Retour à la réalité

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Après s'être réveiller à nouveau Axel passe à la douche et prend son petit déjeuner en regardant le paysage depuis la véranda.

-Quelle magnifique horreur que de prendre un café de si bon matin, exclamai-je à voix haute, seul face au splendide paysage auquel j'étais tranquillement exposé.

Jamais, jamais je ne pourrai m'arrêter. Ce suicide passif, cette drogue subtile, ce rite malsain que je ne me résous pas à admettre malgré son incroyable évidence. Le café, en le dégustant, me permet de réfléchir, c'est un peu comme si tout autour de moi disparaissait. Et que seul mes pensées et le paysage d'en face ne pouvais cesser d'exister.
Axel reprends-toi, tout est possible me chuchotai-je, dans l'espoir que le Monde et les habitudes laisse un jour place à la vérité et la vie.

Le café à peine terminé, le bleu de la mer semble soudainement moins magique et plus banal. Vous allez me dire que de vivre face à la mer, il ne peut y avoir de mieux. Mais la réalité en est tout autre, on se lasse si vite des bonnes choses. Toutes ses choses qui tombent dans la routine, quel gâchis!
Et pourtant nous l'acceptons sans vraiment faire en sorte qu'il ait de changement. Je ne peux dire que j'en suis capable mais je tiens à ma liberté.

Et cela exprime bien le pourquoi du comment est ce que j'ai voulu arrêter mes études après cette misère de baccalauréat. Mais passons, tiens! j'aperçois au loin une sorte de faucon ou d'aigle vivant dans la région, si rare si beau, "le papangue" qu'il s'appelle! le majestueux. Il est libre lui, totalement libre, pendant que vous et moi sommes très certainement esclaves de nos routines et de nos idéologies réductrices quelqu'elles soient.

-Axel bouge toi un peu me dit ma mère qui s'inquiète pour moi.
Il faut dire que de part mes choix elle a de quoi s'inquiéter surtout que les capacités pour les études je les aient.

-Oui, c'est bon t'inquiète je vais bosser un peu sur la thèse que j'ai trouvé l'autre jour lui répliquai-je.

-Quoi ? Tu te fou de moi!! Commence par ranger ta chambre plutôt, tu feras le reste après.

-C'est bon c'est pas grave! Que je lui ai dit sur un ton regrettable.

"C'est bon c'est pas grave" c'est bien ma phrase ça! C'est le type de phrase pour fuir la dispute et qui te permet de dire cette réplique sans vraiment la dire : "tu comprends pas, je ne t'en veux pas".
Et oui je vous assure que j'ai essayé mais j'en suis arrivé à la conclusion qui est que ma mère et moi n'avons pas les mêmes priorités. Mais c'est pas grave! De toute façon c'est plus humain comme ça non?

Bref, je retourne dans ma chambre juste après avoir débarrassé la table.

Ma chambre c'est mon univers à moi.
Mon espace perso, un espace tantôt chaotique tantôt majestueux même si ma mère la considère plus souvent comme chaotique. Elle doit faire environ 10 mètres carrés avec un accès vers la véranda par une porte que je n'ouvre que très peu, sauf le soir quand je souhaite m'extirper de mon lit pour rejoindre la nuit étoilée. Le mur de ma chambre on peut pas le rater. Il est d'un bleu similaire au bleu Klein avec un effet de grain de sable. Mes valeurs entre quatre murs. Il y a l'aspect du bleu avec l'effet sable qui me rappel la mer et l'eau, l'élément dans le quel je peux tout quitter et m'évader pendant des heures. Et le côté foncé du bleu rappelant la nuit et ses étoiles.
Ces univers me fascinent.

Bon au boulot! Je vais "ranger" au plus vite pour continuer la lecture de cette fameuse thèse sur l'individuation qui me fascine tant!
Après avoir éjecté quelques fringues, avoir fais mon lit et avoir libéré l'espace de mon bureau je reprends l'étude de ce chef d'œuvre culturel et psychologique qui regroupe divers aspects de diverses disciplines afin d'appuyer un thème communément lié.

Le premier chapitre énonçait essentiellement des idées et des réflexions sur nos habitudes et sur le Monde actuel. Il révélait certaines incohérences qui ne semble pas nous déranger le moins du monde. Il s'appuie sur le travail d'un philosophe du dix-neuvième siècle.
Je remarque peu à peu que les exemples donnés sont réellement intéressants et qu'ils sont véridiques.
Prenons par exemple le respect de l'environnement, il a fallu attendre 2016 pour que la COP 21 soit organisé.
Un projet ayant plusieurs centaines d'années de retard à cause de la bêtise humaine et de certaines soit disant "avancées" technologiques.

Mais enfin je lis et lis encore, enfermé dans un univers utopique que je n'arrive toujours pas à cerner dans son intégralité malgré de nombreuses heures sur le sujet. D'ailleurs, je pense que cela m'intéresse par mon côté de jeune en recherche de liberté. Je dis bien je pense, puisque je ne sais pas pour qu'elle autre raison se pourrait-il que ce sujet me fascine autant chaque jour, chaque heures, chaque minutes un peu plus qu'avant.

-Axel!

Ce domaine m'intrigue toujours plus dans le fait qu'il n'est pas basé sur des croyances mais sur de la science...
comment pouvons nous penser que la terre est ronde sans l'avoir vu de nos propres yeux. Comment pouvons nous penser qu'elle n'est pas plate ou qu'elle l'est? La vérité serait de dire qu'elle est illimitée et indéfinissable.

-Axel!

- Oui j'arrive ! En me dirigeant vers la cuisine d'où me semblait arrivé le son de sa voix. Qu'est ce qu'il y a ?

-Attrape ça et aide moi un peu si tu as fini dans ta chambre, qu'elle me dit en balançant deux oignions.

-C'est déjà l'heure de cuisiner? En regardant l'horloge de la cuisine qui indiquait onze heures et quart.
Ok pas de soucis lui dis-je en souriant.

La suite de la matinée fut sacrément brève, l'on continua à cuisiner et déjeunons donc sous la véranda qui cramait sous le ciel bleu et la température exotique qu'offre notre île situé en plein océan indien.
L'île de La Réunion.

"TERNAIRES" : Un Monde à venir [Tome 1] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant