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Quelqu'un me caressait doucement les cheveux.

Sans doute pour me réveiller.

Mais pourquoi je dormais ?

Je ramenai une main à mes yeux pour les frotter et essayer de les ouvrir, mais j'étais trop fatigué.

Je m'étirais un peu et me demandai pourquoi mon oreiller était aussi peu confortable.

Mais en ouvrant doucement les yeux, je me souvenu de la séance de cinéma et de M. Vinaigre qui m'y accompagnais.

Je m'étais endormi sur sa jambe.

Le film était tellement chiant aussi...

La main de M. Vinaigre dans mes cheveux me détendais.

J'aurais voulu rester ici et dormir encore même si cet oreiller laissait à désirer.

Mais la douce voix de M. Vinaigre me réveilla pour de bon.

- Eh, M. Raisin... il faut se réveiller maintenant, le film est fini.

- Désolé... fallait me laisser faire ma grass-mat aussi... ; dis-je en m'asseyant bien sur mon siège.

Ses doigts qui quittèrent mes cheveux me manquèrent.

- Ouais, je m'en souviendrais la prochaine fois ! ; dit-il en me souriant et en rigolant doucement.

Comme tout les autres spectateurs étaient partis, je me levai, pris la main de M. Vinaigre et une fois dehors, sur le trottoir, il me demanda, en me regardant dans les yeux, :

- Hyuk ?
Pourquoi tu me tiens la main ?

Je me rendis compte que, en effet, mes doigts étaient agrippés à sa grande main.

Je la lâchai en rougissant et répondis :

- Dé, désolé, question d'habitude...

- Nan, t'excuses pas ! ; répondit-il.

Et contre toute attente, il reprit ma petite main chaude dans sa grande main froide.

- Tu, tu fais quoi ? ; dis-je, mal à l'aise.

- Ça te dérange ? ; me demanda-t-il avec un véritable air inquiet au fond des yeux.

- Nan mais...

Je n'allais pas lui sortir que s'il me tenait la main volontairement, c'était comme si on sortait ensemble.

- Bah voilà ! Tout est bon alors ! ; ajouta-t-il en souriant comme un enfant.

Je me taisais et aurais tout fait pour me téléporter dans ma chambre et me cacher sous mes draps jaunes.

Apparement, M. Vinaigre en décida autrement, car il me tira pour m'emmener je ne savais où.

J'étais obligé de le suivre car j'étais incapable de me défaire de ses longs doigts.

Il m'amena sur un banc dans le parc le plus proche, où je fus contraint de m'asseoir à ses côtés.

Je venait souvent dans ce parc avec ma soeur et mon frère étant petit.
Après l'école, on s'amusaient ici et prenions notre gouter avec les autre enfants de nos âges en attendant que notre mère vienne nous chercher pour rentrer.

On ne venait pas en hiver, maman disait qu'on allait attraper froid...
Alors je ne connaissais que le parc d'été, le voir avec son visage d'hiver, me choquais un peu.

AutorouteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant