Louis soupira. Son pied tapait frénétiquement le sol tandis que son regard restait fixer sur le visage de Harry.
- Hé, Harry, murmura-t-il. C'est moi qui suis désolé...
Rien d'autre, pas d'embrassade, pas de larmes, pas d'espoir. Le mécheux se leva simplement, effleura une des mains du bouclé avant de sortir de la pièce. A peine avait-il passé le pas de la porte que trois personnes se pressèrent à l'intérieur. Sûrement sa famille, pensa le brun. Il aurait dû en vouloir à Harry d'abandonner ce qu'on lui avait enlevé de force mais à vrai-dire, il n'arrivait pas à penser correctement. Quelques heures plus tôt, alors qu'il émergeait lentement d'une nuit sans rêve, il avait reçu un message de son ami. Il avait tout de suite compris le SMS et avait senti son sang se glacer dans ses veines. Sans prendre le temps de réfléchir, il avait enfilé une paire de chaussures et s'était rué chez le plus jeune. Il était rentré grâce à la clé caché dans le pot de fleur devant la porte et avait trouvé le jeune homme dans un état horrible. Louis n'avait pas attendu pour prévenir les secours. Mais maintenant qu'il voyait Harry dans ce lit d'hôpital, aussi pâle et immobile que s'il n'était plus de ce monde, il regrettait son geste. Et il savait que si le bouclé se réveillait, il lui en voudrait. Il ne savait pas vraiment ce qui l'avait poussé à sauver le jeune homme. Il s'était juste senti bizarre, un sentiment étrange s'était emparé de lui, un sentiment qu'il avait déjà connu. Il avait eu peur, exactement la même peur que quand il avait reçu ce coup de téléphone lui annonçant que sa famille était transporté d'urgence à l'hôpital après leur accident. Louis n'avait pas réfléchi et il avait couru au secours de Harry. À présent, il regrettait et il profitait que le jeune homme soit dans le coma pour passer ses derniers instants avec lui avant que le bouclé ne veuille plus le voir. S'il se réveillait. Parce que Louis était le premier à savoir que rien n'était moins sûr. Les médecins avaient précisé que son réveil se ferait uniquement si le bouclé se battait, or le mécheux savait parfaitement que Harry avait abandonné depuis longtemps et c'était sûrement ça qui l'effrayait le plus dans cette histoire. Encore une fois, il allait finir seul et la seule personne qui réchauffait un peu son cœur allait le quitter.
Le jour suivant et celui d'après et celui encore d'après, Louis passa voir Harry. Parfois, il lui parlait, parfois, il restait silencieux. Un jour, alors qu'il ressortait de la chambre du bouclé, deux jeunes hommes commencèrent à lui parler.
- Hé ! T'es qui toi ? demanda gentiment un petit blond à l'accent irlandais.
- Je peux te retourner la question, répondit-il l'air méfiant.
- Je suis désolé, on est des amis de Harry. Je suis Ed et voici Niall, sa famille nous a appelé. ça faisait longtemps qu'on l'avait pas vu, expliqua un roux.
- Je sais, il m'a parlé de vous, répondit simplement Louis. Il regrette d'avoir coupé les ponts avec vous, enfin c'est ce qu'il m'a dit. Je m'appelle Louis.
- Enchanté Louis, comment tu connais Harry ? demanda Niall.
- Disons qu'on est dans la même galère..., je dois y aller.
Le mécheux s'éloigna sans rien ajouter, coupant court à la discussion. Les deux jeunes hommes le regardèrent s'éloigner d'un air interrogateur avant de se dépêcher d'aller voir leur ami. Le mécheux marcha lentement la tête baissée vers la petite boulangerie où il travaillait. Son esprit était loin et il pensait à Harry. Il se demandait comment une personne aussi gentille que lui l'était, pouvait avoir envie de mourir. C'est là qu'il se souvint de la fois où il l'avait surpris en train de se faire tabasser et celle où un groupe de jeune s'était moqué de lui dans la rue. Et si Harry se faisait harceler ? C'était peu courant à la fac de lettres mais ça existait. Il y avait aussi ce Aaron, le bouclé avait laissé échapper son nom une ou deux fois et Louis avait fini par comprendre que c'était son ex petit-ami et qu'il avait énormément blessé le jeune homme. Louis soupira : il avait vraiment besoin de se changer les idées. Il passa devant une petite épicerie d'où s'échappait une bonne odeur de nourriture. Le ventre de Louis gargouilla et pour la première fois depuis longtemps, le brun avait faim. Il entra dans la boutique et acheta un paquet de chips qu'il dévora sur le chemin du travail. L'odeur du pain le frappa de plein fouet quand il entra dans la boutique, sa patronne le salua gentiment avant de retourner à ses occupations. Son ventre gargouilla une nouvelle fois et il demanda à la vieille dame s'il pouvait manger quelque chose ce qu'elle accepta de bon cœur. Il dévora une miche de pain bien chaude avant de se mettre à travailler. Cependant, quelques minutes plus tard, il commença à se sentir mal. Il transpirait à grosses gouttes, grelottait et avait la tête qui tournait. Il sortit prendre sa pause et rendit tout ce qu'il avait mangé dans une poubelle. Sa tête tournait toujours et il voyait des points noirs danser devant ses yeux. Il fit quelques pas avant de s'effondrer, inconscient, sur le sol.
Il resta étendu là dans la rue. La sirène du camion de pompier, la voix d'une personne qui lui demandait d'ouvrir les yeux, le sol froid sur lequel il était étendu, le pompier qui pressait son poignet pour trouver un poul, tout ça n'était qu'un lointain souvenir pour Louis. Il se sentait si bien là . Il flottait dans l'air. Il volait comme Peter Pan. Il pouvait toucher les étoiles. La douleur si pesante sur ses épaules avait disparu. Il ne ressentait plus rien d'autre qu'un sentiment de paix. Mais soudain, tout tourna autour de lui avant de devenir noir.
Louis émergea lentement. Il entendit un bip régulier et tendit machinalement le bras pour éteindre son réveil avant de se rendre compte qu'il ne pouvait pas bouger. Des voix se firent entendre et il chercha à ouvrir les yeux mais tout ce qu'il vit c'était du blanc. Était-il au Paradis ?
- Monsieur Tomlinson, dit une voix.
Il ouvrit une nouvelle fois les yeux. Les murs étaient blancs. Quelqu'un lui parlait mais ses yeux restaient fixer sur le plafond immaculé. Les bip réguliers ne furent plus qu'un lointain souvenir tandis qu'il replongeait dans le sommeil.
Louis ouvrit les yeux pour la seconde fois. La pièce était silencieuse. Il se redressa en grimaçant tandis que son regard parcourait la pièce avant de tomber sur Harry. Sur le coup, son souffle se coupa alors qu'il fixait le jeune homme endormi sur un fauteuil à côté de son lit. Il semblait aller bien. Il portait un jean et un tee-shirt d'où dépassait un bandage conséquent dont le centre était taché de rouge. Le brun soupira réveillant sans le vouloir le bouclé qui émergea lentement. Louis regarda son ami s'étirer, il observa son visage se réveiller lentement et il finit par rencontrer ses deux yeux verts qu'il connaissait bien. Un sourire vint illuminer ce visage familier, au moment où Harry se rendit compte qu'il était réveillé. Louis sentit son cœur se mettre à battre rapidement dans sa poitrine.
Il était vivant.
Ils étaient vivants. Tous les deux.
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Kill Myself || Larry Stylinson
FanfictionHarry souriait sans arrêt mais ce sourire n'était jamais vrai. Louis pleurait souvent et ses larmes étaient les plus sincères qui puissent exister. « - Je ferais n'importe quoi pour te rendre ton sourire. - C'est une promesse ? - C'est un espoir...