carrosses en guise de cortège, tous tirés par des étalons blancs décorés d'armures en argent. Sur chaque carrosse était apposé une fleur de Lys en or massif qu'on ne pouvait rater.

La tête de cortège fit son entrée dans le palais tandis que le roi François se disposait sourire aux lèvres au cœur de l'allée d'honneur pour accueillir ce royal invité dont il supposait déjà l'identité. À ses côtés se tenait son épouse la reine Eléonore, vêtue d'une robe noir aux revers dorés, le style espagnol par excellence, sans oublier un chignon travaillé mettant en valeur un diadème en or se voulant discret. Plus loin, se trouvaient les deux princes, le dauphin François et son cadet Henri dont la musculature pouvait facilement laisser penser qu'il était l'aîné.

« Sa majesté la Reine de Navarre, La Reine Marguerite d'Angoulême ! »

S'exclama le crieur tandis que la femme descendait de son carrosse en prenant appui sur un escabeau qui avait posé à ses pieds

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S'exclama le crieur tandis que la femme descendait de son carrosse en prenant appui sur un escabeau qui avait posé à ses pieds. C'était la sœur aînée du roi François et celle ci avait toujours eu une influence déconcertante sur la politique menée par la Couronne de France. Une belle femme, très belle. Il n'y avait pas de débats sur la question. La reine Marguerite, proclamée « dixième des muses » en raison de son mécénat et de sa protection pour les arts, était respectée tant bien qu'en France et en Navarre mais aussi dans l'au-delà. Sa réputation l'a précédait. Une femme raffinée pour certaines, une monarque née pour d'autres, une très grande dame vraisemblablement.

Portant sur le haut d'une crâne une tiare qui devait faire bon nombre de petites nobles, la nouvelle arrivante avançait promptement suivie par ses quelques pour ne pas dire sa dizaine de suivantes, gentiment rangés en deux rangs parallèle derrière elle. Elle salua tout d'abord son frère, le roi François, puis ses deux neveux, le dauphin et le prince Henri, pas un regard pour sa belle-sœur la reine Eléonore. Personne n'était étonné, ni choqué. À la cour personne n'aimait l'épouse du Roi, ni le roi lui même, elle demeurait « l'espagnole », une étrangère.

- « ce bijou italien dont on me fait l'éloge n'a pas jugé nécessaire de m'accueillir ? » Esquissa promptement Marguerite au roi François, avec une légère pointe de sarcasme tout en souriant.

- « sans doute, se prépare t-elle. Elle est très coquette. » répliqua d'aussitôt le roi à sa soeur tout en s'humectant les lèvres.

La Reine de Navarre acquiesça d'un simple hochement de la tête avant de relever sa robe délicatement pour entrer dans le palais du Louvre en empruntant les escaliers principales après avoir traversée la haie d'honneur.

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⏰ Dernière mise à jour : May 06, 2019 ⏰

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