1. Let Me Die

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« Un bel appartement avec une bonne isolation et un lit confortable » C'est ce que la jeune femme qui avait fait visiter le taudis, avait dit dans une malheureuse tentative de drague à l'égard de ce jeune homme au beau regard bleu dont le côté indifférent intéressait l'agente immobilière. Son charme n'avait pas eu l'effet attendu mais le garçon avait loué l'appartement et c'était tout ce qui comptait. Il avait signé les papiers au nom de Louis Tomlinson et avait posé ses bagages. Il avait pratiquement mis dehors la jeune femme dont la présence commençait à se faire lourde et avait placé ses quelques affaires dans le lieu déjà meublé. L'appartement était petit, composé d'une chambre, d'une salle de bain et d'un salon/cuisine. Louis aurait certainement pu s'offrir mieux mais le balcon donnant une vue sur les toits de la ville l'avait charmé et il avait jeté son dévolue sur le bien. Désormais, il buvait son thé au citron paisiblement assis sur une chaise installée sur le dit-balcon. La nuit était tombée et le ciel était parsemé d'étoiles comme lorsque Louis était petit et qu'il s'allongeait dans le jardin de la maison pour regarder le ciel avec sa petite sœur. À cette pensée, il ferma les yeux très fort tentant de faire sortir la scène de son esprit. Une larme roula sur sa joue sans qu'il ne bouge et s'en fut trop pour lui. Il se leva pour poser sa tasse à moitié pleine dans l'évier et enfila une paire de basket. Dans l'entrée, il passa devant un grand miroir qu'il n'avait pas remarqué lors de la visite et s'arrêta pour observer son reflet. Louis était petit, il était pâle et de grosses cernes s'étalaient sous ses yeux. Louis avait des cheveux en désordre, un peu trop long et une mèche qui lui tombait devant les yeux. Il était châtain avec de grands yeux bleus vide de sentiments et des cils qui caressaient ses cernes à chaque fois qu'il fermait les yeux. Il avait les joues creusés et les lèvres abimés. Ce jour-là, il portait un de ses horribles survêtements que sa mère avait en horreur, avec un grand sweat cachant sa maigreur.

Un sweat beaucoup trop grand pour lui qui se sentait si petit.

Il soupira et se détourna du miroir avant de claquer la porte. 

La rue était vide et Louis se demanda quelle heure il pouvait être. Le silence régnait, assez étrange pour une ville aussi peuplée. Il marcha sans prêter attention au froid environnant. Au détour d'une rue, le vacarme assourdissant d'une boite de nuit se fit entendre quand deux mecs complètement bourrés, lui coupèrent la route pour s'affaler sur le trottoir en riant. Mais Louis s'en moquait, il reprit sa marche sans se soucier de ce qu'il se passait autour de lui. La nuit était noire et les étoiles qu'il apercevait de son balcon, n'étaient pas visibles une fois dans la rue. Un vent léger souffla faisant frémir les quelques arbres de l'avenue où il se trouvait. Louis ne le sentit même pas, trop occupé à penser. Ce soir plus que d'habitude, sa famille lui manquait. Peut-être à cause de son nouvel appartement ou bien des étoiles qu'il avait regardé plus tôt dans la soirée et qui lui avaient rappelé sa sœur. Il n'en savait rien, tout ce qu'il sentait, c'était le manque qui lui compressait la poitrine tellement fort qu'il peinait à respirer. Ce manque permanent qui faisait parti de sa vie depuis quelques mois et qui l'empêchait de dormir. Les larmes brouillaient sa vue, à moins que ce ne soit ses cheveux. Peu importe, Louis n'était plus qu'une loque humaine sans accroche qui cherchait désespérément un moyen d'en finir. Et ce moyen se présenta plus tôt que prévu quand il déboucha sur un pont. Il s'approcha presque hypnotisé. Le pont était la continuation de la route longée par le trottoir de chaque côté, seulement protégés par des barrières fines et faciles à enjamber. Ce n'était pas le plus beau pont, mais en regardant le paysage, il se dit que c'était un bon endroit pour mourir. Louis se posa contre l'une des barrières en métal et regarda l'eau qui s'écoulait une vingtaine de mètres plus bas. La mort était à porter de main. Il n'avait qu'à enjamber la barrière, se laisser tomber puis couler... couler... couler... 

« ! »

Louis s'arrêta net au moment d'enjamber la barrière et se tourna vers la route pour découvrir un garçon à la mine renfrognée qui se tenait juste en face de lui sur le trottoir. 

Kill Myself || Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant