Roi Edmund le Juste: Une Vie à Narnia

Chapitre douze

"Aslan est prêt", Lucy venait de toquer à ma porte. 

"Merci Lu." j'esquisse un sourire hésitant et la suis. Les femmes Telmarine m'avait habillé avec des vêtements traditionnels Narnians, le tissu était confortable et assez simple. Mes cheveux tressés étaient détachés, et légèrement bouclés.

"Lucy, si tu avais le choix, est-ce que tu resterais à Narnia ou tu rentrerais chez toi en Angleterre ?"

Elle s'arrête dans sa démarche. "Je suivrai ma famille, parce que je me sens chez moi quand ils sont avec moi." me répond-elle en regardant bizarrement. "Pourquoi ?"

Je soupire et secoue la tête. "Pour rien ne t'en fais pas."

Je pensais avoir pris ma décision, mais j'étais à nouveau perdue. Comment pourrais-je rester à Narnia si Edmund et les autres partaient ? Je me sentais chez moi à leurs côtés. Mais à Narnia, j'étais heureuse. Je pouvais gagner encore quelques batailles, aider Caspian, reconstruire Narnia pour faire en sorte qu'il redevienne une terre de paix, ma famille était là aussi. Mais Edmund..

"Qu'est-ce que tu sais ?" me demande Lucy, en levant un sourcil. 

"C'est à dire ?" je réponds un peu trop rapidement. 

"Ton visage te trahit Lex. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? En fait, tu n'es pas obligée de me dire si tu n'en a pas envie."

"Il est presque temps pour vous de repartir chez vous. Aslan me l'a dit." je soupire. 

"Quoi ? Et toi ? Tu viens n'est-ce-pas ?"

"Je ne sais pas Luce, et c'est bien ça le problème. Aslan m'a donné un choix à faire, je ne veux pas quitter Narnia et Caspian, mais je ne veux pas non plus vous faire mes adieux."

Lucy soupire et pose une main réconfortante sur mon épaule. "Suis ton coeur. Tu es chez toi ici. Ta famille est ici. Mais n'oublie pas non plus qu'à Londres, tu n'as peut être pas une famille de sang, mais tu nous as nous."

Une larme roula sur ma joue. J'acquiesce et la prend dans mes bras. "Merci."

Lucy et moi sortions du château quelques minutes plus tard. Je commençais à me faire une liste dans ma tête des pour et contre de ces deux options. 

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"Je remets Narnia entre les mains de ce qui appartiennent à ses terres. Je ferai que mon règne soit juste." dit Caspian aux Telmarines et aux Narnians. 

Aslan fit un pas en avant. "Vos ancêtres viennent du même monde que les Rois et Reines. Ils étaient des pirates qui sont un jour tombé sur une grotte, qui les a ensuite emmenée jusqu'ici." Aslan repris son souffle. "Vous pouvez rester ici, vous êtes les bienvenues si vous souhaitez vivre en paix avec les Narnians. Mais pour ceux qui ne souhaitent pas rester, je vous donne une seconde option. Je peux vous ramener sur l'île d'où vous venez, c'est un bon endroit. Est-ce que quelqu'un souhaite partir ?"

Il y eut des murmures discrets dans la foule. Puis, le General Miraz s'avança. "Je souhaite y aller."

"Nous aussi" se porta volontaire la femme de Miraz, son fils assoupi dans ses bras. 

"Parce que vous vous êtes prononcés en premier, votre vie sera heureuse dans ce monde."

Aslan se retourna et souffla sur les arbres enlacés. Ils se détachèrent aussitôt, révélant alors une ouverture. 

Le Général et Prunoprisima passèrent cette ouverture, en disparaissant petit à petit. 

"Comment sait-on qu'il nous envoie pas directement vers la mort ?" cria un Telmarine. 

"Sire, je peux faire passer onze souris pour montrer l'exemple s'il le faut."

Aslan soupira et se tourna vers les Pevensies. Oh non. Il était temps. 

"Non. Nous pouvons y aller." répondit Peter. 

"Vraiment ?" dit Lucy. 

"Le moment est arrivé" ajouta Susan. 

Je demeurait silencieuse, en essayant de penser à toute autre chose. 

"Allez." Peter fit un pas en avant en direction de Caspian avec son épée en mains. "Je n'en aurais plus besoin maintenant."

Caspian l'empoigna a son tour, en l'admirant avec grande attention. "J'en prendrai soin en attendant ton retour. 

"En fait, nous ne reviendrons pas" répondit Susan. 

"Quoi ?" souffla Edmund. 

"Vous deux si." rassura Peter. 

"Est-ce qu'ils ont fait quelque chose de mal ?" demande Lucy à Aslan. 

"Au contraire ma petite. Ton frère et sa soeur ont appris ce qu'ils devaient apprendre de ce monde, et à présent ils doivent utiliser ces connaissances dans votre monde."

"Ne t'en fais pas Lucy, tu comprendras un jour." dit Peter à contrecœur. 

Lucy se tourna vers moi. Elle savait. Aslan rencontra mon regard. Il savait aussi et fit un mouvement de la tête m'invitant à annoncer ma décision. J'aurai bien aimé qu'il le fasse à ma place, mais c'était ma responsabilité. 

"J'ai pris ma décision, et je reste à Narnia." dis-je en m'adressant à la foule. Mes yeux quittèrent ceux d'Aslan pour se poser sur ceux d'Edmund, qui se tenait à mes côtés, me tenant la main. "Je ne retournerai pas en Angleterre." 

"Quoi ?" s'exclama-t-il, ses mains se mirent à trembler, il pensait sûrement que j'allais les suivre. J'aurai dû le prévenir plus tôt, j'aurai aimé le savoir plus tôt. 

"Je suis désolée" je lui chuchota. 

"Non ! Est-ce que j'ai fait quelque chose, Alex, je ne peux pas te laisser." Il prit mon visage dans ses mains. 

"Non. Tu as tout parfaitement bien fait. Edmund, il n'y a plus rien pour moi en Angleterre. Mes parents sont morts, et ma tante s'en fiche complètement."

"Moi je ne m'en fiche pas. Je suis sûre que mes parents t'autoriserais à rester avec nous." me supplia-t-il. 

C'était ma dernière chance pour partir avec lui, nous pourrions vieillir ensemble, peut être même avoir une famille. Mais je ne pouvais pas. Je passai ma main dans ses cheveux. "Je suis désolée." je répétais cette phrase en boucle. 

Il me fit taire et plaquant ses lèvres contre les miennes. Nous restons comme ça pendant quelques minutes, mémorisant chaque partie de notre visage. Nos lèvres, nos joues. Je pense que je ne pourrais jamais oublié l'odeur d'Edmund, chaleureux et rassurant. 

"Je t'aime." me souffla-t-il en reculant. 

Mes yeux étaient toujours fermés, je ne pouvais pas pleurer. "Moi aussi je t'aime." Je les ouvre, et la vision que j'eue me brisa le coeur en mille morceaux. Les yeux d'Edmund étaient mouillés, des petites larmes coulaient sur ses joues. 

"Est-ce que je la reverrai un jour Aslan ?" lui demande Edmund. 

Aslan acquiesça. "Oui."

Je pris Edmund dans mes bras en le serrant très fort. "Je ne t'oublierai pas. Jamais. Au revoi-"

Edmund me coupa en mettant sa main sur ma bouche. "Ne le dis pas. Quand tu dis au revoir, c'est comme si nous n'allions plus jamais nous revoir." Il fit un pas en arrière. "A plus tard". 

Je fis un léger sourire triste. "A plus tard."

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Cette nuit-là, Edmund était dans mes rêves. Le moment où il passe cette ouverture dans les arbres. 

Le diner ne m'a satisfaite. Il y avait des steaks, qui étaient normalement mes préférés, mais ils n'avaient aucun goût aujourd'hui. Caspian avait essayé de me consoler mais je l'ignorais. Je n'avais envie de parler à personne. Je savais que j'avais pris la bonne décision. De rester. 

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