Roi Edmund le Juste: Une Vie à Narnia

Chapitre Trois

Peter sort de notre cachette avec beaucoup de précaution, son épée est de sortie et prête à approcher les créatures. Soudain, une grande figure saute d'une position élevée, en atterrissant presque sur Peter, son épée rencontre la sienne. Ils se battent, le métal nous aveuglent avec le soleil. L'étranger à des cheveux bruns qui lui arrivent aux épaules, il a la peau matte et un beau visage.

Lorsque l'épée de Peter se retrouve coincée dans un tronc d'arbre, je sors de la cachette et prend les choses en main, mon épée est aux aguets. "Stop!" je crie. Lucy s'arrête à coté de moi. 

"Prince Caspian?" demande Peter, en prêtant attention à son visage. 

"Oui. Et qui êtes vous?" grogne Caspian. 

"Peter!" l'appelle Susan, accourant avec Edmund et Trumpkin le nain. 

"Grand Roi Peter." le reconnait Caspian. "Je pensais que vous seriez plus vieux." 

"Si vous voulez je peux revenir dans quelques années." réplique Peter, en faisant glisser son épée dans sa gaine. Je ne peux pas m'empêcher de rigoler discrètement, même si je sais que la situation est un peu inappropriée.

Prince Caspian dérive son regard sur moi. 

"Alexis. Mais je ne sais pas ce que je fais ici." dis-je avant qu'il puisse me poser la question. 

"Elle est passée accidentellement par le portail avec nous quand vous avez souffler dans la corne." s'exclame Peter. 

Je hoche la tête, en me mordant la lèvre. 

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"Quelle est ton histoire?" me demande Edmund alors que nous marchons le long de vieilles bûches. Nous suivons le reste du groupe. 

"Mon histoire?" je répète, en levant un sourcil. 

"Ouais, comme d'où tu viens, comment est ta famille, pourquoi tu as déménagé à Londres?"

"Ah. C'est une histoire assez courte alors, et très ennuyante." je ris.

Edmund sourit et hausse les épaules. "Je suis sûr qu'elle n'est pas si ennuyante que ça."

Je souris et replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. "Je suis née à Surrey, en Angleterre et quand j'avais douze ans nous avons déménagé en France, un changement de paysage tu vois mais ma mère est tombée malade peu après et..." je m'arrête et respire profondément, en essayant de ne pas pleurer. 

Edmund pose une main réconfortante sur mon épaule. "Désolé Lexi, je n'aurais pas du t'en parler, tu n'es pas obligée de poursuivre."

Je secoue la tête. "Non ça va, tu ne savais pas. Mon père et moi nous sommes retournés à Londres, mais après les bombardements il a été contraint de rejoindre l'armée en guerre et j'ai du déménager chez ma tante. Deux jours après, il était mort sur le terrain." Je me souviens quand nous avons reçu la lettre fatale la veille de ma rentrée à l'internat. 

Edmund se crispe à mes côtés. Je ne lui en veux pas de me faire remémorer tous cela, il n'en savait rien. 

"Donc, je suis restée avec ma tante à Finchley, et il n'y pas grand chose à dire sur elle omis le fait qu'elle puisse à peine passer les portes de la maison." 

Edmund s'esclaffe, effrayant une hirondelle perchée sur une branche un peu plus loin. 

"Je ne m'en préoccupe pas trop, elle n'est presque jamais à la maison, et quand elle y est, elle est trop saoule pour se rappeler de mon prénom." Je souris. 

"Et bien, Alexis Knight, c'est une sacrée histoire." sourit Edmund. 

"Quelle est ton histoire, Edmund Pevensie le mystérieux?"

"Ah. C'est une histoire assez courte, et très ennuyante." se moque-t-il gentiment. 

"Non c'est pas vrai!" je le pousse en rigolant. 

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Nous arrivons devant une sorte de tombe géante, des centaures sont placés de part et d'autre du chemin pavé qui mènent à l'entrée. Leurs épées sont levées et forment une arche pour les Rois et Reines. 

Je me met en retrait et marche avec Caspian, mais encore une fois, je ne suis pas sûre d'être à ma place. 

"J'ai connu une Alexis auparavant." commence Caspian avant que je ne puisse me reculer davantage. 

Je le regarde. "Vraiment?" 

Il acquiesce et sourit légèrement. "Elle était ma meilleure amie, mais elle a du partir un jour." marmonne-t-il. 

"Oh, c'est dommage. Peut être qu'un jour vous la retrouverez." je l'encourage. Nous marchons sous les épées des centaures et nous enfonçons dans la tombe. 

Caspian hoche la tête et sourit. "Je ne pense pas qu'elle se souvienne de moi." 

Je lui souris de façon rassurante. "Si elle était votre meilleure-"

"-Peter tu devrais venir voir ça." l'appelle Susan du seuil de la porte. Elle fait signe à Caspian et à moi de venir aussi. Nous suivons Peter et Edmund dans un autre tunnel. Sur les murs sont gravés de nombreux dessins délicats formant une frise chronologique. 

"C'est nous." Edmund montre du doigt les dessins de quatre figures posant à côté de leur trône. 

"Et M.Tumnus." sourit Lucy. 

"Alexis." m'appelle la voix de Peter plus loin dans le tunnel. Je m'approche de la lumière de sa torche. 

"Oui?"

Il me montre une figure féminine agenouillée près d'un lion. Elle a de long cheveux et des tâches de rousseur. "C'est toi." me dit Peter. 

"Mais j'ai l'air plus jeune là." je lui répond déconcertée. Je tend la main et touche la pierre froide. 

"Je croyais que tu avais vécu en Angleterre et en France la plupart de ta vie?" me demande Edmund, derrière moi. 

"Je n'ai pas menti! Ça ne doit pas être moi... peut être que ça prédit l'avenir?"

"Ça n'explique pas pourquoi tu es plus jeune ici." dit Susan.

"Cela montre le passé." dit Caspian doucement. 

Je me retourne vers lui et fronce les sourcils. "Cette Alexis dont vous parliez. C'est moi?"

Il se mord la lèvre et acquiesce. "Te souviens-tu?" ses lèvres forment un petit sourire. 

Je me remue les méninges à la recherche de souvenirs narnians mais en vain. "Pardonnez moi." 

Son sourire s'efface et il hausse les épaules. "Ça ne fait rien." Je sais qu'il ment. 

"Quel est cet endroit?" dit Susan en perçant le silence. 

"Tu ne sais donc pas?" demande Caspian en s'avançant plus loin dans le tunnel. Il abaisse la flamme de sa torche et la pièce s'illumine. 

Mon regard se pose sur une table en pierre. Lucy s'approche de celle-ci et passe ses doigts sur des gravures en langage ancien. "Il doit savoir ce qu'il fait." souffle-t-elle. 

Je lève la tête et admire le grand et majestueux lion en pierre adossé contre le mur du fond. Il doit savoir.